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Serge Fiorio - 1911-2011.
Serge Fiorio - 1911-2011.
  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
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12 mai 2016

Aldo par François Mangin-Sintès.

   Je n'ai pas connu Aldo mais Serge m'en a beaucoup parlé. Quand son nom venait dans la conversation, il joignait ses deux mains, entrecroisait les doigts, les serrait et il me montrait par ce geste d'affection combien les liens qui les unissaient étaient forts.

Photo aldo H C-BPortrait d'Aldo Fiorio - devant la porte ouverte de son atelier de bricolage et dans les dernières années de sa vie - par Henri Cartier-Bresson.

Bien des fois, pour lui permettre de peindre, Aldo s'employait à accomplir son travail, en prolongeant ses propres heures aux champs ou en faisant de la maçonnerie sans aucune aide. Mais il faut rajouter : sous l'œil bienveillant du reste de la famille. Ni reproches, ni ressentiments, Serge pouvait peindre en toute sérénité. Sans cet environnement familial exceptionnel, il est certain que son œuvre n'aurait pas subi la courbe ascensionnelle que nous lui connaissons. La complicité d'Aldo est déterminante et son rôle capital. Nous lui devons aussi nombre d'encadrements - simples baguettes de bois blanc minutieusement assemblées - à une époque où il était impossible à Serge d'acheter des cadres. Nous n'avons pas, à ma connaissance, de témoignage écrit sur les impressions que lui inspiraient les tableaux, peu d'anecdotes au quotidien. Je sais qu'il aimait le dépouillement, le paysage dans sa simplicité singulière mais fort de caractère. Un jour, Serge lui demanda de choisir un tableau parmi quelques toiles. Il s'arrêta net devant une Neige sous un  ciel d'orage.

Neige Aldo (Scan)

Des poteaux électriques longeaient un chemin qui menait à une ferme. Une grande solitude. Le tableau a figuré plus tard dans des expositions et est reproduit dans Pour saluer Fiorio. Il a illustré aussi un article du blog. C'est le seul paysage qu'il a possédé. Plus encore que son aide matérielle, la présence d'Aldo rayonne au quotidien dans la vie de Serge. Leur complicité gémellaire, l'un à l'intérieur construisant dans la paix un monde meilleur et l'autre à l'extérieur construisant dans la sueur et dans la joie des murs de pierres, l'un dans la lumière, l'autre dans l'ombre, et finalement ne faisant qu'un, unit les deux hommes dans un lien indéfectible. Car c'est ainsi que Serge parlait de son frère quand il entrecroisait les doigts de ses mains.

Photo Aldo par Marcel Coen

Portrait d'Aldo Fiorio assis, mains jointes, à l'orée de la lumière, dans le fauteuil attenant au chevalet de Serge. Cliché Marcel Coen.

Trop de silence autour d'Aldo. Et pourtant sa présence muette se fait sentir chaque fois que nous admirons un tableau. L'évoquer, c'est ajouter un peu plus de connaissance à la compréhension de l'œuvre.

Il faut remonter loin dans le temps pour saisir toute l'importance de leur complicité. Giono lui-même n'en a t-il pas été saisi d'émerveillement et ne voyait-t-il pas dans ces deux frères surgir deux Dieux grecs qu'il affectionnait particulièrement ? Ne les a-t-il pas fait débouler les chemins à toute vitesse, à bride abattue, dans les Deux Cavaliers de l'Orage et s'unir dans la mort, dans les bras l'un de l'autre, dans un amour absolu ?

François Mangin-Sintès

Addenda
Extrait de courrier
Cher François,
Merci pour ce beau texte plein de ferveur que, tu t'en doutes bien, j'aimerais publier dans le blog ! Et c'est très bien aussi que cet hommage, cet éloge du frère de Serge ne vienne pas de moi. Cela, je trouve, lui donne encore plus de vérité et de force : on ne pourra pas dire que là le Dédé en remet encore une couche par amitié admirative (ce qui, d'ailleurs, au fond, serait tout à fait envisageable et défendable, ayant également moi-même à sa mémoire beaucoup d'estime pour, comme tu le décris, ce frère exceptionnel de Serge !).

J'y ajouterais, par contre, en indispensable illustration, la fameuse Neige dont tu parles et qu'en son temps, avait bien aimée Louis Pons.
Mais quand Serge l'avait invité à choisir une toile, Aldo avait initialement  flashé sur la Neige avec le château en ruine que venait de lui retourner un jeune hollandais du nom de Marian Van Osptal dont - soit dit en passant - nous n'avons plus jamais eu de nouvelles depuis bien en amont du décès de Serge bien qu'il fut un visiteur fidèle sur de nombreuses années. On comprend que le caractère de cette toile forte ait parlé à Aldo. Elle a déjà pour elle quelque chose de peu banal du point de vue sujet et encore plus encore - si je puis écrire - dans son extrême raffinement sous l'apparente austérité.

Chateau enneigé

Puis, au bout de quelques mois de fréquentation familière, Aldo l'avait l'avait décroché du mur de sa chambre et descendu de chez lui chez Serge pour, affinant ainsi cette fois définitivement son choix, le changer pour cette Neige somptueuse, nacrée que tu évoques (je pense toujours à de la nacre quand je la revois). C'est, je crois le seul de tous les Hivers (pour parler comme feu l'ami C-H Rocquet) dont la neige a cette qualité si extraordinaire et l'adjectif voluptueuse lui irait bien ! Heureusement, elle est aujourd'hui encore chez Daniel Fiorio, le fils d'Aldo, toujours disponible donc pour être exposée à l'occasion.

Ah, si tous ceux qui ont connu quelque chose de Montjustin ou d'ailleurs apportaient aussi de temps en temps - témoignages ou documents - leur contribution, nous apprendrions encore bien des choses modifiant sensiblement notre angle de vue sur l'homme, sur l'œuvre, et leur environnement, tout en approfondissant avec fruit la connaissance de tous les trois !
PS : Peut-être serait-il opportun que je publie à la suite de ton texte ce que je viens de t'écrire là puisque quelques détails de plus sur le sujet apparaissent. A.L    
.
 
Traduzione a cura di Agostino Forte :

   Non ho avuto modo di conoscere Aldo anche se Serge ebbe a parlarmene molto. Quando il suo nome cadeva nella conversazione, egli giungeva le mani, incrociava le dita, le stringeva mostrandomi con questo gesto quanto il legame che li univa fosse forte.

Molte volte, per permettergli di dipingere, Aldo si accollava il lavoro del fratello, prolungando le proprie ore di lavoro nei campi o facendo il muratore tutto da solo. A ciò si aggiunga anche l’occhio benevolo del resto della famiglia. Serge poteva dipingere in tutta tranquillità senza ombra di critiche o risentimenti. Senza questa eccezionale atmosfera familiare è certo che la sua opera non avrebbe subito la curva ascensionale che le conosciamo. La complicità di Aldo è determinante e il suo ruolo capitale. A lui si devono anche numerose cornici – semplici liste di legno bianco minuziosamente assemblate – in un’epoca in cui era impossibile a Serge di comprarne. Non abbiamo testimonianza scritta, per quanto ne sappia, sulle impressioni che gli ispiravano i quadri, solo qualche aneddoto nella vita quotidiana. Sappiamo che amava la sobrietà, il paesaggio nella sua scarna semplicità ma anche nella sua grande determinazione. Un giorno Serge gli chiese di scegliere un quadro tra quelli presenti: s’arresto senza tentennamenti davanti a una Neve sotto un cielo temporalesco.

Neige Aldo (Scan)

Dei pali della luce costeggiavano un sentiero che portava a una fattoria. Una grande solitudine. Il quadro ha presenziato in diverse mostre ed è riprodotto in Pour saluer Fiorio come è stato pure oggetto di illustrazione in un articolo del blog. È il solo paesaggio che egli abbia posseduto.

Più dell’aiuto materiale, è la presenza di Aldo a brillare nella vita quotidiana di Serge. La loro è una complicità gemellare: nell’interiorità l’uno edificava la pace di un mondo migliore mentre l’altro, nell’esteriorità, col sudore e nella gioia, costruiva muri di pietra; l’uno nella luce, l’altro nell’ombra ma infine uniti, i due, in un legame indefettibile. Perché così Serge parlava del fratello quando incrociava le dita delle mani.

C’è silenzio intorno alla figura di Aldo. Eppure la sua presenza muta si fa sentire ogni volta che ammiriamo un quadro. Evocarlo è aggiungere un poco più di conoscenza alla comprensione dell’opera.

Bisogna risalire molto indietro negli anni per cogliere tutta l’importanza della loro complicità. E Giono, non era stato colto dalla meraviglia e non vedeva nei due fratelli la manifestazione di due Dèi greci a cui era  particolarmente legato? E, nei Deux Cavaliers de l'Orage (I due cavalieri della tempesta), non ne ha fatto percorrere a precipizio i cammini, a briglia sciolta, per unirsi nella morte, in un abbraccio, in un amore assoluto?

François Mangin-Sintès

 

Addenda - Estratto della lettera

Caro François,

grazie per queste righe appassionate che, come puoi immaginare, desidererei pubblicare nel blog. Ed è molto bello che questo omaggio, questo elogio del fratello di Serge non giunga da me. Credo che questo lo inveri e lo rafforzi: non si potrà dire che Dédé  esageri per calorosa amicizia (che alla fin fine, d’altra parte, sarebbe comprensibile e accettabile, avendo io stesso ugualmente per la sua memoria grande considerazione per questo eccezionale fratello di Serge, come tu lo descrivi). Vi aggiungerei, tuttavia, ad indispensabile esempio, la famosa Neve della quale parli e che a suo tempo aveva amato Louis Pons.

Quando Serge aveva invitato Aldo a scegliere una tela, questi era stato attratto da una Neve con il castello in rovina che gli aveva restituito un giovane olandese, Marian Van Osptal, del quale, sia detto di passaggio, non abbiamo avuto più notizie ancor prima del decesso di Serge, per quanto fosse stato un fedele visitatore per diversi anni. Si comprende allora come il carattere schietto di questa tela abbia coinvolto Aldo. Essa ha già di per sé qualcosa di poco banale dal punto di vista del soggetto e – mi sia permesso – ancor più nella sua estrema ricercatezza sotto l’apparente austerità.

Chateau enneigé

Poi in capo a qualche mese di stretta frequentazione, Aldo l’aveva staccato dal muro della sua camera portandolo da casa sua a quella di Serge per cambiarlo con quella Neve sontuosa, color madreperla che tu evochi (penso sempre alla madreperla quando lo rivedo). È, credo, il solo di tutti gli Inverni (per dirla alla maniera del defunto amico Charles-Henri Rocquet) nei quali la neve ha questa qualità così straordinaria e l’aggettivo voluttuosa gli andrebbe bene!  Per fortuna, ad oggi è ancora in possesso di Daniel Fiorio, il figlio di Aldo, sempre disponibile per essere esposto alla prima occasione.

Se tutti quelli che hanno conosciuto qualcosa di Montjustin o di qualche altra parte portassero pure di tanto in tanto – testimonianze o documenti – il loro contributo, avremmo modo di conoscere ancora molte cose che aggiusterebbero sensibilmente la nostra visuale sull’uomo, sull’opera, e il loro ambiente, approfondendo fruttuosamente la conoscenza di tutti e tre.

P.S.: forse sarebbe opportuno che pubblicassi di seguito al tuo testo quello che ti ho appena scritto perché si possa conoscere qualche dettaglio in più sull’argomento.   A.L.

 

NB : un precedente intervento sulla figura di Aldo Fiorio è presente in questo blog andando al

 

 

ET encore :
Samedi 14 mai à 21h, au Lou Capeu à Dauphin 
chapeau pour l'artiste
Samedi 4 juin à 20h30 au Théâtre de la Fourmi à Manosque 
tarif: 12 / 10 euros

La Cie Théâtre Mandin présente sa toute dernière création: 
Une femme seule de Franca Rame et Dario Fo, avec Amandine Borgey, Mise en scène de Carlos Gallegos
http://www.theatre-mandin.fr/une-femme-seule/
 
////////////// infos au 06 81 88 09 24 //////////////
Samedi 21 mai à 21h à la salle des fêtes de Céreste:
Chapeau pour les artistes
L'Atelier Théâtre Mandin présente:
Mr Barnett et l'Orchestre de Jean Anouilh
www.theatre-mandin.fr
.
.
Plus : loi travail

ET aussi :

CEPD'OC

Centre d'Etudes de la Parole D'OC

 

Colloque à Aix-en-Provence

Roumavagi d’encuei – Aix en Provenç’al ?

 (dédié à Jean-Pierre Belmon)

 

 Samedi 4 juin 2016

AIX-EN-PROVENCE

 Roumavagi d’encuei – Aix en Provenç’al ?

 De 9h30 à 16h30    A l’Oustau de Prouvènço/Ostau de Provença    Parc Jourdan, 8bis, avenue Jules Ferry

De17h à 18h30    A l’Hôtel de Ville    Salle des Etats de Provence

A 21h    Cité du Livre    8-10 rue des Allumettes.

 QUELLE ORALITÉ POUR LA LANGUE D’OC

AU XXI° SIÈCLE ?

 9h30 : Accueil à l’Oustau de Prouvènço/Ostau de Provença   

10h : Ouverture du colloque

Jean-Marie Ramier, président du CEPd’OC : Le CEPd’OC et l’héritage du foyer aixois de promotion de la langue d’oc.

 Philippe Martel, professeur émérite à l’Université de Montpellier : Jean-Baptiste Gaut et le Roumavagi dei Troubaires à Aix en Provence : signification historique et perspectives contemporaines.

 11h : Présentation des ateliers.

12h : Possibilité de restauration sur place.

 14h-16h : Ateliers.

I.                L’oralité comme diversité : Jean-Luc Domenge, Eric Fraj, Lise Gros, Claudine Paul, Roland Pécout.

II.              L’offre d’oralité au service du public : Jean-Michel Turc, Marie-Françoise Lamotte, Patrice Baccou, Marie-Jeanne Verny, Didier Maurell, Paulin Reynard, Mathieu Castel.

III.            L’oralité comme diffusion : Eliane Tourtet, Manel Zabala, Thierry Offre, Manu Théron.

 16h-16h30 : Préparation des synthèses.

17h : Présentation des synthèses à la salle des Etats de Provence de la Mairie d’Aix.

Conclusion : Philippe Martel.

 19h : Apéritif offert par le CEPd’OC à la Cité du Livre.

Possibilité de repas sur place.

                         21h : Concert du Còr de la Plana à la Cité du Livre.                          

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