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Serge Fiorio - 1911-2011.
Serge Fiorio - 1911-2011.
  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
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21 mars 2016

De la maman.

   C’est au gros de l’été de l’année 1976 que madame Fiorio, la maman Fiorio, celle que toutes et tous appelaient affectueusement la Reine-mère, mourut.

Maman de Serge au jardin  Quinze jours à peine auparavant, elle était revenue à tout petits pas silencieux de son cher jardin quotidien puis, passant le seuil, déclara tout de go à qui voulait l’entendre que cette fois - elle en était sûre et certaine - pour elle c’était bel et bien la fin. Quelque chose, selon ses dires, se trouvant soudain irrémédiablement cassé « dans la machine ». Elle avait quatre-vingt-seize ans et des poussières.

Maman de Serge  Alors, généreuse, ayant réunis ses enfants tous assis auprès d’elle à même la table de la cuisine, elle les entretint aussitôt du plus important : ce grand bonheur qu’elle en avait reçu au fil des ans, les assurant aussi de celui qu’ils avaient également procuré à Émile, le papa parti six ans plus tôt. Bonheur dont elle les remercia en leur demandant de s'approcher à tour de rôle pour qu’elle puisse les serrer chacun dans ses bras et les embrasser comme elle aimait tant souvent le faire quand ils étaient encore des enfants. Ce qu'à ce moment-là, du coup, en un instant ils redevinrent tous, furtivement.

  Sur tout le reste de la vie de chacun d’entre eux en étroit rapport avec la sienne, elle ne laissa planer aucun doute et ses paroles, venant du cœur et égales pour tous, ne pouvaient laisser personne indifférent, ni faire de jaloux.

  Ne possédant rien, n’ayant jamais rien possédé de matériel sur cette terre, mais plus riche qu'à millions de tout ce qu’elle avait su donner ou partager, elle voulut à n’en pas douter faire de cette ultime distribution générale d’amour maternel son testament peu commun où chacun et chacune eut sa part de cœur d’or, égale à celle des autres.

  Ainsi, jusqu’aux portes devant elle pourtant grandes ouvertes de la mort, elle exerça ce qui était son heureux caractère, l'authentifiant en quelque sorte. Celui-là qui lui fit toujours traverser les orages, une rose à la main en guise de paratonnerre.

  La dernière semaine, on l’installa encore dans un fauteuil à l’atelier, tout près du chevalet de Serge en train de peindre comme si de rien était. Elle échangea avec lui encore un peu, les artistes étant peut-être plus aptes à partager en ces cas-là, on peut le croire, l'imaginer. Puis, un drame de conscience prit soudain place dans l’esprit de ce fils quand se présentèrent les premiers gémissements ; très faibles d’abord, puis allant en s’accentuant sous l'emprise de douleurs plus vives. Il pensa à une aiguille à tricoter, à une seringue hypodermique, à la lui enfoncer, l’une ou l’autre, doucement dans le corps à l’emplacement du cœur. Alors, se disait-il, s’en irait-elle subitement sans plus souffrir, elle qui maintenant non seulement avait accepté, mais réclamait pouvoir mourir.

  Cette idée de meurtre terrible d’abord le tenta puis, devenue obsession, le tortura. Quand les souffrances augmentèrent encore pour atteindre l’ultime palier, le mot MORPHINE, comme un néon, s’éclaira subitement dans sa tête. Instantanément délivré, ni une ni deux, on le vit sauter aussitôt dans sa Deux-chevaux pour se rendre à Manosque chez un médecin ami et lui en demander l’ordonnance.

  Quand, au retour de la pharmacie de Céreste, son véhicule s’engagea entre La Pégasière et la maison de sa sœur Ida, il vit Aldo qui était sorti à sa rencontre et il comprit tout de suite que sa mère venait pour de bon de passer le cap. Se serrant dans les bras l’un de l’autre, ils respirèrent ensemble un grand coup très profondément, libérant par là des larmes mêlées de joie et de chagrin.

  Partie sans remords, elle n’en laissa point, non plus, derrière elle.

  La chambre des parents se changea vite en débarras où le peintre remisait des tas de choses « qui peuvent encore servir mais qui ailleurs encombrent », des toiles qu’il veut oublier un temps avant de les reprendre d’un œil neuf, quelques outils de bricolage et ses lithographies mises à plat en deux piles sur le marbre de la commode restée en place. Certaines, sans doute plus précieuses, étant mises à l’abri du jour qui mange les couleurs et aussi de la poussière dans ses larges et profonds tiroirs au fond tapissé de deux ou trois épaisseurs de papier journal. L’armoire à glace, elle, devint bibliothèque.

  Pas de visites, non plus, au cimetière du village qui est pourtant un vrai petit jardin sauvage à flanc de colline. « Dans le cœur papa, maman, dans le cœur ! C’est là qu’ils continuent à vivre, et nous avec ».

Un lien : Du papa

 

 *

TRADUCTION d'Agostino Forte :

   Fu nel pieno dell’estate del 1976 che morì la signora Fiorio, la mamma Fiorio, colei che tutti chiamavano affettuosamente la Regina madre.

Giusto quindici giorni prima, ritornando a piccoli silenziosi passi dalla quotidiana visita al suo amato orto, appena passata la soglia di casa, rivolgendosi ai presenti, dichiarò di punto in bianco che questa volta – se lo sentiva – era giunta la sua ora. « Nella macchina », a suo dire, si era irrimediabilmente spezzato qualcosa. Aveva allora poco più di novantasei anni.

Riuniti i figli al tavolo della cucina, seduti tutti vicino a lei, venne subito al dunque di quel che le premeva e, da donna generosa quale era, disse la felicità che aveva potuto godere nel corso degli anni, la stessa, li assicurò, che aveva accompagnato Émile - il papà partito sei anni addietro; era la felicità per la quale essa li ringraziava chiedendo loro di avvicinarsi a turno per abbracciarli a quel modo che usava quando erano ancora bambini: e tali lo ridiventarono, inavvertitamente, per qualche istante.

Su tutto il resto della vita di ognuno di loro nello stretto rapporto con la sua, non lasciò calare alcuna ombra e le sue parole, venendo dal cuore e rivolgendosi a tutti, non potevano lasciare indifferenti, né provocare gelosie.

Non possedendo nulla e mai nulla avendo posseduto di materiale su questa terra ma, più che di denari, ricca di tutto ciò che essa aveva saputo dare o condividere, volle senza dubbio fare di quest’ultima distribuzione generale d’amore materno il suo inusuale testamento in cui ognuno ebbe la propria aurea parte di cuore, perfettamente identica a quella degli altri.

Così, fin sulla soglia della morte, seppe esercitare il suo gioviale carattere, in certo qual modo inverandolo. Quel carattere che le fece sempre attraversare le burrasche, con in mano una rosa a guisa di parafulmine.

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Dirk Schulze, Ritratto di una Rosa rossa

Nell’ultima settimana la si era accomodata su una poltrona dello studio, accanto al cavalletto dove Serge dipingeva come era solito fare. È lecito credere e la possiamo immaginare mentre scambia ancora qualche parola con lui, essendo forse gli artisti, in casi come questi, più idonei alla condivisione. Poi, una pena prese subitaneamente posto nell’animo di questo figlio quando si presentarono i primi lamenti; questi, in un primo tempo debolissimi, ebbero ad accentuarsi man mano che i dolori si facevano più forti. Pensò a un ferro da maglia, a una siringa ipodermica, l’uno o l’altra da affondarsi lentamente nel corpo fino a raggiungerne il cuore. Allora, si disse, se ne sarebbe andata all’improvviso, senza più soffrire, lei, che ora non solo aveva accettato di morire ma lo reclamava.

Questa terribile idea di assassinio dapprima lo tentò poi, divenuta ossessione, lo torturò. Quando le sofferenze aumentarono ancora fino a raggiungere l’ultimo stadio, la parola MORFINA, simile a un neon, si manifestò subito nella sua mente. Immediatamente affrancato, senza attendere oltre, saltò sulla sua 2CV per recarsi a Manosque da un amico medico per chiederne la ricetta.

Al ritorno dalla farmacia di Cereste, quando era oramai all’altezza tra La Pégasière e la casa di sua sorella Ida, vide che Aldo era uscito alla sua volta e allora comprese immediatamente che sua madre aveva definitivamente lasciato questo mondo. Stringendosi nelle braccia l’uno dell’altro, fecero un bel respiro accompagnato da lacrime di un misto tra gioia e tristezza.

Partita senza rimorsi, non se ne era lasciati neanche alle spalle

Gustave_Le_Gray_-_Brig_upon_the_Water_-_Google_Art_ProjectGustave Le Gray, Brick au clair de lune

La camera dei genitori si tramutò tosto in ripostiglio in cui il pittore deponeva una quantità di cose « che possono ancora servire ma altrove ingombrano solo », tele che hanno bisogno di essere messe da parte per qualche tempo salvo riprenderle al momento opportuno - con occhio nuovo, attrezzi per lavoretti manuali e le sue litografie, stese una sull’altra in due pile sul marmo del comò rimasto al suo posto originario. Alcune, certamente più preziose, erano state messe nei suoi larghi cassetti col fondo tappezzato con uno spessore di due o tre fogli di giornale, al riparo dalla luce che stinge ma anche dalla polvere. L’armadio a specchi diventò uno biblioteca.

« Nel cuore! Papà e mamma restano nel cuore. Lì continuano a vivere e noi con loro ». Nessuna visita al cimitero che resta un vero piccolo giardino selvaggio sul fianco della collina.

 *

Kokopelli

 Chers amis, c'est avec grand plaisir que nous souhaitons vous présenter une vidéo qui vous fera découvrir la vie des locaux de l'association Kokopelli. Les mois de janvier, février et mars sont très intenses, chez Kokopelli, car vous êtes des dizaines de milliers à commander vos semences sur notre site internet et par courrier - nous vous remercions pour ce soutien, car il nous permet de proposer (et de faire vivre ou revivre) encore plus de biodiversité et de réaliser sur le terrain un travail fertile. Nous avons donc souhaité vous faire découvrir de l'intérieur l'effervescence printanière de notre petite équipe mettant tout en œuvre pour répondre à vos attentes dans les meilleurs délais. N'hésitez pas à partager !

 

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