Un Montjustin de 1959

   Peinture non seulement œuvre d'art que celle-là, car se situant, en filigrane, au carrefour de l'histoire d'un village français ruiné par deux guerres puis relevé par l'enthousiasme d'une courageuse famille piémontaise venue y jeter l'ancre et s'y enraciner définitivement : « Notre force était d'accompagner notre aventure en ce pays de rires et de chansons. »

   Aussi, c'est baignant tout entier dans une atmosphère vénusienne à souhait que ce Montjustin-là témoigne de l'amoureuse installation réussie des Fiorio au village puisque Robert, leur jeune protégé – dont ils ont sans peine vite eu fait un bon et solide berger – y garde le troupeau en premier plan du paysage où nombre de champs sont, de toute évidence, de nouveau rigoureusement cultivés !
Cela tandis que l'on peut se rendre par ailleurs compte à quel point l'art de peindre de Serge et l'esprit du pays de Haute-Provence sont, par nature, pour le moins dynamiquement en phase. Ce que l'avenir ne cessera de confirmer.

   C'est en herméneute averti que Claude-Henri Rocquet va, lui, encore plus loin et bien plus profond dans son appréciation de cette épopée famiale à travers celle de la peinture de Serge qui lui tint bien souvent lieu, entre autres, de miroir et de journal de bord. Aussi, écrit-il sans ambages : « Il semble que les paysages de Fiorio ne sont pas tant ceux de Taninges et de Haute-Savoie, le pays de sa jeunesse, ou de Haute-Provence, ou du Luberon, que ceux qui entourent la ville de Sienne et dont les peintres, les Primitifs siennois, ont fait une image du paradis, un Cantique de la Création. » 

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Portraits de Robert Duc
Paysage de Montjustin (à propos de ce même tableau)
Montjustin. Nombreux textes
Robert Doisneau en l'un de ses portraits du peintre Serge Fiorio
Portrait à la Robert Doisneau par François Mangin-Sintès
Le Soliloque d'Uccello que Serge admirait
Survol autobiographique par Claude-Henri Rocquet
Chez Claude-Henri Rocquet, en sa maison de Gordes
Question-réponse avec Claude-Henri Rocquet au sujet de Giono
Avant-propos à un inédit de Claude-Henri Rocquet