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Serge Fiorio - 1911-2011.
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  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
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1 novembre 2014

Fantaisies autour du trèfle.

   En novembre 1992, paraissaient aux Cahiers de Garlaban les Fantaisies autour du trèfle de Lucienne Desnoues qui avait elle-même demandé à Serge d'en illustrer la couverture.

Fantaisies autour du trèfle

Familier du végétal depuis toujours ; en peinture par ses Natures silencieuses surtout, ses Sous-bois particulièrement, par goût tout puissant, comme on voudra, Serge ne se fit pas prier pour accéder à l'honorable demande de sa très chère amie et voisine.

Mais c'est par le dessin simplissime, minimal, d'un pied de trèfle fantaisiste en premier plan des doux vallonnements d'un paysage habité que Serge exerce ici avec efficacité son heureux talent d'illustrateur, sans oublier dans l'histoire la repésentation du fameux « trèfle à quatre » ! bien évidemment ! qu'il place, bien épanoui, au plus haut de la plante et que, dans le recueil, Lucienne s'attache, de son côté, à célébrer comme il se doit. Pour elle, comme d'habitude, à sa fervente façon poétique de fille de la terre, enracinée. 

LE TREFLE A QUATRE FEUILLES 

C'était un trèfle à quatre feuilles

Qui déplorait sa singularité.

Porter bonheur est si lourd à porter !

Le voilà donc qui se défeuille

De cette feuille de surplus.

Désormais il ne pâtit plus

De passer pour un farfelu

Ni d'avoir à changer le vent des destinées.

Le voilà bien correct, bien vert car il a plu.

Mais toute son âme est fanée.

 

Découvrant ce dessin à la fois sûr, précis et aéré, elle avait déclaré tout de go : « Quoi demander de plus ? »

Porter bonheur est si lourd à porter ! est la phrase qu'elle choisit d'inscrire de sa belle écriture calligraphique sur l'une des faces d'un strict cube de pierre blonde imitant une pièce de savon de Marseille qu'un visiteur lui avait offert. Elle le fit voisiner chez elle, sur une étagère de sa terrasse couverte parmi les plantes qu'amoureusement elle y chérissait, avec un gros et lisse galet gris-bleu de la Durance portant, lui, cette sentence étonnante du poète Norge, son illustre beau-père : Chassez le surnaturel, il revient au galop !

À leur sortie, Jean-Luc Pouliquen, l'éditeur, présentait ainsi les Fantaisies autour du trèfle :

« À qui reproche à la poésie de s'éloigner de ses origines qui la voulaient mémorable et ancrée dans le peuple, on ne saurait que trop conseiller la lecture de Lucienne Desnoues. Son œuvre, succulente et sensible - que Colette salua à son avènement avec la parution en 1947 de Jardin délivré - apporte ce poids concret du monde qui nous force à le regarder de près et à vérifier, en inversant deux mots du fameux vers de Péguy, que le charnel est lui-même spirituel. Avec Fantaisies autour du trèfle, Lucienne Desnoues nous restitue un aspect un peu délaissé de l'écrit poétique et nous rappelle qu'il peut être jonglerie, humour, jeux dont la gratuité n'est qu'apparente puisque souriantes complicités, escarmouches amoureuses avec le langage. Et le langage n'est-il pas le compagnon le moins futile et le plus stupéfiant que l'homme se soit, par lui-même, créé ? »

Oui, ce n'est pas par pur hasard ni, bien sûr, sur un coup de tête que Lucienne écrivit sur et autour de cette plante en un sens tout aussi particulière que peut l'être l'huître avec sa perle.

Certes, hautement sensible par nature au commun et à l'ordinaire, au prosaïque, qu'en ses qualités de grande prêtresse du langage, elle encensait si bien en sa poésie pour en mettre à jour et en valeur les plus pures et fines qualités spirituelles, Lucienne était tout aussi attentive aux signes, aux exceptions à la règle, aux surprises, aux bigarures de toutes sortes, partout toujours présents dans la nature et tout aussi bien, donc, dans la nature humaine...ou végétale ! Cela, surtout quand, comme c'est le cas, l'esprit du poète était interpellé depuis son fond d'irrationnel, ou joueur, lui mettant ainsi délicatement la plume en alerte.

 *

Quelques liens utiles :

Lucienne Desnoues : la vie, la mort, la poésie, et la présence des violettes
Un inédit de Lucienne Desnoues
Lucienne Desnoues
Sur un portrait de Lucienne Desnoues. Impromptu 14
Une épistole de Lucienne Desnoues aux Fiorio
Lucienne Desnoues, Lucien Jacques et Pégase, entre autres
Lire Lucienne Desnoues
Le livret Trois de Montjustin
(D'où est extrait le texte d'aujourd'hui)
Rencontre et article de Claude-Henri Rocquet concernant Lucienne et Jean.
Travail et mobiles poétiques par Lucienne Desnoues.
Marcel Thiry et le tournoi...par Lucienne Desnoues.
De Villon ... à Desnoues par Ismaël
Lucienne Desnoues ou la poésie de la terre
Causerie de Lucienne Desnoues. 1ère partie
Causerie de Lucienne Desnoues, suite et fin
Lucienne Desnoues, clin d'œil dans un livre d'or
L'orme et le cerf perdent leurs branches par Ismaël
Quelques traits rouges et une baguette de Sourcier par Gérard Allibert

La vie...gne de Jean Mogin
Le sourcier Lucien Jacques, par Lucienne Desnoues
Après vingt ans par Lucienne Desnoues
Hors-d'œuvre spirituel par Lucienne Desnoues
Pour Marcel Thiry par Lucienne Desnoues
Un fromageon de mots
De Lucienne à Serge
Natures mortes par Lucienne Desnoues

 
 

 

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Commentaires
J
Pour faire écho à cette page dont je vous remercie : http://loiseaudefeudugarlaban.blogspot.fr/2014_08_01_archive.html
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