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Serge Fiorio - 1911-2011.
Serge Fiorio - 1911-2011.
  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
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9 décembre 2017

Un billet d'humeur.

   Non ! S’engager pour la langue française n’est pas un combat d’arrière garde ! C’est au contraire une cause juste et moderne qui ne sera définitivement perdue que lorsque tous ceux qui doivent la défendre l’auront abandonnée. Alors agissons !  
*
   Je ne sais si vous connaissez le mot autrice. Moi, du fond de ma cambrousse, je viens à peine, tout juste, de le découvrir !
On m'écrit en effet : « La librairie Machinchouette propose une soirée avec X et Y, respectivement artiste et autrice, consacrée à une présentation de leurs livres d'artiste. »
Autrice ! que voulez-vous, je trouve ça d'un con !
Il me semble bon pour sa belle santé que la langue française évolue, certes, mais d'elle-même, à son pas, et je trouve par contre très mauvais et même dangereux qu'on aille - logiques à disposition et idéologies à l'appui dans la boîte à outils - jouer chez elle les apprentis-sorciers.

poéme tricoté texte Catherine Legrand dessin Christine sépulcre

Poème tricoté, texte de Catherine Legrand, dessin de Christine Sépulcre. 


Pourtant, voyez-vous, je ne voudrais pas le moins du monde niveller l'institutrice en instituteur, et je n'ai rien du tout contre éditrice, par exemple : en la matière, je suis aussi illogique que l'est parfois notre langue, si l'on veut. Tout ce que le temps, l'usage, la vie des hommes et des femmes, ont déposé et déposent encore sans cesse en cette dernière participent, selon mon ressenti, à sa richesse, en font aussi foisonner le charme et en intensifient heureusement le mystère. Aussi, formater un tant soit peu une langue, comme on voudrait le faire ces temps-ci, est une opération qui me paraît être totalement contre nature.
Pour que des mots varient ou changent, apparaissent ou disparaissent, je préfère, et de loin, que ce soit directement dû à la langue elle-même qui - se passant fort bien de nos décisions intelligentes, réfléchies et circonstanciées - les modifie ou les fout par-dessus bord ici et là au fil du temps parce que tout simplement devenus sensiblement inopérants, ou carrément hors d'usage ! En intégrant des nouveaux, à mesure, en fonction des besoins.

Transvasant de son italien natal, la maman Fiorio disait une pittrice pour une artiste peintre. D'autres mots italiens ou piémontais, tels quels ou " améliorés ", lui venaient spontanément de l'esprit à la bouche quand elle n'avait pas ceux en français. Je trouvais ça marrant, fantaisiste, de l'entendre parler ainsi, à cheval sur deux langues.
Et son peintre de fils avait inventé son propre féminin : une peintresse, beaucoup plus poétique, tout proche du merveilleux de la fée ! Dommage que ce mot évocateur, un peu magique, n'ait aucune chance de passer dans l'usage courant. Il le mérite pourtant, bien plus que l'affreux autrice ! Ou le tout autant détestable plasticien sans odeur ni relief !
Me revient qu'en haut-provençal le mot femelle est, lui, figurez-vous,...masculin !
On dit effectivement « un fémèou » ! Ce qui devrait plaire aux féministes pures et dures, à moins qu'elles n'y voient encore un signe de totalitarisme machiste fixé là bien à la racine. À la différence près avec le débat actuel sur l'écriture inclusive que cette bizarerie en rien folklorique n'est pas, non plus, le fruit médiatique d'une idéologie de salon, parisien ou autre.
Nous, vous, mesdames et messieurs les linguistes de pacotille, improvisateurs de tous bords, ne nous avisons pas de changer le somptueux carrosse en banale citrouille comme nous savons hélas si bien le faire et le faisons en de bien trop nombreux autres domaines à la moindre occasion !
Le véritable problème de fond étant que les femmes soient non seulement respectées en réalité - c'est la moindre des choses - mais valorisées en leur genre dans la vie courante, privée et publique, comme il se doit à toute personne, femme, homme, ou enfant, il va sans dire.
La langue française est bel et bien une langue vivante, non ? Alors, laissons-la vivre et évoluer à sa guise car, depuis toujours directement reliée à l'inconscient collectif, elle a plus de véritable intelligence et de subtile sensibilité que nous qui, souvent, nous exprimons complaisamment embrigadés par des idéologies temporelles ou sous l'emprise de l'intellect.

PS : avis et commentaires bienvenus !

En lien : Une suite au billet d'humeur du 9.XII. 2017 sur l'écriture inclusive.

Et autres billets d'humeur :

 Attention libraires !
Prix Jean Giono.
Commissaires et compagnie. Billet d'humeur.
Le billet d'humeur de Philippe Courbon.
Billet d'humeur par Dominique Bal.
Mais tant pis pour moi ! Billet d'humeur camusienne.

Écriture inclusive. Un billet d'humeur.
Billet d'humeur.

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Commentaires
S
Un texte précurseur de Jean-François Revel qui<br /> <br /> aurait pu être écrit aujourd'hui en réponse à "l'écriture inclusive".<br /> <br /> Une belle leçon de français :<br /> <br /> <br /> <br /> Byzance tomba aux mains des Turcs tout en discutant du sexe des anges. Le français achèvera de se décomposer dans l’illettrisme pendant que nous discuterons du sexe des mots.<br /> <br /> La querelle actuelle découle de ce fait très simple qu’il n’existe pas en français de genre neutre comme en possèdent le grec, le latin et l’allemand.<br /> <br /> D’où ce résultat que, chez nous, quantité de noms, de fonctions, métiers et titres, sémantiquement neutres, sont grammaticalement féminins ou masculins.<br /> <br /> Leur genre n’a rien à voir avec le sexe de la personne qu’ils concernent, laquelle peut être un homme.<br /> <br /> Homme, d’ailleurs, s’emploie tantôt en valeur neutre, quand il signifie l’espèce humaine, tantôt en valeur masculine quand il désigne le mâle.<br /> <br /> Confondre les deux relève d’une incompétence qui condamne à l’embrouillamini sur la féminisation du vocabulaire.<br /> <br /> Un humain de sexe masculin peut fort bien être une recrue, une vedette, une canaille, une fripouille ou une andouille.<br /> <br /> De sexe féminin, il lui arrive d’être un mannequin, un tyran ou un génie.<br /> <br /> Le respect de la personne humaine est-il réservé aux femmes, et celui des droits de l’homme aux hommes ?<br /> <br /> Absurde !<br /> <br /> Ces féminins et masculins sont purement grammaticaux, nullement sexuels.<br /> <br /> Certains mots sont précédés d’articles féminins ou masculins sans que ces genres impliquent que les qualités, charges ou talents<br /> <br /> correspondants appartiennent à un sexe plutôt qu’à l’autre.<br /> <br /> On dit: « Madame de Sévigné est un grand écrivain » et « Rémy de Gourmont est une plume brillante ».<br /> <br /> On dit le garde des Sceaux, même quand c’est une femme, et la sentinelle, qui est presque toujours un homme.<br /> <br /> Tous ces termes sont, je le répète, sémantiquement neutres.<br /> <br /> Accoler à un substantif un article d’un genre opposé au sien ne le fait pas changer de sexe. Ce n’est qu’une banale faute d’accord.<br /> <br /> Certains substantifs se féminisent tout naturellement : une pianiste, avocate, chanteuse, directrice, actrice, papesse, doctoresse.<br /> <br /> Mais une dame ministresse, proviseuse, médecine, gardienne des Sceaux, officière ou commandeuse de la Légion d’Honneur contrevient soit à la clarté, soit à l’esthétique, sans que remarquer cet inconvénient puisse être imputé à l’antiféminisme.<br /> <br /> Un ambassadeur est un ambassadeur, même quand c’est une femme.<br /> <br /> Il est aussi une excellence, même quand c’est un homme.<br /> <br /> L’usage est le maître suprême.<br /> <br /> Une langue bouge de par le mariage de la logique et du tâtonnement, qu’accompagne en sourdine une mélodie originale.<br /> <br /> Le tout est fruit de la lenteur des siècles, non de l’opportunisme des politiques.<br /> <br /> L’État n’a aucune légitimité pour décider du vocabulaire et de la grammaire. Il tombe en outre dans l’abus de pouvoir quand il utilise l’école publique pour imposer ses oukases langagiers à tout une jeunesse.<br /> <br /> J’ai entendu objecter: « Vaugelas, au XVIIe siècle, n’a-t-il pas édicté des normes dans ses remarques sur la langue française ? ».<br /> <br /> Certes.<br /> <br /> Mais Vaugelas n’était pas ministre. Ce n’était qu’un auteur, dont chacun était libre de suivre ou non les avis. Il n’avait pas les moyens d’imposer ses lubies aux enfants.<br /> <br /> Il n’était pas Richelieu, lequel n’a jamais tranché personnellement de questions de langues.<br /> <br /> Si notre gouvernement veut servir le français, il ferait mieux de veiller d’abord à ce qu’on l’enseigne en classe, ensuite à ce que l’audiovisuel public, placé sous sa coupe, n’accumule pas à longueur de soirées les faux sens, solécismes, impropriétés, barbarismes et cuirs qui, pénétrant dans le crâne des gosses, achèvent de rendre impossible la tâche des enseignants.<br /> <br /> La société française a progressé vers l’égalité des sexes dans tous les métiers, sauf le métier politique.<br /> <br /> Les coupables de cette honte croient s’amnistier (ils en ont l’habitude) en torturant la grammaire.<br /> <br /> Ils ont trouvé le sésame démagogique de cette opération magique : faire avancer le féminin faute d’avoir fait avancer les femmes.<br /> <br /> <br /> <br /> Jean-François Revel
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T
"le fruit médiatique d'une idéologie de salon, parisien ou autre" : Mais que c'est juste et bien dit.<br /> <br /> <br /> <br /> Le plus logique serait de rajouter tout simplement un "e" final : auteure.<br /> <br /> Pourquoi pas "autricienne" tant qu'on y est ; il ne manque plus qu'un "h" après le "c", une majuscule au début, un point d'exclamation à la fin et ça fait une insulte à l'ancienne... Non.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce matin en entrant dans un bureau de presse, je me suis crue en pays totalitaire : Staline est mort ? j'ai pensé et failli demander au buraliste. Toutes ces couvertures avec "Djauni"... Encore une belle hystérie parisiano-politico-médiatico-pipole étendue à tout le pays contre son gré.
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S
L'autrice te cire.
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J
En panne d'autricité sa page restait désespérément blanche.
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J
L'autrice Tounette
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