La Grande Bergerie.
Il y a une disproportion énorme entre la forêt réelle, à droite, d'où sortent les moutons pour entrer par un virage dans leur fantastique bergerie — aux allures monacales, hormis ses dimensions — aussi impressionnante qu'une cave à Roquefort ou qu'un chais du bordelais !
« Cette fois ça en fait des côtelettes ! » : c'est le genre de commentaire très à fleur de terre sur son œuvre que le peintre adorait faire et dont il était, pour cette raison, coutumier ! sans doute aussi un peu, en miroir déformant, en réaction malicieuse à tous les « discours fabriqués pour faire monter la mayonnaise » qu'il entendait distrètement à la radio, ou qu'il lisait parfois, à propos d'œuvres des uns ou des autres — peintres au talent assez discutable à ses yeux, ou encore surfait.
Photo Bibi.
Mais revenons à nos moutons ! ils sont ici peints particulièrement blancs et ajoutent ainsi au délire du nombre dans un espace surdimensionné où horizontalité et verticalité jouent de concert sous le souple mouvement des branches de l'arbre tutélaire !
Comme Les Quatre Saisons sont un tout, cette Grande Bergerie est la bergerie semble-t-il, totale et emblématique ! la mère de toutes les autres, quoique peinte parmi les dernières. A sa façon, elle est une sorte d'arche dans laquelle le peintre-pasteur recueille et embarque dans son œuvre l'essentiel de ce grand sujet qui lui tint toujours fort à cœur.
Et de la part d'Alain Paire d'Aix-en-Provence :
Sur la chaîne Mativi-Marseille, sept minutes et demi, "Germain Nouveau, poète et mendiant"