Dans la correspondance de Serge.

   Demain, à 17 heures, je vais assurer (avec un vrai plaisir, maintenant que je suis un peu rodé à parler en public !) la troisième visite guidée de l'exposition Fiorio à la médiathèque de Gréoux.

Or, ce soir même - donc hier soir à l'heure où vous me lisez - en cherchant à dénicher dans les archives de Serge les lettres reçues par lui de Thyde Monnier, je suis tombé sur celles d'Adrienne Cazeilles. Et, parmi celles-là encore, sur cette carte adressée à Serge par un très fervent admirateur autant de l'homme que de l'œuvre.

Trouvant son contenu si fort, et si juste - sorte de mise au point sensible, intelligente et, plus que cela encore : clairvoyante - je crois que je vais demain, quasi d'entrée, en faire la lecture à ce public rassemblé devant les toiles ! Bien que l'auteur de ces lignes soit aujourd'hui hélas décédé, je préfère - pudeur morale oblige - ne pas dévoiler son identité, ce n'est pas utile : n'est-ce pas ce que cet être exquis exprime si superbement avec des mots choisis qui compte ici avant toute autre chose ?

Et une belle réaction, immédiate, de notre ami François Mangin-Sintès à la lecture, ce matin, de ces lignes :

Bonjour André,

Avec celle de Bernard Clavel, la lettre adressée à Serge par un "illustre inconnu" que tu proposes ce matin dans le blog sont les lettres les plus émouvantes que je connaisse. Elles ont la particularité ou la vertu d'éclairer dans le même faisceau de lumière une forme de sainte trinité, l'homme, l'artiste et l'œuvre. Cette prière savamment composée avec des mots simples et leur contraire comme les plateaux stables d'une immense balance révèle, dans un élan de fraternité universel, une reconnaissance partagée. Je comprends que Serge ait conservé cette lettre et je te remercie de la publier. À sa lecture je peux saisir la vraie définition du mot honneur : oui, j'aurais été honoré de rencontrer ce visiteur ! Et savoir qu'il n'est plus des nôtres m'attriste, bien que sa lettre me permet de gravir une marche de plus !