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Serge Fiorio - 1911-2011.
Serge Fiorio - 1911-2011.
  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
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23 mars 2016

Du papa

   C'est par lui, Émile, que la tribu Fiorio s'apparente aux Giono. Sa mère Marguerite en est un pur exemplaire, et d'envergure, étant l'une des deux sœurs de Jean-Antoine, le père de l'écrivain. Il a de qui tirer comme on dit, et en use sans se priver. Il se trouve que son père à lui, le brigadier Joseph Fiorio - célèbre (dans la famille) et valeureux chasseur de brigands de Calabre devant l'Éternel - pour sa part, en raconte de belles, des vertes et des pas mûres, des confites, des al dente, des superbes. Il y en a pour tous les goûts, de tous les styles, dans son riche et large répertoire issu de toutes ses aventures, son imagination les accommodant à une ou une autre sauce, les remodelant aussi au besoin ou pour le plaisir.

Photo d'Emile fiorio

Comme ses deux parents doués pour le genre de récits fantasques, surprenants, Émile s'y connaît aussi en beaux mensonges, en inventions, sans jamais bien sûr, en le domaine, rouler - même à peine - des mécaniques : tout un art ! De plus, il a une autre corde à son arc, bien tendue et non des moindres puisque tout à fait complémentaire : son personnage est en même temps plein de ressources théâtrales pour rajouter un peu de sel aux rencontres et, merveilleuse maladie incurable dans la famille, pimenter l'ordinaire des jours. « Un roi sans divertissement...» n'est-ce pas monsieur Blaise Pascal ? Mais sans pour cela aller en pure perte jusqu'à la gionesque fascination pour le sang de l'oie décapitée répandu sur la neige qui conduit le capitaine Langlois à se faire littéralement exploser le cigare, prendre ainsi malencontreusement et, hélas pour lui, une fois pour toutes, « les dimensions de l'univers » pour une possible issue de secours au mal cruel directement reçu en héritage de sa stricte vie de policier averti. Cela, tandis qu'au plus profond de chacune de ses pages, absolument sain et fin d'esprit, fin limier comme sa plume qui gratte et noircit inlassablement le papier, à l'opposé donc de son tragique personnage-prétexte, le romancier bien entendu solidement amarré à son prodigieux talent, se délecte d'écrire, et même jouit, lui, tout au long du livre, éclaboussé à mesure et en direct par l'or en fusion de son propre style !

Emile

Oui, sa très naturelle stature d'acteur, son port, sa dégaine bien à lui, Émile aurait parfaitement pu les exploiter en en faisant profiter le cinéma. Au lieu, il ne tourna que dans sa propre vie pour le plaisir, stupéfiant au fond, d'être d'abord et avant tout lui-même parmi les siens. Emmenant par exemple avec lui quelques personnes amies en promenade pour, au passage, leur faire découvrir comment l'on creuse les truffes à la mouche, il fait d'elles, en quelques paroles choisies dès le départ de la maison, son auditoire privilégié, déjà grandement attentif. Et deux plombes plus tard, ces mêmes personnes s'en reviennent encore complètement sous le charme - plus quelques précieuses truffes réelles tout de même au creux de la main ! - de l'improvisation en pleine nature à la laquelle pour elles seules cette sorte de druide barbu s'est livré. Plus de cinquante ans après, certaines s'en souviennent encore et, pour raconter à leur tour, miment Émile jouant réellement pour toutes et tous, ce qui n'était au fond qu'une facette parmi tant d'autres d'un personnage réel fort attachant en lequel, entre mille...

 *

Un lien :De la maman.

 

 

 

 

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