Une fenêtre...

   C'est Louis Aragon qui, dans son par ailleurs admirable Henri Matisse, roman, définit la peinture de ce condisciple - six années durant - d'Eugène Martel chez Gustave Moreau à Paris, comme étant « une fenêtre dans la nuit humaine »; principalement au motif sous-entendu de son emploi lumineux, l'on s'en doute, et très science infuse de la couleur. Mais cette définition imagée n'est cependant pas spécifique à Matisse (pour preuve, mettre un peu le nez à la fenêtre ci-dessous) quelle qu'en soit la raison choisie, invoquée, pour vouloir la lui appliquer ainsi en propre, le nommant, ainsi circonscrit, dans l'histoire générale de la peinture. Elle ne caractérise pas spécialement sa production, en tout cas pas assez car elle est commune à un nombre incalculables d'œuvres en tous genres, toutes catégories d'artistes confondues; et cela ne remonte, en fait, depuis pas plus haut que...la nuit des temps : constellant le ciel des grottes, les peintures pariétales en sont la toute première preuve évidente malgré qu'elles aient été peintes à l'ocre de deux trois couleurs seulement et même parfois tout simplement, quoique autant numineuses les unes que les autres, au seul et unique noir de noir du rudimentaire charbon de bois.

Photo A L.  Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. Charles Baudelaire, Correspondances.

En fait, c'est donc plus généralement l'art tout entier, et non seulement la peinture, qui est cette fenêtre ouverte sur autre chose, sur un autre plan de réalité de la vie humaine. Ouverture dans laquelle travaillent et évoluent les artistes, faisant en sorte par leurs œuvres que l'humanité y accède en partage, y participe et développe - comme eux l'expérimentent et la cultive sensiblement par leur travail - cette dimension intérieure qui trop souvent, hélas, dépasse le commun des mortels par méconnaissance ou manque de courage, l'ennuie par manque de passion ou, peut-être bien par trop d'indifférence générale, lui fait même parfois carrément peur, une fois pourtant engagé, en le désolidarisant quelque peu de ses trop rassurants répères uniquement purement matériels qui s'en trouvent, du coup, déplacés une fois éclairés de plus haut, autrement : quand on change une lampe de place dans une pièce de la maison tout s'en trouve bien différent et, quand le jour se lève, la lampe elle-même devient alors complètement inutile pour, si l'on en a envie, se regarder, par exemple, en face dans la glace ! Ce qui peut donner le vertige ou inquiéter, on le comprend. Mais certains, sortant très volontairement du rang, ainsi Cézanne et tant d'autres avant et après lui, ont réalisé leur destin hors-norme contre vents et marées, à contre-courant des préjugés, bourgeois et autres, inopérants sur eux.

N'empêche, Théo auprès de son frère Vincent, la famille Fiorio toute entière pour et aux côtés de Serge peintre, sont et restent, en le domaine, des exceptions qui confirment la règle.

 Conférence sur les pierres de Provence samedi 7 novembre

 UN PETIT RAPPEL A TOUTES ET A TOUS :

Dans le cadre de notre association "PATRIMOINE DU PAYS DE FORCALQUIER" se tiendra une conférence de Jean-Marie-Triat le samedi 7 novembre 2015 à 15 heures dans la salle Pierre Michel de la Mairie de Forcalquier, sur la Place du Bourguet, au centre ville.

Il  présentera son nouveau livre " PIERRES DE PROVENCE" 
Il fera un exposé sur la géologie de la Provence qu'il illustrera avec les principales roches en expliquant leur origine.
Il donnera des notions sur la tectonique tangentielle provençale.

Vous espérant nombreux, à bientôt!

Denise CIUTI

Présidente