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Serge Fiorio - 1911-2011.
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  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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2 décembre 2014

Commentaires sur Pas pleurer et sur le billet du 20 octobre dernier, entre autres.

   Le billet du 5 octobre et celui du 20 novembre suscitent à retardement d'abondants commentaires. Pensant que certains des lecteurs ne retournerons pas forcément fouiller précisément à ces dates, il m'a paru judicieux de publier aussi ces derniers développements à part, dans ce nouveau billet, pour que celles et ceux qui sont sensibles à cette noire période de l'Histoire puissent en prendre plus facilement connaissance. 

Tout est parti de la publication des deux Halte des réfugiés espagnols peintes par Serge assorties de leur récents commentaires, en passant par la publication (en italien) par Agostino Forte d'une lettre de Simone Weil à Bernanos et par le dernier Prix Goncourt couronnant Pas pleurer de Lydie Salvayre, salué dès sa sortie par Gérard Allibert : « Le hasard est le dieu des aveugles », n'est-ce pas Goffette ? ou alors Bobin  !

Quoi qu'il en soit, voici donc toute cette littérature, en vous en souhaitant bonne lecture ! et peut-être bien de nouveaux commentaires !

André.

Commentaires sur Pas pleurer. Le billet de Gérard Allibert.

 

Le 5 octobre, tu publiais, André, un billet de ta main pour commenter une autre Halte des réfugiés espagnols dont tu venais de retrouver la trace et que tu mettais alors en ligne. 

Lorsque quelques jours auparavant tu m'avais fait part de cette (re)trouvaille et de ton intention, je t'avais alors adressé quelques notes complémentaires (originellement intitulées Viva la muerte ! ) au sujet de ce drame qui à mon avis est un épisode essentiel d'une Histoire de notre Europe en gestation, mais trop méconnu ... pour diverses raisons (lesquelles notes faisaient également suite à un mien premier commentaire sur ce donc même sujet, le 29 juin, à propos d'une première Halte peinte par Serge). 

Or, il se trouve qu'ayant parfois ( :-) ) du mal à faire court, mes notes de ce 5 octobre étaient (quantitativement) plus étendues que ton texte de départ. 

Mais ce que je trouvais particulièrement amusant (et intéressant !) c'est que la traduction (en italien donc) d'Agostino Forte qui suivait nos contributions était elle-même encore plus étendue que nos deux textes réunis ! ... puisqu'il avait eu l'excellente idée d'y annexer (en italien toujours) le texte de la fameuse lettre adressée par la philosophe Simone Weil (1909-1943) à Bernanos. 

Je serais évidemment ( :-) :-) ) tenté d'adjoindre quelques "modestes" commentaires personnels à propos des considérations de Simone Weil ; je ne le ferai pas ... ici. Non pas que par humilité ( ) je me l'interdise ... mais parce que (surtout) cela risquerait de prendre (à nouveau !) beaucoup de place. 

Car, tout "philosophique" qu'il soit, ce témoignage (dont on ressent évidemment les éléments de la quotidienne et terrible réalité quant à ... la nature humaine, disons), (qui plus est "en temps de guerre" !), ce témoignage (à noter que Simone Weil ne parlait pas le catalan et que donc les paroles de Durruti lui ont, ultérieurement, été traduites) est également, par nature, un "point de vue" personnel (il existe ainsi d'autres témoignages décrivant d'une manière quelque peu différente la scène du jeune phalangiste exécuté ... même si pour la victime le résultat est le même ! Ce n'est pas d'intégrer sa Colonne combattante que Durruti aurait proposé à ce prisonnier qui semble-t-il n'avait pas même 18 ans, mais de jurer de ne plus reprendre les armes contre-eux ... ce que, par solidarité avec ses camarades plus âgés pareillement détenus, et dont le sort fatal était déjà scellé, le jeune enrôlé allait effectivement refuser de faire). 

D’ailleurs, pour ceux que le sujet pourrait intéresser, et qui aimeraient avoir un autre éclairage d'un témoin de cette moderne tragédie antique, je citerai (entre autres) l'Hommage à la Catalogne de Georges Orwell, lui-même un temps engagé dans les Brigades internationales

Mais bon, si j'évoque ici Bernanos et Simone Weil c'est évidemment en écho au livre de Lydie Salvayre ... et que je me dis, qu'après donc sa version italienne, c'est plutôt un très bon endroit pour y donner à son tour à lire de cette lettre la version originale ... si j'ose dire ! 


* * * 
* * * 


Monsieur, 

Quelque ridicule qu'il y ait à écrire à un écrivain, qui est toujours, par la nature de son métier, inondé de lettres, je ne puis m'empêcher de le faire après avoir lu Les Grands Cimetières sous la lune. Non que ce soit la première fois qu'un livre de vous me touche ; le Journal d'un curé de campagne est à mes yeux le plus beau, du moins de ceux que j'ai lus, et véritablement un grand livre. Mais si j'ai pu aimer d'autres de vos livres, je n'avais aucune raison de vous importuner en vous l'écrivant. Pour le dernier, c'est autre chose ; j'ai eu une expérience qui répond à la vôtre, quoique bien plus brève, moins profonde, située ailleurs et éprouvée, en apparence - en apparence seulement -, dans un tout autre esprit. 

Je ne suis pas catholique, bien que - ce que je vais dire doit sans doute sembler présomptueux à tout catholique, de la part d'un non-catholique mais je ne puis m'exprimer autrement - bien que rien de catholique, rien de chrétien ne m'ait jamais paru étranger. Je me suis dit parfois que si seulement on affichait aux portes des églises que l'entrée est interdite à quiconque jouit d'un revenu supérieur à telle ou telle somme, peu élevée, je me convertirais aussitôt. Depuis l'enfance, mes sympathies se sont tournées vers les groupements qui se réclamaient des couches supérieures de la hiérarchie sociale, jusqu'à ce que j'aie pris conscience que ces groupements sont de nature à décourager toute ces sympathies. Le dernier qui m'ait inspiré quelque confiance, c'était la CNT espagnole. J'avais un peu voyagé en Espagne - assez peu - avant la guerre civile, mais assez pour ressentir l'amour qu'il est difficile de ne pas éprouver envers ce peuple ; j'avais vu dans le mouvement anarchiste l'expression naturelle de ses grandeurs et de ses tares, de ses aspirations les plus et les moins légitimes. La CNT, la FAI étaient un mélange étonnant, où on admettait n'importe qui, où, par la suite, se coudoyaient l'immoralité, le cynisme, le fanatisme, la cruauté mais aussi l'amour, l'esprit de fraternité, et surtout la revendication de l'honneur si belle chez les hommes humiliés ; il me semblait que ceux qui venaient là animés par un idéal l'emportaient sur ceux que poussait le goût de la violence et du désordre. En juillet 1936, j'étais à Paris, je n'aime pas la guerre ; mais ce qui m'a toujours fait le plus horreur dans la guerre, c'est la situation de ceux qui se trouvent à l'arrière. Quand j'ai compris que, malgré tous mes efforts, je ne pouvais m'empêcher de participer moralement à cette guerre, c'est-à-dire de souhaiter tous le séjours, toute les heures, la victoire des uns, la défaites des autres, je me suis dit que Paris était pour moi l'arrière, et j'ai pris le train pour Barcelone dans l'intention de m'engager. C'était au début d'août 1936. […] 

J'ai quitté l'Espagne malgré moi avec l'intention d'y retourner ; par la suite, c'est volontairement que je n'en ai rien fait. Je ne sentais plus aucune nécessité intérieure de participer à une guerre qui n'était plus, comme elle m'avait paru être au début, une guerre de paysans affamés contre les propriétaires terriens et un clergé complice des propriétaires, mais une guerre entre la Russie, l'Allemagne et l'Italie. 

J'ai reconnu cette odeur de guerre civile, de sang, et de terreur que dégage votre livre ; je l'avais respirée. Je n'ai rien vu de certaines des histoires que vous racontez, ces meurtres de vieux paysans, ces ballilas faisant courir des vieillards à coups de matraques. Ce que j'ai entendu suffisait pourtant. J'ai failli assister à l'exécution d'un prêtre ; pendant les minutes d'attente, je me demandais si j'allais regarder simplement, ou me faire fusiller moi-même en essayant d'intervenir ; je ne sais pas encore ce que j'aurais fait si un hasard heureux n'avait empêché l'exécution. 

Combien d'histoires se pressent sous ma plume… Mais ce serait trop long ; et à quoi bon ? Une seule suffira. J'étais à Sitgès quand sont revenus, vaincus les miliciens de l'expédition de Majorque. Ils avaient été décimés. Sur quarante jeunes garçons partis de Sitgès, neuf étaient morts. On ne le sut qu'au retour des trente et un autres. La nuit même qui suivit, on fit neuf expéditions punitives, on tua neuf fascistes ou soi-disant tels, dans cette petite ville où, en juillet, il ne s'était rien passé. Parmi ces neufs, un boulanger d'une trentaine d'années, dont le crime était, m'a-t-on dit, d'avoir appartenu à la milice des « somaten » ; son vieux père, dont il était le seul enfant et le seul soutien, devint fou. Une autre encore : en Aragon, un petit groupe international de vingt-deux miliciens de tous les pays prit, après un léger engagement, un jeune garçon de quinze ans, qui combattait comme phalangiste. Aussitôt pris, tout tremblant d'avoir vu tuer ses camarades à ses côtés, il dit qu'on l'avait enrôlé de force. On le fouilla, on trouva sur lui une médaille de la Vierge et la carte de phalangiste ; on l'envoya à Durruti, chef de la colonne, qui après lui avoir exposé pendant une heure les beautés de l'idéal anarchiste, lui donna le choix entre mourir et s'enrôler immédiatement dans les rangs de ceux qui l'avaient fait prisonnier, contre ses camarades de la veille. Durruti donna à l'enfant vingt-quatre heures de réflexion ; au bout de vingt-quatre heures, l'enfant dit non et fut fusillé. Durruti était pourtant à certains égards un homme admirable. La mort de ce petit héros n'a jamais cessé de me peser sur la conscience, bien que je ne l'aie apprise qu'après coup. Ceci encore : dans un village que rouges et blancs avaient pris, perdu, repris, reperdu, je ne sais combien de fois, les miliciens rouges, l'ayant repris définitivement, trouvèrent dans les caves une poignée d'êtres hagards, terrifiés et affamés, parmi lesquels trois ou quatre jeunes hommes. Ils raisonnèrent ainsi : si ces jeunes hommes, au lieu d'aller avec nous la dernière fois que nous nous sommes retirés, sont restés et ont attendu les fascistes, c'est qu'ils sont fascistes. Ils les fusillèrent donc immédiatement, puis donnèrent à manger aux autres et se crurent très humains. […] 

Mais les chiffres ne sont peut-être pas l'essentiel en pareille matière. L'essentiel, c'est l'attitude à l'égard du meurtre. Je n'ai jamais vu, ni parmi les Espagnols, ni même parmi les Français venus soit pour se battre, soit pour se promener - ces derniers le plus souvent des intellectuels ternes et inoffensifs - je n'ai jamais vu personne exprimer même dans l'intimité de la répulsion, du dégoût ou seulement de la désapprobation à l'égard du sang inutilement versé. Vous parlez de la peur. Oui, la peur a eu une part dans ces tueries ; mais là où j'étais, je ne lui ai pas vu la part que vous lui attribuez. Des hommes apparemment courageux - au milieu d'un repas plein de camaraderie, racontaient avec un bon sourire fraternel combien ils avaient tué de prêtres ou de « fascistes » - terme très large. J'ai eu le sentiment, pour moi, que lorsque les autorités temporelles et spirituelles ont mis une catégorie d'êtres humains en dehors de ceux dont la vie a un prix, il n'est rien de plus naturel à l'homme que de tuer. Quand on sait qu'il est possible de tuer sans risquer ni châtiment ni le blâme, on tue ; ou du moins on entoure de sourires encourageants ceux qui tuent. Si par hasard on éprouve d'abord un peu de dégoût, on le tait et bientôt on l'étouffe de peur de paraître manquer de virilité. Il y a là un entraînement, une ivresse à laquelle il est impossible de résister sans une force d'âme qu'il me faut bien croire exceptionnelle, puisque je ne l'ai rencontrée nulle part. J'ai rencontré en revanche des Français paisibles, que jusque-là je ne méprisais pas, qui n'auraient pas eu l'idée d'aller eux-mêmes tuer, mais qui baignaient dans cette atmosphère imprégnée de sang avec un visible plaisir. Pour ceux-là je ne pourrai jamais avoir à l'avenir aucune estime. 

Une telle atmosphère efface aussitôt le but même de la lutte. Car on ne peut formuler le but qu'en le ramenant au bien public, au bien des hommes - et les hommes sont de nulle valeur. Dans un pays où les pauvres sont, en très grande majorité, des paysans, le mieux-être des paysans doit être un but essentiel pour tout groupement d'extrême gauche ; et cette guerre fut peut-être avant tout, au début, une guerre pour et contre le partage des terres. Eh bien, ces misérables et magnifiques paysans d'Aragon, restés si fiers sous les humiliations, n'étaient même pas pour les miliciens un objet de curiosité. Sans insolences, sans injures, sans brutalité - du moins je n'ai rien vu de tel, et je sais que vol et viol, dans les colonnes anarchistes, étaient passibles de la peine de mort - un abîme séparait les hommes armés de la population désarmée, un abîme tout à fait semblable à celui qui sépare les pauvres et les riches. Cela se sentait à l'attitude toujours un peu humble, soumise, craintive des uns, à l'aisance, la désinvolture, la condescendance des autres. 

On part en volontaire, avec des idées de sacrifice, et on tombe dans une guerre qui ressemble à une guerre de mercenaires, avec beaucoup de cruautés en plus et le sens des égards dus à l'ennemi en moins. 

Je pourrais prolonger indéfiniment de telles réflexions, mais il faut se limiter. Depuis que j'ai été en Espagne, que j'entends, que je lis toutes sortes de considérations sur l'Espagne, je ne puis citer personne, hors vous seul, qui à ma connaissance, ait baigné dans l'atmosphère de la guerre espagnole et y ait résisté. Vous êtes royaliste, disciple de Drumont - que m'importe ? Vous m'êtes plus proche, sans comparaison, que mes camarades de milices d'Aragon - ces camarades que, pourtant, j'aimais. 

Ce que vous dites du nationalisme, de la guerre, de la politique extérieure française après la guerre m'est également allé au coeur. J'avais dix ans lors du traité de Versailles. Jusque-là j'avais été patriote avec toute l'exaltation des enfants en période de guerre. La volonté d'humilier l'ennemi vaincu, qui déborda partout à ce moment (et dans les années qui suivirent) d'une manière si répugnante, me guérit une fois pour toutes de ce patriotisme naïf. Les humiliations infligées par mon pays me sont plus douloureuses que celles qu'il peut subir. 

Je crains de vous avoir importuné par une lettre aussi longue. Il ne me reste qu'à vous exprimer ma vive admiration. 

S. WEIL.

 

Posté par Ismael, il y a 11 heures |  Recommander | Répondre
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  • Cher Ismaël, 
    Tu écris : « Je serais évidemment ( :-) :-) ) tenté d'adjoindre quelques "modestes" commentaires personnels à propos des considérations de Simone Weil ; je ne le ferai pas ... ici. Non pas que par humilité ( ) je me l'interdise ... mais parce que (surtout) cela risquerait de prendre (à nouveau !) beaucoup de place ». 

    L'argument ne tient pas ! il y a dans le blog autant de place que l'on veut ! Alors, si le cœur t'en dit, n'hésite pas. C'est grâce à des apports comme les tiens qu'un blog vit vraiment ! 

    Dédé.

     

     
  • Quoi qu'il en ait été vraiment, réellement, dans les faits, de ce qui a été proposé à ce jeune garçon pour sauver sa peau, la lettre de Simone Weil entraîne loin, vers le haut. C'est plus en mystique de haut vol (parce qu'ancrée dans la plus dure des réalités) qu'en philosophe, qu'elle signale et met le doigt, non sur la gâchette, mais sur les limites à ne jamais franchir, dans un camp comme dans l'autre. 
  • Son point de vue est le point de vue de Sirius, si l'on veut ; d'autant plus difficile à admettre comme étant le bon quand on se trouve, c'est le cas de le dire, dans le feu de l'action et de la haine. À un moment il faut savoir donner à l'escalade du tragique la chance de pouvoir s'arrêter. 
    Cette lettre me paraît, hélas, être encore d'une brûlante actualité.

     Recommander | Répondre

  •  

    Cher André, 

    J'ai donc écrit ce nouveau petit (hi, hi) commentaire ci-dessus un peu au bout de ma (dernière) nuit. D'entrée j'y dis cependant que l'idée d'Agostino, que je reprenais donc plus que très volontiers à mon compte, était « excellente » ... car je suis bien entendu d'accord, à disons 99,99 % (me faudrait là une balance "de précision " ) avec ce qu'écrit Simone Weil dans cette lettre. 
    J'ai ainsi évoqué précédemment la haine et la terreur rouge qui faisait écho à la terreur blanche, l'esprit (sic) de vengeance et ... les horreurs de la guerre. Horreurs éternelles, qu'évoquait déjà Francisco Goya l'espagnol aux environs de 1810. 

    Et oui, cela demeure évidemment d'une brûlante et désespérante (les athées ont parfois un peu de mal à constituer leur part d'espérance) actualité. À l'est, à l'ouest, au sud. À l'orient. 

    Le 0,01 % restant (qui prendrait donc beaucoup trop de place ... à cause, entre autres, de mes innombrables parenthèses :-) ) concerne (hormis quelques points de détails :-) historiques, disons ... l'intervention des nazis et des soviétiques par exemple, qui nécessiterait bien 2 ou 300 pages) concerne ainsi ce qui touche à ma part de rêve ... (et qui est sans doute en lien avec une éventuelle espérance donc).
    Je pense ici, au passage, à Lucien Jacques et à son Credo : « Je crois en l'homme cette ordure ...» 
    Je pense aussi (avec quelques parenthèses de réserve) au Bonheur fou qui était le Giono préféré de notre ami Pierre Magnan. La figure de Giuseppe ... et celle d'Angelo, son frère pourtant. Son « frère» évidemment. 

    C'est aussi « l'amour, l'esprit de fraternité, et surtout la revendication de l'honneur si belle chez les hommes humiliés » qu'évoque Simone Weil elle-même dans cette lettre que je ne peux balayer finalement d'un rapide revers de manche. Car sinon quoi d'une possibilité d'espérance ? ! 
    À ce même titre (et même si je n'ai évidemment aucun goût pour le culte de la personnalité ) je ne peux accoler  désinvolture et condescendance  au nom de Durruti. Et de bien d'autres ! 
    Simone Weil ne le ferait sans doute pas non plus (mon frère Giuseppe n'est pas moi). Mais dans les possibles raccourcis d'une lettre ... 

    Enfin, pour finir (un peu) j'aurais surtout bien envie de proposer à Lydia de me servir une anisette bien fraiche ... par les temps qui galopent depuis toujours, ce ne serait vraiment pas surnuméraire ! 

    Oui, il faut lire Pas pleurer.

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