Paysage de Montjustin.

     Ce riche Paysage de Montjustin, idéalement extrait de sa réalité, donne bien la mesure de la vision de l'artiste à l'œuvre qui en efface et en gomme systématiquement — et comme en direct pour ceux qui connaissent les lieux — les moindres défauts naturels ou architecturaux pour exalter au contraire toute la beauté du site transposée dans une réinvention somme toute encore très fidèle au motif.

C'est comme faire une sorte d'épure stylisée du lieu pour n'en garder que l'essentiel à représenter dont, principalement, sa morphologie, les lignes principales de son architectonique, tout autant que ses attributs emblématiques ou familiers — tous garants, témoins et gardiens de son esprit.

1959, c'est l'âge — si je puis écrire — où la peinture de Serge s'enrichit considérablement de couleurs plus franches, plus vives, peu travaillées : un nouveau palier de création est atteint, ou sur le point de l'être. Les éléments de sa palette se diversifient sous la poussée et la montée en puissance d'un grand métier patiemment acquis, mais également parce qu'il est désormais un peu plus facile pour lui, financièrement, d'acquérir des tubes de couleurs nouvelles. Il peut aussi en trouver dans une boutique ou deux à Manosque ou à Apt — ce qui n'était pas, non plus, forcément le cas jusqu'à cette date et contribuait aussi à réduire sa gamme.

La ferme qu'il implante au pied du village (pour le coup réduit, lui, à sa plus simple expression : Montjustin-le-bas n'existe plus !) est celle d'un paysan voisin, Marcel Bouffier, qui ne se situe pas là en réalité mais se trouve au sud du village, sur l'autre rive, dans la vallée, en bordure de l'Aiguebelle. Je ne me souviens plus, hélas, du beau nom qu'elle porte mais ce me sera facile de bientôt le retrouver. Le berger émergeant en buste du troupeau a grosso-modo la physionomie de Robert quand il était encore le berger de la tribu Fiorio. Assemblant des éléments épars mais assez caractéristiques, habités par le pays, si je puis dire ; le peintre recompose ainsi une vision de vérité profonde qui sied aux œuvres d'art.

Délicatement nuageux, le ciel semble dorer l'aura du paysage en contraste avec les tons plus sombres, plus graves, du troupeau de brebis représenté en une sorte de bas-relief peint servant de piste de décollage ou de tremplin au regard.

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Montjustin. Nombreux textes.

La Grande Souche.

Genèse de La Grande souche par le peintre lui-même.
Une Nature silencieuse de 1960.
Natures mortes, vraiment ?
La Corne
La Souche aux marguerites.
Le Grand Rêve et la réalité 'contemporaine'.

Natures mortes par Lucienne Desnoues.

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Notre ami Agostino a voulu traduire ce billet pour ses compatriotes.

PAESAGGIO DI MONTJUSTIN

Questo opulento Paesaggio di Montjustin, estratto idealmente dalla sua realtà, rende bene la misura della visione dell’artista su l’opera della quale cancella e attenua sistematicamente  i minimi difetti naturali o architettonici per esaltare al contrario tutta la bellezza del luogo trasposta in una reinvenzione tutto sommato ancora fedele al motivo.

È come fare una sorta di proiezione stilizzata del posto per ritenerne solo l’essenziale da rappresentare e in particolar modo la sua morfologia, le linee principali della sua architettura non tralasciando i suoi attributi emblematici o familiari, nel loro insieme garanti testimoni e guardiani del suo spirito.

Il 1959 è il periodo, se così posso dire, che vede la pittura di Serge arricchirsi considerevolmente di colori più franchi, più vivi, poco lavorati: pare raggiunta qui, o in procinto d’esserlo,  una nuova fase creativa. Gli elementi della sua tavolozza si diversificano sotto la spinta e l’urgenza di una conoscenza del mestiere pazientemente acquisito, ma egualmente in forza di una condizione finanziaria migliore che gli permette di acquistare tubetti di colori nuovi; di questi se ne possono trovare in uno o due negozi a Manosque o ad Apt, contrariamente a ciò che era stato impossibile fare fino a questo periodo e costringendolo a una gamma ridotta.

La fattoria che impianta ai piedi del villaggio (ridotto alla sua espressione più semplice in quanto Montjustin-le-bas non esiste più!) è quella di un vicino contadino, Marcel Bouffier, che in realtà non è situata lì ma si trova sul lato sud del paese, dall’altra parte del vallone, sui bordi dell’Aiguebelle. Al momento, ahimè, non mi ricordo del nome che portava ma non mi sarà difficile reperirlo al più presto.

Il pastore che notiamo a mezzobusto in mezzo al gregge ha grossomodo la fisionomia di Robert quando questi svolgeva ancora questa mansione per la tribù Fiorio.

Riunendo elementi sparsi quanto caratteristici - abitati dal luogo, se così posso esprimermi – il  pittore ricompone per ciò stesso una visione di verità profonda che pertiene all’opera d’arte.

Accennatamente nuvoloso, il cielo sembra dorare l’aura del paesaggio in contrasto con i toni più scuri, più gravi del gregge di pecore rappresentate, in una sorta di bassorilievo dipinto, a fungere da pista di decollo o trampolino per lo sguardo.

A Manosque :