La Nuit de Noël. Un article d'Émile Lauga dans Le Provençal du 12.XII. 1978.
En vérité, Serge avait intitulé cette œuvre Les Bergers de la Nuit de Noël et encore, aussi, Les Bergers de la Nuit qui monte. Nuit, comme il se doit, bien surnaturelle il faut croire, puisque habitée d'une intense, vaste, chaude et pure lumière, on peut y voir comme en plein jour ! Deux titres pour une seule et même toile ? Cela, il est vrai, est plus que rare chez lui, et même unique ; les deux étant en parfaite réminiscence de la Nativité, comme l'est en premier et de toute évidence le sujet représenté.
Bien que n'étant pas croyant - « Dieu, je sais pas » affirmait-il - Serge avait lu la Bible, se souvenant toujours que c'est saint Luc qui lui parlait le plus ; sans qu'il ne pratique donc, non plus, aucune religion, ni aucun autre culte personnel, l'esprit de sa peinture se trouve être, lui, assez souvent en résonance directe avec le monde chrétien qui me semble bien être, au fond, sa famille d'origine. Regard objectif et ressenti subjectif, intuitif, m'ont finalement forgé sur ce point - immense j'en conviens ! - ce qui est, non pas une opinion personnelle, mais bien mieux pour moi à mes yeux : une intime conviction. Preuve peut-être là, parmi tant d'autres, que la peinture Fiorio parle tout simplement bien à chacun en particulier.