Impromptu 15.
Car voir et faire voir autrement c'est là-même, n'est-ce pas, le propre de l'art et justement de celui, très personnel, où, entre toutes, sa propre plume excelle !
Nous savons également tous combien leur regard peut être capable de modifier ou de carrément changer le nôtre au passage quand nous le croisons ou nous y enfonçons plus profondément par œuvres interposées. Capable de le clarifier en tout cas en le différenciant en même temps de celui des autres, ajoutant ainsi intérieurement à notre part de liberté acquise jusque-là par nos propres moyens.
Cette interprétation du monde par et en laquelle l'homme s'ajoute et s'ajuste avec talent à sa propre création est propice chez chacun - artistes ou pas - à bien des découvertes ainsi qu'à des révélations à tous niveaux, de toutes sortes : vivre en ce monde devenant ainsi avant tout une quête d'individuation, une perpétuelle "mise à jour", non d'un vulgaire calendrier, mais de notre être tout entier, et unique. Processus d'ouverture et de présence au monde observé et décrit, vivement encouragé, sinon ouvertement "prescrit", par le cher Carl-Gustav Jung lui-même pour se sauvegarder d'abord, vivre "haut" autant que possible, poursuivre.
Peintre, comme tous les autres peintres, Serge n'emploie, bien sûr, pas le même langage ; mais aujourd'hui, au vu de la totalité de son parcours, son œuvre porte tout du long, d'étapes en étapes aussi bien qu'en chacune de ses œuvres, le sceau et le témoignage de ce genre d'expérience vécue des profondeurs. Non une lampe au front mais, chaque jour, le cœur et l'esprit baignés d'enthousiasme.
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De quoi lire :
Impromptu 1
Impromptu 2
Impromptu 3
Impromptu 4
Impromptu 5
Impromptu 6
Impromptu 7
Sur un portrait de Lucienne Desnoues. Impromptu 14.
Impromptu 13.