Bonjour André, par François Mangin-Sintès
Bonjour André,
Quand je pense à cette pluie d'éloges dans les extraits de presse de fin 50 début 60 et, en contrepartie, à ces longs silences qui ont succédé à cette période bénie de la critique, mises à part quelques rares bonnes voix sincères et délicates, je pense surtout à Serge qui n'a eu de cesse de poursuivre son chemin sans se soucier du moindre commentaire ou pas. Quel travail accompli depuis ces années jusqu'à l'extrême limite de ses forces de vie ! Et combien il fut mille fois récompensé par le bonheur retrouvé sur les visages de tous ceux et celles qui passaient par l'atelier et en repartaient avec un tableau sous le bras, sans interruption des visites jusqu'au dernier tableau !
Photo Marcel Coen.
Tu as fait un beau travail de recherche de tous ces extraits de presse. Un pur régal de les lire. On y ressent aussi une certaine nostalgie, celle d'une époque révolue. Le rouleau compresseur idéologique, économique, de l'art contemporain n'avait pas encore imposé sa loi, celle du marché. On comprend mieux pourquoi la critique a été moins prolixe après ces années. Les deux reproductions de tableaux illustrent à merveille les commentaires. La neige nacrée - comme tu aimes à le dire - de ce paysage d'hiver est somptueuse. Grande solitude et grands espaces pour l'autre paysage où tout obstacle, toute frontière, sont abolis. Une vision libre du monde.