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Serge Fiorio - 1911-2011.
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  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
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12 février 2015

Naissances.

   Je sais, le printemps approchant, ce n'est plus tout à fait la saison de puiser dans le thème des Nativités ! Aussi, mais dans un proche esprit cependant, sur le ton du conte, je vous livre aujourd'hui une histoire — qui cependant est vraie ! — par tableau interposé. La voici : il était une fois une Neige de tout petit format qui, ayant fini par épuiser toute l'admiration de son propriétaire, s'en retourna chez Serge, à Montjustin, pour y être échangée contre une autre, tandis que dans le proche entourage du peintre une jeune femme attendait des jumeaux.

Naissance(s)Photo Dédé

Derechef, le peintre installa la peinture revenue chez lui orpheline sur le chevalet et y ajouta, sans attendre, en tout premier, ce personnage de la future maman, la campant en attente impatiente au pied, cierge vert, du grand cyprès : « Honneur aux dames ! » et « Priorité aux femmes enceintes ! » 

Pas loin de là, peu après, un homme tenant un cheval noir par la bride arriva, débouchant au premier plan sur le chemin d'accès à la ferme. « Lui, il rentre d'un voyage important dans un pays lointain. C'est le papa. » : plusieurs jours que cette bientôt maman espérait ce moment-là car, dit le tableau, c'est lui qui ramènerait au foyer, bercés dans deux couffins douillés attachés aux flancs de l'animal, les petits faux-jumeaux nouveau-nés, fille et garçon, aussi beaux l'un que l'autre, la peau aussi lisses que des dragées.

Comme sur le tableau, en réalité, ce moment était sur le point d'arriver !

« Je suis joli ! me voilà grand-père maintenant ! » s'exclama le peintre en finissant de représenter la scène tandis que, dans le même temps, pas loin de là, dans un hameau perché sur une colline voisine, pour la première fois, frère et sœur se mettaient à téter.

Naturellement, une fois bien terminée, sèche et vernie de frais, le peintre offrit son œuvre aux parents qui, tout heureux, accrochèrent aussitôt ce portrait de famille en guise d'étoile protectrice au-dessus des petits lits de leurs descendants.

C'est en bon grand-père exemplaire que, par la suite, Serge rendit fréquemment visites aux bébés ; l'envie lui prenait souvent de lâcher les pinceaux et, y succombant chaque fois aussitôt, il montait dans sa voiture pour aller leur faire des dizaines de bisous, de risettes, et des poignées de guili-guili. Les promenant en poussette au grand air en pleine nature, il fut des premiers à leur faire découvrir le vaste monde des odeurs, des couleurs, des chants d'oiseaux...

Plus tard, il leur réserva les plus belles fraises de son jardin. Mais pour leur faire plaisir, les régaler au maximum, rien n'égalait alors la tarte aux pommes du dimanche, croustillante d'affection — qui fut son triomphe assurément et dont, presque vingt ans plus tard, tous les deux se souviennent encore avec vive émotion. Entre temps, il y eut y eut le cheval de bois évidemment ! la balançoire, les farces, les grimaces, les charades, les chansonnettes de toutes sortes, les bonbons de toutes les couleurs !

Puis, toutes neuves, sorties comme par enchantement de ses pinceaux magiques, une Bergerie pour chacun ; comme eux deux, fausses-jumelles !

Ces deux là, au fil du temps, tout à la fois lui permettaient et l'empêchaient de vieillir ; on dit que c'est sans doute là, en partie, pourquoi Serge se fit très vieux tout en restant jeune d'esprit. Venu finalement « en grandes vacances » chez eux au hameau, il profita d'un jour où ils étaient en classe pour s'éclipser.

Aussi, aujourd'hui, quand l'un ou l'autre l'évoque, parle de lui, souvent un ange passe devant leurs yeux, y plane un instant, lumineux. 

 

 

 

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