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Serge Fiorio - 1911-2011.
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  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
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6 mai 2015

La carte postale et le cousin de Serge Fiorio.

   On peut imaginer ici le jeune Serge skieur-photographe, son lourd matériel sur le dos, s'arrêtant - émerveillé par le spectacle grandiose qui, en pleine lumière, se découvre soudain à lui comme une vision - et plantant là, du coup, son bâton de ski (en guise de personnage véridique à nos yeux) pour faire la photo.

Carte postale SergeCarte postale Serge Fiorio. Araches. Hte-Savoie. Le chef-lieu. Alt 955m.

Avec son réel appétit de nature, son immense bonheur de marcher à la découverte, ne se lassant pas, non plus, jamais, de redécouvrir, étant, de plus, à la fleur de l'âge, il devait être très enthousiasmant de randonner en compagnie d'un tel compagnon.

Dans les années trente, son cousin Giono (renversons aujourd'hui un peu les rôles, voulez-vous !) a bien eu de la chance de l'avoir souvent à ses côtés pendant ses vacances estivales pour des balades richissimes en plein paysage haut-savoyard où Serge, y habitant tout au long de l'année, devait - n'en doutons pas, tout feu tout flamme - lui être le guide idéal, sur mesure, providentiel : comme dans l'autre sens, il est vrai, lui-même l'était sûrement envers Serge quand celui-ci, tout parfumé de haute-Savoie et les mains dans les poches, descendait tout droit de ses montagnes sur Manosque.

Dénicheur de fleurs rares, amateur d'atmosphères, obsédé de champignons, cueilleur de baies, de fruits sauvages, curieux des autres, friand de rencontres, bon marcheur, bon skieur, peintre et poète en même temps, les capacités du regard alors en pleine expansion, sensible au plus haut point au mystère des êtres et des paysages autant qu'à la claire beauté, aux moments de la lumière posée sur chaque chose, tel était Serge ; de plus, riche et généreux de cœur. Et Giono a donc profité, plusieurs années à la file, de toutes ces qualités-là, en long chapelet, de ce jeune cousin, tout comme lui amateur d'âmes de toutes sortes, de celle de la plante à celle de l'étoile ; et cela, sans nul doute, a nourri et donc fortifié, enrichi, son œuvre littéraire quand, chargé de toutes ces saines et solides provisions, il redescendait pour se remettre à écrire sur le vaste monde et ses passions, pliant avec art, inspiré, chacune de ses phrases à son style unique, à son tempo, dans son petit bureau de Manosque.

D'ailleurs, à l'époque, ne l'appelait-il pas alors familièrement Dionysos ?

*

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Commentaires
I
LES MAISONS VOLANTES ...<br /> <br /> <br /> <br /> Nous habitions une vieille maison ancrée dans la terre au bord de la rue depuis longtemps; depuis que les Arabes avaient construit cette petite ville écailleuse. Mais la sœur de mon père habitait des maisons volantes. Tantôt elle en avait une en train de battre de l'aile en Tyrol, puis c'était en Bosnie, en Hongrie, en Piémont, en Vaud, en Engadine, toujours dans les montagnes, toujours à un endroit où l'on avait besoin d'un tunnel, d'une route, d'un barrage, d'un pont sur quelques abîme, enfin de tout ce qui est ciment, terrassement, échafaudages, travail de pioche, de pic, de truelle, d'audace et de défi. Dès qu'on avait besoin de ce genre de choses, pour hérissé que soit le pays, pour étroits que soient les cols, pour durci que soit l'hiver, la sœur de mon père arrivait et construisait sa maison sur l'emplacement même du besoin.<br /> <br /> <br /> <br /> GIONO - Premières lignes du " POÈTE DE LA FAMILLE " (in " L'EAU VIVE ") rédaction 1942. <br /> <br /> L'action se passe à Vallorbe, dans le Jura suisse (quant à l'Engadine, cest dans le canton des Grisons). Ce merveilleux "poète" dont il est ici question (à cette heure tardive de la nuit, je l'imagine volontiers dans un film de Kusturica, avec musiques des Balkans ... ce devrait assez bien faire l'affaire me semble-t-il) c'est Marguerite Fiorio. Pour qui en aurait la curiosité on peut apercevoir une photo d'elle dans l'album Giono de La Pléiade (p. 20). On voit tout de suite (c'est donc Elle qui dirigeait la "maison Fiorio") qu'on a affaire à une "maîtresse femme". :-) <br /> <br /> L'histoire (contée dans l'Eau Vive) ne nous dit pas si elle était peintre ... mais, comme Serge, elle était donc poète. A sa manière :-) ... ce qui n'est-il d'ailleurs pas le cas de chaque rêveur éveillé doué de ce don ? C'est du moins l'avis (en général bon à écouter) de monsieur Starbuck.
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