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Serge Fiorio - 1911-2011.
Serge Fiorio - 1911-2011.
  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
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21 janvier 2015

Une Neige parmi les Neiges.

   Ce Fiorio-là où la terre et le ciel se tiennent, ne font qu'un, est bien particulier, seul et unique en son genre parmi les Neiges.

Pour ce faire, Serge s'est visiblement inspiré de façon très directe d'une photo de Gérull Kardas, photographe allemand, parue en hors-texte dans LesVraies Richesses de Giono en 1936 avec cette phrase tirée, elle, du Chant du monde  : « L'hiver au pays Rebeillard était toujours une saison étincelante. »

L'hiver au pays Rebeillard B

Neige René IIPhoto dd

Les photos de Kardas ont toujours beaucoup parlé à Serge par leurs sujets d'abord et, dans la foulée, inséparable, par leur ambiance à cheval — si je puis écrire ! — sur la réalité, le rêve et la poésie. Étant né en 1959, le propriétaire du tableau déclare avoir toujours vu l'œuvre chez lui, « dans la maison ». C'est pourquoi il estime que la toile doit dater de 1960, ce qui semble fort plausible si on l'examine en regard de la nouvelle liberté de facture, faisant référence, dont témoignent tous les Fiorio à partir de cette année-là.

Serge aimait sacrifier de son temps de travail pour aller se promener l'hiver par temps de neige en pleine nature, silencieux et solitaire, bien emmitouflé dans une longue pélerine sous un grand parapluie d'escouade. Ce lui était, délectable pour l'esprit, un vrai voyage au cours duquel, tous les sens en éveil, il se coulait dans l'ambiance si particulière au cœur de laquelle, comme une lucarne, ouvre sa toile.

Cette Neige, où la neige elle-même efface toute frontière, est d'une certaine façon, en regard de toutes les autres, beaucoup plus réaliste ; la stylisation y étant peu prononcée, sans doute dans le but de rester délibérément fidèle le plus possible au ressenti du photographe : sorte de franche approbation à son endroit et sans doute plus que cela encore, véritable hommage par œuvre interposée !

Comme sur la photo, la profondeur de champ ne va pas au-delà du premier plan où la netteté des végétaux et de la neige elle-même diminue peu à peu en allant vers la toile de fond sans plus de repères, ineffable ; où, en grande partie par le jeu du contraste, le regard est invité à se perdre soudain dans un au-delà que l'on ne peut que seulement imaginer et qui est peut-être de l'ordre des limbes ou du désert.

Mon sentiment général est que derrière une certaine austérité qui n'est rien qu'apparente, cette toile se révèle être en ses profondeurs un grand morceau d'une musique douce et allègre. Vivaldi, par exemple.

Après avoir rédigé ce billet, je viens de retrouver l'image d'une autre toile, sœur jumelle, nouvelle version beaucoup plus lumineuse, de celle que, jusque-là, je croyais unique dans l'œuvre. La voici donc, ci-sessous.

Neige Brion II

 

PS : On peut dorénavant s'abonner (anonymement ou pas) à sergefiorio.canalblog.com

Pour cela, voir en bas de chaque page, après les archives.

 

 

 

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Commentaires
S
Il serait évidemment intéressant de pouvoir exposer à Gréoux les deux toiles en compagnie l'une de l'autre. Et, avec elles, l'édition des Vraies Richesses ouverte à la page de la photo de Kardas qui est la source d'où elles découlent. <br /> <br /> Mais, pour le moment, je ne sais à quelle porte frapper pour demander le prêt de la deuxième œuvre. Si son propriétaire a vent de mon présent appel, qu'il se manifeste ! Je l'en remercie d'avance.
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S
Cher Ismaël,<br /> <br /> Il est donc bon parfois de se taire comme, sans calcul, je l'ai fait sur cette deuxième toile dont tu as toi, du coup, eu envie de parler ! et y excelle !<br /> <br /> C'est vrai, comme tu le dis, le sujet, d'une œuvre à l'autre, s'est bien humanisé ! sans doute que dans la seconde le mistral à commencé à se lever !..Mais alors gare aux congères !<br /> <br /> La première toile sera visible à l'exposition de la médiathèque de Gréoux cet été.
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I
Cher André, comme tu ne dis presque rien de cette extraordinaire seconde toile dont tu viens tout juste de retrouver une reproduction, je vais en profiter ( :-) ) pour y mettre (à nouveau) mon tout petit grain de sel.<br /> <br /> <br /> <br /> Le premier tableau semble effectivement une autre vision de la photo de Kardas. "Musique douce" dis-tu ... admettons, mais dans ce cas, ici et là (photo et tableau), pas sûr qu'elle soit jouée pour l'homme ... ou (tout à fait équitablement :-) ) pour nos douces compagnes sur cette Terre ( le "nos" n'ayant bien entendu, et tout aussi évidemment, rien de "possessif" ; cela va sans dire :-) ) <br /> <br /> <br /> <br /> La présence de l'homme (c'est donc un raccourci) y est absente. La nature s'y suffit à elle-même. Nulle porte ouverte. Le brouillard au second plan ne nous autorise guère à espérer un horizon. Serge tentera peut-être de s'y aventurer dans un instant, sa chaude pèlerine sur les épaules, mais il s'enfoncera dans la neige et chaque pas, qui à l'arrivée se révèleront effectivement un plaisir, lui coûtera un effort. Un affrontement physique ... presque une "conquête".<br /> <br /> <br /> <br /> De la brume toujours au loin ... mais le sentier est là, qui "ouvre" le passage dans la seconde toile. Il y a même à l'entrée de cet autre territoire la couleur verte d'un bouquet de houx pour accueillir le visiteur. Et même encore, à sa droite, deux feuilles sauvages qui nous disent que, s'il est le temps de s'éblouir de cette splendeur hivernale, rien n'est évidemment figé. Rondeur des jours, et rondeur des saisons.<br /> <br /> <br /> <br /> D'ailleurs (tu me diras André si je me trompe, si j'hallucine :-) ) n'est-ce pas les toits enneigés d'un hameau que l'on parvient à distinguer (car nul brouillard véritable ne nous l'interdit ici) à droite du second arbre, au "centre" du tableau, là où le regard porte. En son cœur.<br /> <br /> <br /> <br /> Oui, la nature se suffit à elle-même ... et la présence de la femme (c'est donc un autre raccourci :-) ) n'y est pas toujours harmonieuse ... sauf (mon ami François me le rappelait récemment ) "Dans les petites vallées où se nichent le bonheur de l'homme ... et celui de sa compagne".<br /> <br /> [Je mets des parenthèses parce que j'évoque donc la parole de mon ami ... mais ce n'est évidemment pas la citation exacte -qu'il connaît du reste parfaitement- laquelle se trouve donc dans "Jean le Bleu". Je vous laisse le plaisir de l'y retrouver dans son environnement ... qui le mérite !]<br /> <br /> <br /> <br /> Pour moi ce second tableau est ainsi plus sûrement celui du bonheur ... à l'échelle humaine. ( Homme et Femme réunis pour le coup ... si j'ose dire ! Oui, il faut relire ce même passage de Giono à propos du bonheur qui se partage ... sans quoi il n'est pas ...)<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai plaisir à imaginer (même si bien souvent la réalité me dément) que Serge a peint ce second tableau après le premier. <br /> <br /> Que le temps a entre-temps fait son œuvre ... et que dans son rêve, il ait alors "ajouté" un chemin à notre réalité ...
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