Aldo Fiorio.

   Voici deux portraits photographiques d'Aldo Dario Fiorio, le frère aîné de Serge, celui sans qui l'œuvre ne serait, à tous points de vue, certainement pas ce qu'il est : frère de sang, certes, mais aussi frère d'armes !

Le premier portrait est d'Henri Cartier-Bresson, le second de Marcel Coen, tous deux amis de toute la famille.

HCB le surprend debout, à la lisière, devant la porte ouverte de son atelier de menuiserie. Marcel Coen, lui, le portraiture assis cette fois dans l'atelier de Serge où il aimait venir aux nouvelles et partager des discussions avec son frère sur les sujets les plus divers.

Aldo — 1909-1980 — a très tôt eu une haute conscience de la réalité des dons artistiques de son frère ; c'est pourquoi — aussi bien au temps des vaches les plus maigres qu'en des temps plus cléments — il lui fut une aide de premier ordre et de première force dans l'accomplissement de son destin exceptionnel de peintre.

Au fil des jours, il fit, sans compter ni mesurer son temps ou sa peine, tout ce qui était en son pouvoir et en ses qualités pour que l'artiste soit le plus souvent possible au chevalet.

Aldo fut pour Serge l'équivalent de Théo pour Vincent.

Son fidèle compagnonnage — depuis le travail à la carrière de Taninges jusqu'à Montjustin, en passant par la traversée de la guerre au sein de la Résistance dans le Tarn-et-Garonne — il faut le dire, ne se démentit jamais. 

Maçon, menuisier, bûcheron, paysan, éleveur, mécanicien, Aldo était doué et habile pour une multitude d'activités dont tout le monde autour de lui, naturellement, profitait. Serge en premier qui, en dehors des travaux des champs et du jardinage, du dessin et de la peinture, n'était pas très adroit de ses mains par nature. 

C'est Aldo qui, à Montjustin, fut le maître-maçon pour la restauration de chacune des deux ruines devenues maisons Fiorio. Grâce à lui, en 1954, Serge peut ainsi habiter, en compagnie de ses parents vieillissants, l'ancienne forge vendue par Lucien Jacques. 1959 verra Aldo fignoler amoureusement l'atelier de rêve dont Serge avait tant besoin.

Jusqu'à son départ pour l'autre rive, en 1980, il veilla sur son frère et sur son œuvre en véritable ange gardien. 

Nous reparlerons encore de lui sans doute bien souvent.

*
L'amitié des frères Fiorio. 1

* 

Traduction d'Agostino Forte.

Aldo Fiorio

   Ecco due ritratti fotografici del fratello maggiore di Serge, Aldo Dario Fiorio, senza il quale, sotto tutti i punti di vista, oggi non potremmo ammirare l’opera del pittore. Certamente fratello di sangue ma anche fedele alleato.

Il primo ritratto è opera di Henri Cartier Bresson, il secondo di Marcel Coen entrambi amici della famiglia. Henri Cartier Bresson sorprende Aldo, sul confine, sulla soglia del suo laboratorio di falegnameria; Marcel Coen lo ritrae invece nello studio di Serge dove veniva volentieri  a parlare delle novità e a scambiare quattro chiacchiere sui soggetti più diversi.

Aldo (1909?-1980) intuì molto presto le capacità artistiche del fratello è per questo che – sia nei periodi di vacche magre come in quelli più floridi, gli fu di grandissimo aiuto nella realizzazione del suo eccezionale destino di pittore.

Nel corso dei giorni, senza risparmiarsi nell’impegno personale, fece tutto ciò che era in suo potere e nelle sue capacità affinché l’artista potesse dedicarsi il più possibile alla sua arte.

Aldo fu per Serge l’equivalente di ciò che Theo fu per Vincent.

Dal lavoro alla cava di Taninges fino a Montjustin, passando per la Resistenza in Tarn-et-Garonne durante la guerra, si deve rilevare come egli fu il fedele sodale di Serge, non venendogli mai meno.

Muratore, falegname, boscaiolo, contadino, allevatore, meccanico Aldo era predisposto ad una varietà di attività da cui tutti attorno a lui traevano ovviamente giovamento. Serge per primo che, al di fuori dei lavori nei campi, del giardinaggio, del disegno e della pittura non era dotato di particolare abililità manuale.

A Montjustin, Aldo fu il capomastro per  la ristrutturazione di ognuno dei due malandati edifici che divennero poi le case dei Fiorio. Così, grazie ad Aldo, nel 1954 Serge - in compagnia dei genitori che vanno via via invecchiando, può abitare la vecchia fucina venduta da Lucien Jacques.

Fino alla sua scomparsa, nel 1980, Aldo veglierà sul fratello e sulla sua opera come un vero angelo guardiano. Avremo modo di parlare ripetutamente di lui.