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Serge Fiorio - 1911-2011.
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  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
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6 avril 2015

Une lettre de Pierre Magnan.

Lettre Magnan-SergeLecture d'un texte de Pierre Magnan.

La récolte des olives.

À chacun son Giono !
Le premier Giono a bien plus qu'un accent, et alors ?

*

Traduction de notre ami Agostino Forte :

Una lettera di Pierre Magnan

Pierre Magnan Photo;

Pierre Magnan
Revest St. Martin                                                                                30.09.83

Caro Serge,
ci sono cose che non bisogna lasciare raffreddare se no dopo non hanno alcun valore.
Ho visto ieri  l’altro dai Beaussan (non garantisco l’ortografia) il tuo quadro con le maschere di Carnevale.
Ne sono stato impressionato e stregato come raramente mi capita.
Tu sei un gran pittore ma so che tu lo sai già e so anche come questo non ti faccia né caldo né freddo.
Insomma, se l’amicizia per le tue opere significa qualcosa allora fatti certo della mia.

Pierre Magnan

 - ci si vede uno di questi giorni con Lulu per un aioli alla mia piccionaia. Gli farai sapere quando. Il giorno che va bene per voi va bene anche per me.

 

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F
Serge Fiorio, tel que nous le connaissons soit personnellement, soit grâce au site de celui qui le connaît le mieux l’Ami André Lombard, est un grand peintre mais aussi un grand peintre de Provence. Ainsi parmi ses traits ce sens de l’hospitalité des Provençaux et des Méditerranéens qui a créé notre Provence multiple et plus spécialement ce partage de mets goûteux dont notre aïoli, pourquoi ne pas le dire ? est un symbole… Dans le n°1 de l’Aiòli du 7 janvier 1891 Mistral écrit [trad. APVF] : « L’ailloli, dans son essence, concentre la chaleur, la force, l’allégresse du soleil de Provence. Mais il a aussi une vertu : c’est de chasser les mouches [Littré : figuré de espion, mouchard]. Ceux qui ne l’aiment pas, ceux à qui notre huile fait venir des cuissons à la gorge ne viendront point de cette façon baguenauder à notre entour. Nous resterons en famille. Voyons ! N’est-il pas odieux, depuis 100 ans que ça dure, de nous houspiller parti contre parti, de nous traiter les uns les autres de capons, de malpropres, de goinfres, au grand profit de ceux qui vivent des partis et dont l’intérêt est de les irriter ? Comme le diable dit : si tu veux régner, divise. Nous autres les bons Provençaux, Au suffrage universel, Nous voterons pour l’huile, Et ferons l’Ailloli [Nautri, li bon Prouvençau, - Au sufrage universau - Voutaren pèr l’òli, - Et faren l’aiòli]. C’est à dire la liaison, le ralliement, l’union. Autour d’un bon ailloli, solide, odorant et roux comme un fil d’or, où sont, répondez ! les mâles de Provence qui ne se reconnaissent frères ?<br /> <br /> Et ensuite, savez-vous quoi ? une fois le régal prêt, nous convierons nos cousins, nous convierons nos voisins, nous convierons nos amis ; ceux du Languedoc, ceux du Dauphiné, qui de l’ail se lèchent les lèvres. Et ceux du Languedoc appelleront les Gascons -qui, eux aussi, l’aiment le chapon- et les Gascons, les Limousins, les Poitevins, les Angevins ; et ainsi, à la queue du loup, jusqu’à ce que la France, neuve, autour de notre ailloli fasse… la farandole ! Encore un peu nous allions dire, saintes de Dieu ! La Fédération ; comme aux États-Unis, la jeune Amérique, comme en Suisse… ou plutôt comme en Grèce, où après avoir frotté dans l’aillade leur croûton de pain, à Marathon, à Salamine, ils allaient frotter l’échine des Barbares. Au banquet de Platon on mangea plus d’ail que de crème à la Chantilly […] Quand le grand Béarnais vint au monde, le roi son père, pour lui donner les goûts et l’amour du peuple, lui frotta sur les lèvres une gousse d’aiet. » André Pierre Fulconis (extrait du « Louis Guillaume Fulconis, une vie d’amitié » www.fulconis.com).
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I
"L'amitié ... pour tes œuvres". Magnifique modestie de Pierre Magnan. Une retenue qui ne peut pourtant ... retenir ... l'aveu de son éblouissement. Et, hanté dit-il, celui de son enchantement. <br /> <br /> Pierre avait les mots, il avait la voix aussi pour les dire ... et le regard enfin !<br /> <br /> <br /> <br /> Il se dit communément que l'on tient la couleur d'une pupille d'un de ses parents, voire d'ancêtres plus lointains parfois. C'est sans doute faire aveuglément (ce qui en matière de regard ...) un peu trop confiance aux sciences dites exactes ... et oublier un peu trop également la génétique ... territoriale, disons.<br /> <br /> J'aime beaucoup (énormément) ce passage d'un film dans lequel témoignant de Giono, Magnan évoque le bleu infini (sans limite) de son regard (donc) et des yeux du poète manosquin qui toujours regardent plus loin. C'est un moment où son inaltérable modestie (que je viens d'évoquer) et soudainement - mais totalement à son insu - battue en brèche (dixit la baleine aperçue un jour au Contadour) ... car à cet instant-là, face au regard du romancier du Revest des pauvres, le spectateur court-circuité est immédiatement convaincu que c'est de l'infini de son propre "bleu du ciel" dont parle Pierre !<br /> <br /> <br /> <br /> Mais ce regard (Merci à Micheline Pelletier, que je ne connais pas, qui l'a si bien saisi ici) ne tient pas seulement son azur profond des cieux de Lure. Ce regard là, si j'osais -et je l'ose - je dirais (toute modestie également incluse, elle y est même totalement inhérente !) que c'est un regard ... bas-alpin. <br /> <br /> <br /> <br /> Ceci dit (et je n'en démordrai pas) si ce "type bas-alpin" demeure particulièrement rare (infiniment plus que les truffes des mêmes parages) on en trouve cependant d'étonnantes (elles le sont forcément toujours) manifestations ... en Terre de Feu ou aux confins des plaines où mène quelquefois le Transsibérien. C'est dire que pour rares qu'elles soient, nos Alpes basses ne se préoccupent guère de mesquines frontières ! Et de code d'une prétendue nationalité.<br /> <br /> <br /> <br /> PS: un dernier mot (!!!) avez-vous remarqué que ce regard "qui vient de loin" (et bien plus que sur l'instant on ne peut donc l'imaginer) ne s'offre ( "retenue" toujours, oblige) quasi jamais ... de face. C'est au moment où, comme ici, le faiseur de rêves ("professeur d'espérance", disait Giono) tourne la tête (et c'est évidemment une seconde qui ne dure pas) que l'on peut le surprendre.<br /> <br /> <br /> <br /> Comme, soudain immobiles, nous sur/prennent -et l'ont surpris- les masques de carnaval d'un peintre complice de cette même connivence. Le point de vue de Sirius, éventuellement.
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