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Serge Fiorio - 1911-2011.
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  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
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5 mars 2017

À propos des bergers (retour sur l'avant-dernière page en date du blog), par Gérard Dressay.

   Un point sur l'avant-dernière page en date du blog (3 mars, La Nuit de Noël). Suivant en cela l’article d’Émile Lauga, André relie le thème des bergers à l’Ancien et au Nouveau Testament. Cela m’amène à attirer son attention sur un point (sans partir pour autant à la chasse à la calotte !) : les bergers ne hantent pas exclusivement la Bible. On rencontre dans ces pages, je te l’accorde, des pâtres et des pasteurs à foison. Mais la fonction symbolique et/ou mythique du berger est de très loin antérieure à ces textes sacrés.

Je lis par exemple dans un ouvrage de Norman Cohn, Cosmos, Chaos et le monde qui vient, qu’en Mésopotamie, aux alentours de 3000 ans avant notre ère, le roi était censé garantir le bien-être et la prospérité du royaume. C’est pourquoi nombre de rois sumériens, babyloniens ou assyriens s’appliquèrent à eux-mêmes le terme de Laboureur, afin d’affirmer les pouvoirs magiques que leur avaient accordés les dieux concernant la fertilité du royaume.

Mais le souverain se désignait également en tant que « berger ». Et le premier devoir du berger royal était de faire prévaloir la justice sur ses terres et parmi son « troupeau » humain.

Le berger semble avoir toujours été une figure protectrice. Dans la mythologie grecque, Hermès, en tant que protecteur des bergers, est parfois représenté portant un bélier sur ses épaules (d’où criophore). Il aurait épargné la peste aux Thébains en parcourant l’enceinte de la ville avec cet animal sur le dos. J’ai trouvé sur le net la photo de la  copie romaine d'un original grec du Ve siècle avant J.-C. (Rome, musée Barracco) :

Dressay 1 

C’est de cet Hermès que provient le thème du « Bon Pasteur », image du Christ Sauveur.

Comme le remarque Malraux dans Les Voix du silence : « Le christianisme adopta d'abord les formes qu'il trouvait à Rome. L'Hermès criophore devint le Christ ; il y convenait moins mal que Jupiter, ou que César. »

Et un document de l’Académie de Nice (http://www.ac-nice.fr) précise que « Cet emprunt aux canons païens présentait un avantage en temps de persécution : l'image n'avait une signification chrétienne que pour les initiés ».

Il y est noté que la « représentation du Christ en Hermès criophore est fréquente sur les murs des catacombes et sur les sarcophages chrétiens ». Le même document montre plusieurs exemples du Christ criophore, dont celui-ci, sur un sarcophage de marbre du IIIe siècle :

Dressay 2

Je ne l’affirmerai pas, n’ayant pas autorité pour le faire, mais peut-être l’esprit de la peinture de Fiorio résonne-t-il au-delà du monde chrétien et se trempe-t-il tout simplement à la source d’une famille d’origine beaucoup plus ancienne que celle du Livre, à savoir l’humanité.

 

Cher Gérard,

je reconnais bien là ton avis exprimé par ailleurs dans nos conversations, et je le respecte. Pour preuve, voilà que nous te devons une nouvelle et heureuse contribution au blog Serge dont vivement je te remercie !

Je comprends très bien que du point de vue de Sirius le christianisme puisse être englobé dans un plus grand encore puisqu'il n'est pas né de rien et se trouve être une continuation dans l'histoire de l'aventure humaine. N'empêche, les "échos" (peut-être plus largement mystiques que strictement religieux) qui nous arrivent spécialement répercutés dans la peinture de Serge me paraissent y être essentiellement parvenus depuis la galaxie typiquement chrétienne : cela parce qu'à mes propres - j'espère qu'elles le sont ! - oreilles, ils sonnent comme ça, je leur trouve ce timbre bien particulier à ce vaste égrégore spirituel et non à un autre plus récent, ou plus ancien. La lumière qui nous atteint depuis Bételgeuse, par exemple, n'excluant pas, en rien, celles de qualité différente venant d'autres étoiles plus récentes ou plus anciennes, d'ailleurs parfois déjà mortes et même désormais inexistantes comme l'affirment les astrophysiciens. Ne serait-ce pas, en art, simplement la nature et la sensibilité du "réflecteur" qui varient ?
Parce que me contentant de donner mon ressenti, plus que mon avis, en ne m'arrogeant bien sûr, il va sans dire, aucune autorité spéciale en la matière, la dernière phrase de l'article en question laisse bien entendu libre cours à d'autres interprétations possibles - selon qui l'on est, de quelle famille d'esprit à laquelle, qu'on le veuille ou non, on appartient ; parfois sans le vouloir bien consciemment - qui sont donc sans aucun doute tout aussi valables pour chacun en même temps qu'utiles aussi aux autres dans l'incessant processus de différenciation et de métamorphose personnelle qui, celui-là, nous concerne toutes et tous chaque jour directement.
 
Souscription avant parution :
ÉLIANE MICHEL Découvrir Sisteron et ses environs avec Paul Arène, préface de Daniel Spagnou.

14,5 x 21 cm – 168 pages. Plus de 50 photos.Tirage : 400 exemplaires.

14 au lieu de 18 € + 6.00€ de frais de port. Offre valable jusqu’au 14 avril 2017 à commander  à L’édition à façon, rue des Giloux 04300 Forcalquier.

 

 *

à la Bibliothèque Municipale de Salon-de-Provence (04 90 56 74 16) :

Exposition Mas-Felipe Delavouët : un poète universel, du 25 février au 18 mars.

 Conférence de René Moucadel le 4 mars à 17 h sur le même thème.

 


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