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Serge Fiorio - 1911-2011.
Serge Fiorio - 1911-2011.
  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
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21 août 2019

L'amitié des frères Fiorio. 1

   Tout récemment, j'envoyai ce portrait d'Aldo Dario Fiorio à un ami en le lui légendant ainsi : « Aldo fut véritablement pour Serge l'équivalent de qui fut Théo pour Vincent. » 
Il m'en remercia aussitôt vivement tout en ajoutant : « Vous me l'apprenez, je n'en savais vraiment rien. Théo a été connu grâce à la correspondance avec son frère, mais sans doute rien de la sorte entre eux en le cas...»
Et il poursuivait en m'invitant alors à prendre la plume pour faire savoir et connaître la valeur de ce frère d'arme du peintre, en honorer aussi par là, autant que faire se peut, la mémoire. 
Ce que je vais donc volontiers tenter par une sorte de condensé de la relation Aldo-Serge à partir de ce que - l'ayant encore personnellement connue de très près, en direct, sur une petite dizaine d'années, jusqu'au décès d'Aldo auquel j'ai assisté avec Serge - j'en sais de par ma propre source donc, et aussi par ailleurs - témoignages divers et lettres - pour ce qui l'en est aux autres périodes. La page d'aujourd'hui en constituant, en un premier temps, en premier lieu, un peu plus que l'entrée en matière.

Aldo Fiorio, Photo Coen 1976

 Portrait d'Aldo Dario Fiorio réalisé dans l'atelier son frère à Montjustin en 1976, par Marcel Coen.

Né le Ier mars 1909, à Kandersteg, au moment où l'entreprise Fiorio travaille, parmi d'autres, au percement du tunnel du Lötschberg, l'enfant, très vite, préfigure l'adulte par sa façon d'être, de voir et de se comporter, de réagir. Il est de caractère entier, déjà très droit avec lui-même et autant, sinon plus encore, envers les autres. 

Il n'est pas rêveur fécond, poète-né, comme l'est Serge - celui-là de 1911 - avec qui, pourtant, il aura bientôt le plus d'affinités. Affinités n'étant peut-être le mot convenable : celui de complémentarité conviendrait mieux, serait, n'est-ce pas, plus juste et adéquat sans doute : Aldo trouvant et admirant en Serge une liberté d'esprit venant d'une imagination hors-norme, tandis que Serge, en retour, trouvait et admirait chez son aîné, savamment manuel, ingénieux, l'exemple frappant d'une rigueur et d'une efficacité à chaque fois mises en œuvre de façon imparable dans tout ce que celui-ci entreprenait : des mains passionnément en or, quoi ! Aldo mettant toujours, de plus, énormément de cœur à l'ouvrage.
Par bonheur, il en fera, on va le voir, grandement, et sur des décennies, profiter son frère ! Et, à travers lui, sa peinture bien sûr, qui toujours l'étonna, comme une sorte de pur miracle quotidien ! Ce que, pour ma part, je ne démentirais pas, en rien !
Pour résumer, disons qu'il y avait déjà au départ entre eux, d'ordinaire, bon nombre de forts atomes crochus véritables. Mais, le temps passant, il y aura bien plus encore, chacun se montrant davantage attentif envers l'autre, parvenant par là jusqu'à se deviner mutuellement en quelque sorte pour ainsi mieux venir en aide au « frangin », anticipant pour lui alléger tel ou tel souci, l'aider à porter, ou carrément anéantir, tel ou tel fardeau plus ou moins encombrant en sa vie ou en son emploi  du temps de l'heure suivante. L'un se changeant très spontanément au besoin, et toujours de grand cœur, en bouclier, ou en lance, pour l'autre.

Du temps de la douzaine d'années - 1924-1936 - où tous les deux, ouvriers parmi les ouvriers comme Vincent le fut lui-même parmi ceux des corons,  ils travaillaient à la paternelle carrière à ciel ouvert de Taninges, en Haute-Savoie, Aldo et Serge partageaient un même super-enthousiasme qui leur permettait d'affronter de bien rudes et éprouvantes journées de travail. Ensemble avec leurs compagnons, pour la plupart piémontais, ils chantaient alors tous en chœur moultes chansons italiennes et plus particulièrement piémontaises, « à la chantier » : voix fortes, de basse, assorties de quelques populaires extravagances.
Jupiter jeune
et Dionysos (Serge)comme les baptisa alors le Giono tout feu tout flamme des années trente séjournant fréquemment chez eux en vacances - ne prenaient pas encore particulièrement soin l'un de l'autre ; ils vivaient simplement en confiance totale une même aventure sur un même bateau dans la grand-voile duquel soufflait en permanence le vent puissant et chaleureux de la jeunesse quand elle mord la vie à pleines dents sans trop se soucier d'autre chose. 

Après quoi, Serge s'installera pour trois ans, de 1936 à 1939, photographe au village tandis qu'Aldo devient, lui, dans le même temps, une sorte de moderne nomade : chauffeur-routier.

À suivre...

*

Trois liens :

*

De la part de Catherine Chaumien qui, le samedi 24 août prochain, évoquera des résistantes, notamment du secteur d'Apt. Ce sera à 18 heures à la chapelle des Carmes, à Apt.

Apt 1

Cliquer sur l'image pour une bien meilleure lecture.

Apt 2

 

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