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Serge Fiorio - 1911-2011.
Serge Fiorio - 1911-2011.
  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
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29 octobre 2014

Une Neige

« Le ciel était couvert de neige » comme le disent les paroles de Maurice Jarre dans La chanson de Lara.

La météorologie d'une toile, le temps qu'il y fait en peinture, révèle, il va sans dire, l'état intérieur du peintre ; elle en est le baromètre. L'état d'âme de l'artiste y est figuré et en imprègne l'atmosphère de l'œuvre. C'est là le premier degré d'expression propre à une peinture, et le plus évident.

J'imagine ici un Serge quelque peu dissout dans la morne étendue dépeuplée d'un moral à zéro, ou presque ! Malgré l'espace, l'étendue, se dégage l'impression d'un enfermement, d'un univers clos sur une douloureuse solitude.

À moins que ce soit la peinture elle-même qui ait beaucoup souffert, ou que les blancs — de mauvaise qualité au départ ? — n'aient pas tenu.

Neige François 

Oui, assurément, beaucoup de monotonie dans cette morne Neige grise et sans éclat, uniforme ! un seul trou de ciel bleu (à peine différencié) pareil à une pauvre petite lucarne au plafond ; de plus, à la lumière éteinte. La toile est morose, comme on devine que devait, hélas, l'être Serge en train de la peindre.

Coup de blues, dépression saisonnière, deuil d'une amitié ? Cette année-là, l'hiver intérieur est long comme un jour sans pain semble nous dire le peintre qui, comme le rappelle Pierre Magnan, « a eu sa hotte de malheurs, de désillusions, de deuils et de solitude ».

Vivement que la neige fonde ! et qu'avec le printemps le moral revienne ! car cette Neige-là n'est pas du tout de celles, lumineuses, exaltantes et secrètes, toujours quelque peu hors du temps, dont Serge a fait, l'une après l'autre, avec talent, un registre majeur tant prisé des connaisseurs dans le large éventail de sa peinture. Tandis qu'il s'agit plutôt ici d'un grand vague à l'âme dont, reflété en miroir, souffre donc aussi ce Paysage à l'horizon bouché dans lequel ce n'est pas le vert sombre du tout petit cyprès qui — avec la maison, tous deux amenuisés tout au bout de la ligne droite du chemin — pourrait le relever de cette grisaille généreusement répandue, aussi bien au sol que dans le ciel.

Il s'agit là du genre d'œuvres que, quand elles revenaient parfois entre ses pattes à Montjustin, Serge les retravaillant aussitôt, s'attachait de grand cœur à faire renaître : « Bon Dieu ! comment ai-je pu peindre ça ? Aussi, tu vas voir, je vais m'y mettre et, dès ce soir déjà, la toile sera tout autre ! »

Dernièrement vendue aux enchères à Paris, en novembre 2013, cette œuvre — je ne sais, peut-être peinte sur isorel — avec une autre intitulée Montjustin — sur toile de lin celle-là ? — faisaient toutes les deux jusque-là partie de la prestigieuse collection Adam Biro.

Après quoi, notre ami François Mangin-Sintès nous écrit :
Je voudrais de dire aussi que je ne partage pas totalement ton commentaire du 29 octobre dernier. Le ressenti, tout à fait louable, ne doit pas prendre le pas sur un discours déductif même si tu essaies d'apporter quelques circonstances atténuantes avec certes quelques interrogations supplémentaires. Un détail t'échappe parce que non visible sur la reproduction : un village apparait au loin à mi-hauteur du grand arbre dénudé. Un petit carré bleu signale une maison et le chemin à droite nous y conduit. Je crois que c'est un peu l'intention du peintre de nous y amener pour nous faire rêver et oublier un peu les extrêmes conditions climatiques peu favorable au moral. En tout cas, pour ma part, quand je regarde le tableau, mon oeil s'y dirige immédiatement. Et le mystère "Fiorio" se met en place sous d'imperceptibles sensations multicolores ! Il n'y a pas de monotonie dans ce tableau, il y a une ambiance, tout simplement, une ambiance parmi tant d'autres.

Montjustin

Montjustin(Fait partie de la sélection des œuvres qui seront accrochées aux cimaises de la prochaine exposition Fiorio qui aura lieu tout l'été prochain à la Médiathèque Lucien Jacques de Gréoux-les-bains).

Traduction de notre ami Agostino Forte :

 

Una Neve

 

« Il cielo era coperto di neve » come vien detto ne La chanson de Lara di Maurice Jarre.

 

Il clima di una tela, il tempo che troviamo dipinto rivela, non c’è bisogno di dirlo, lo stato interiore del pittore, ne è il barometro. Lo stato d’animo dell’artista vi è rappresentato e impregna l’atmosfera dell’opera. È qui il primo, e il più evidente, grado d’espressione proprio a una  pittura.

 

Nel nostro caso immagino un Serge un po’ dissolto nella desolata distesa spopolata da un morale a terra, o quasi! Malgrado lo spazio, l’estensione, emana l’impressione di un isolamento, di un universo chiuso su una dolorosa solitudine. A meno che non sia stata la pittura stessa ad averne sofferto, o che i bianchi – già in partenza di pessima qualità ? – non abbiano tenuto.

 

Sì, sicuramente molta monotonia in questa triste Neve grigia, senza lucentezza, uniforme. Un solo pertugio di cielo blu (poco distinto) al pari di un povero piccolo lucernario nel soffitto; a luce spenta per di più. La tela è ahimé! cupa, come sembra di intuire potesse essere lo stato di Serge mentre la pitturava.

 

Malinconia, depressione stagionale, perdita di un amico? Quell’anno l’inverno interiore pare non avere fine sembra dirci il pittore che, come ricorda Pierre Magnan, « ha avuto la sua razione di scoramenti, di disillusioni, di perdite e di solitudine ».

 

Speriamo che la neve si sciolga e con la primavera torni anche il morale poiché questa Neve non è proprio di quelle luminose, esaltanti  e segrete, sempre un po’ fuori dal tempo e delle quali, una dopo l’altra nell’ampia gamma della sua pittura, Serge ha fatto con talento un registro importante tanto apprezzato dai conoscitori. Ma qui trattasi piuttosto di una gran malinconia dell’animo di cui quindi soffre, riportata sulla tela, anche questo Paesaggio dall’orizzonte chiuso, nel quale non è certo quel verde scuro del cipresso che – insieme alla casa, ed entrambi rincantucciati in fondo alla dirittura del sentiero – potrebbe sollevarlo dal grigiore ampiamente profuso, come in cielo così in terra.

 

Stiamo parlando di quel genere di opere che quando Serge si ritrovava a volte tra le mani a Montjustin riprendeva subitamente, impegnandosi di buon grado per farli rinascere : « Santo Cielo! come ho fatto a dipingere una cosa simile? Dai!, che ora di stasera sarà già un’altra cosa! »

 

Venduta ultimamente in un’asta a Parigi nel novembre 2013 quest’opera (dipinta probabilmente su faesite) insieme ad un’altra intitolata Montjustin (su tela di lino ? ) facevano entrambe parte fino a quel momento della prestigiosa collezione Adam Biro.

 

Montjustin farà parte di una selezione che sarà presentata nell’esposizione delle opere di Serge Fiorio che si terrà l’estate prossima alla Médiathèque Lucien Jacques a Gréoux-les-bains.

 

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