Dragon.

Dragon rencontré — qui sait ! — quelque part au sortir de Revest-des-Brousses, du côté de Val-Martine ou de Sylvabelle, sur la tournée fertile de son ami le facteur-poète Jules Mougin ?

Peut-être bien, pourquoi pas dans ces hauts et lumineux parages puisque Jules et Jeanne, le reconnaissant, s'en entichèrent sur-le-champ, encore sur le chevalet — autant dire au berceau ! — par un bien méchant coup de cœur !

« On te l'achète, Serge ! » avait dit Jeanne, toute candide. Et sans se concerter, tous les trois spontanément applaudirent en chœur à la nouvelle : trio de choix, carnaval de Taninges et théâtre à la Jules !

Entre eux, pas un peu plus de ci ou de ça pour faire bonne mesure, mais de la joie fraternelle qui, elle, ne se mesure pas !

Bien plus tard, la Souche — ne serait-elle pas peinte sur bois, au fait ? — revint encore une fois faire un tour à Montjustin pour y prendre un bain de jouvence, savant, de main de maître, et nous laisser ensuite d'elle cette photo-souvenir prise, par contre, un peu beaucoup de travers devant la porte de la remise — ce qui au demeurant accentue encore, entre nous soit dit, bien de ses caractéristiques.

Sous les fenêtres du château-forteresse peint en contreplongée, l'impressionnante créature brune fait, en gardien du seuil, à la fois la roue et le grand écart, les deux ensemble ! Sa queue en éventail est la seule et unique branche encore entière qui lui reste dont l'extrémité fine fait office de langue fourchue multiforme. Ne lui reste plus qu'une courte corne d'avance sur l'autre ! et sa tête est la figure de proue d'un drakkar capable, comme il se doit, d'éloigner ou de tenir à distance les mauvais esprits !

Pierre bâtie, le lourd château paysan répond au rocher en forme de socle de pierre brute, dialogue avec, par souche interposée : détails qui comptent, énormément ; ont du poids !

Dans la lignée du Paysage, le thème des Souche est, en plus fantastique, le parent proche de celui de l'Epouvantail, descendant direct, lui, des fakirs.

 Photo Drabmol.

Ici, sous le ciel du haut pays provençal, les souches déracinées sont depuis toujours nos étoiles de mer.

Sitôt jetée l'ancre à Montjustin et parcourant tout de suite le pays d'alentour à pied, à la découverte, Serge s'en était vite aperçu ! Il en peignit aussitôt de toutes sortes, en régalant ses pinceaux les plus délicats par tous les temps sur le quartier de chaque saison ; trouvant un beau jour la plus grave, la plus forte — celle d'un amandier mort foudroyé (mais renaissante cependant, c'est le thème qui veut ça !) sur fond de grand Luberon automnal — qui lui avait alors littéralement sauté aux yeux, l'interpellant directement en son fort intérieur tandis qu'il était assis en tailleur, au ras des pâquerettes, tout en gardant, comme en rêve, tranquillement les moutons.

A son sujet, voir le billet du 13 mai dernier sur lequel elle est reproduite.

A ne pas manquer : la rencontre de deux grands peintres au Château de Caseneuve, en pays d'Apt : Auguste Chabaud et Serge Ripert.

Ripert_recto

Ripert_verso

Autre chose encore :

Bonjour,
L'orchestre de Dijon Bourgogne est contraint de disparaître au 31 Septembre prochain. 
Avec ce que cela représente pour les musiciens concernés et pour la vie culturelle de 
la ville et sa région, la disparition de l'O.D.B constituera un précédent en France 
que tout acteur culturel pourra redouter. 
Aussi, je sollicite l'ensemble des grands festivals pour mobiliser le public et 
particulièrement les artistes de renom qui s'y produisent. Je vous invite à leur 
transmettre cette pétition et, si vous en avez la possibilité, faire lecture du 
texte qui l'accompagne avant les représentations.  

En vous remerciant de votre soutien, 

Sébastien Paul. - membre de l'O.D.B
http://www.petitions24.net/sauvez_lorchestre_dijon_bourgogne