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Serge Fiorio - 1911-2011.
Serge Fiorio - 1911-2011.
  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
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5 décembre 2022

Un extrait de Ciels, terre et rêve de Jean Benoist.

  Depuis plusieurs siècles, ils ont été nombreux ces peintres qui, loin des académies, ont déposé leurs tableaux dans l’univers en marge des cités qui, entre Provence, Piémont et Savoie, va de la Méditerranée au lac Léman.

Ne faisons pas à tout prix de Serge Fiorio l’un de ces peintres. Il n’a pas été hanté par la peinture religieuse ; il a fait peu de portraits. Mais entrelacée avec l’écho des peintres de la Renaissance, il y a en lui une parenté avec ceux qui ont décoré les vallées piémontaises ou savoyardes. Certains ont suivi à travers les Alpes le chemin de migration qu’avaient suivi ses ancêtres, entre Piémont et Provence, et ils ont orné les vallées alpines.

Serge par Marcel Coen

Photo Marcel Coen

Et la personne de Serge Fiorio, sa vie, les sentiments qu’il a inspirés à ceux qui l’ont connu s’accordent pleinement avec ces peintres, artisans sans prétention mais créateurs inspirés. Ses tableaux ont avec les leurs l’affinité qui existe entre les visages des membres d’une même famille, dans les couleurs, dans les vêtements souvent intemporels des personnages et dans leur pose. Et cela dit leur sincérité : ils ne sont pas faits pour  « faire un tableau » ; ils impriment durablement sur un écran l’image d’un monde intérieur dont les paysages, les gens, les scènes, sont le langage.

Personne ne le montrera mieux que Serge Fiorio. Toutefois, avec ces profils et ces couleurs, il ne fait jamais du « local ». Sa Provence est un lieu de l’universel comme la Toscane de Vinci ou la Sainte-Victoire de Cézanne. En rien, il n’est « régionaliste ». Pas plus que sa spontanéité, sa distance vis-à-vis de toute école ne fait de lui un « naïf » ; il est peintre, et il dit son monde.

Tout ce que je viens d’écrire n’est pourtant qu’intuitions, que propos qui doivent plus à la sensibilité qu’à l’analyse.
Mais n’est-ce pas vers cette mise de la sensibilité à fleur de vie que nous pousse cette peinture, par sa continuité rêvée avec le monde ? Non pas avec de la beauté, non pas avec de l’artifice. La plongée dans  un de ses tableaux, fait entrer en nous le regard qu’il posait sur le monde, sur ce qu’il  a de doux ou d’agité, de paisible comme de terrible. Car sa Provence, comme toute la terre des hommes, n’est pas seulement terre de lumière mais est aussi terre d’âpreté, d’angoisse, d’hallucinations.

Jean Benoist
Extrait de Ciels, terre et rêve

*

Dans le sillage de la pensée de Jean Benoist

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