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Serge Fiorio - 1911-2011.
Serge Fiorio - 1911-2011.
  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
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26 septembre 2016

Le goût d'écrire des lettres.

   Parce qu'issu d'une génération où l'on écrivait bien plus longuement, bien mieux en général, en tout cas bien plus souvent qu'aujourd'hui - pas besoin alors, pour s'y mettre et se trouver inspiré, d'avoir à s'installer dans d'extravagantes chambres d'écriture à la mode spectaculaire de celles des Correspondances de Manosque ! - écrire a toujours été pour Serge, non une occupation ou un loisir,  mais une activité familière, j'allais même employer le mot domestique, afin de maintenir le contact avec ses amis et, dans l'échange, relater ainsi pour eux, noir sur blanc, bien des aspects quotidiens ou des événements majeurs de sa propre existence; comme si, écrits, ceux-ci pouvaient encore trouver en miroir un écho chez les autres, y porter du fruit et, par là aussi, être d'une certaine façon mis à l'abri pour un certain temps encore de l'ombre néfaste de Saturne : écrire pour l'utile, l'agréable, et puis, sur l'instant, ne pas mourir tout de suite à ce que l'on a fait ou penser hier, avant-hier, retarder la pendule et semer des graines pour demain ! Serge aime écrire, toute sa vie, se raconter très librement à lui-même, aux proches, aux amis; comme, plus écrivains que lui, le font bien d'autres sous la forme d'un journal. Plume en main, il est toujours curieux et soucieux de la vie de ses divers correspondants, de ce qu'ils en font ou pourraient en faire de plus ou de mieux. Ce à quoi il ne manque pas de les inciter quand l'occasion s'en présente.

Serge et Paul Geniet Bourgoin 1939Serge ici en compagnie de Paul Geniet dans le modeste atelier spontanément prêté par un couple rencontré en ville "par hasard". C'est à Bourgoin, en 1939, dans l'Isère, où ils étaient alors mobilisés. Au sortir de l'armée, Paul deviendra son confident épistolaire privilégié sur une dizaine d'années et aura la présence d'esprit de conserver à mesure toutes les missives reçues. Là, c'est lui qui est en train d'écrire, tandis que Serge peut-être dessine.  

Sur le chevalet : La Procession de Jeanne d'Arc. Aux murs : un Paysage, le Portrait de Ferblantine et un Détail de chevaux de bois.

Ce sont là les caractéristiques de ces épistoles - ce terme ancien en hommage-souvenir à feue la très chère Lucienne Desnoues qui aimait bien l'employer pour le faire revivre : il ne s'agit pourtant pas d'autres choses que des "nouvelles" concernant les personnes de l'entourage immédiat, familières, et le récit fidèle de sa propre vie à divers niveaux, sur divers registres : peinture, agriculture, élevage, choses vues, vécues, ou entendues, projets, confidences-murmures, rêves, portraits, utopies, etc, en constituent le fond jamais uniforme. Les questions proprement matérielles y alternant avec d'autres plus graves, plus hautes, des silences discrets ponctuant parfois un pur et simple bavardage amical. Ce qui fait de chacune de ces lettres, un document exceptionnel, de poids du point de vue biographique - et bien au-delà ! - cependant que Serge ne cherche pas à y pratiquer un genre : il écrit comme les choses lui viennent à l'esprit, filant telles quelles directement sous sa plume, sans la moindre recherche littéraire donc, sans corrections ni repentirs, une entière sincérité y étant, avant tout, de mise et le premier des atouts dans une forme bien personnelle.

Serge a écrit des centaines de lettres bien remplies dont beaucoup ont été perdues, ou détruites à mesure, par pure négligence ou bien encore disparues par accident - c'est le cas, par exemple, de celles, nombreuses, à Eugène Martel qui ont subi l'inondation de la cave où le peintre du Revest - alors retiré à Bollène chez ses neveux - les avait crues, entreposées là, à jamais à l'abri de tout !

Lettre 1

Lettre 2*

Quelques liens :

Écrire des lettres.
Le goût d'écrire des lettres.
Une lettre de Maximilien Vox.
Page manuscrite de Serge sur la genèse de La carde de 1960.
En guise d'avant-propos à une page manuscrite.
Une épistole de Lucienne Desnoues aux Fiorio.

 Une lettre de Serge à Paul et Yvonne Geniet du 10 novembre 41.
Une lettre de 44
Une lettre du 14 mai 1944.
Un court message du 24 septembre 1944.

Le goût d'écrire des lettres.
Taninges, le 16 août 1940.
Une lettre du 28 avril 1941..
Un court message du 24 septembre 1944.
Une épistole de Lucienne Desnoues aux Fiorio.
Jules Mougin : Écouflant le 19 mai 1968.
Une lettre d'Eugène Martel.
Thyde Monnier. Une grande lettre du 5 octobre 1937.
Une lettre d'Adrienne Cazeilles de septembre 1992.

Dans la correspondance de Serge.

*

expo correspondance

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Commentaires
J
Le goût d'écrire des lettres ne s'est pas vraiment perdu. Seul le support a changé. Je pense que grâce à internet, celui-ci s'est même trouvé augmenté. Ceci dit, le plaisir de recevoir une missive traditionnelle demeure un plaisir de plus en plus rare et incomparable!
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