On nomme amoureux celui qui, en courant sur la neige, n'y laisse point trace de ses pas.
Dicton turc

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Chassez le surnaturel, il revient au galop.
Norge

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Typique proche cousine de celles de certains primitifs italiens, cette œuvre est un pur joyau de poésie en lequel mouvement et immobilité se séduisent et s'accordent, s'y renforçant l'un l'autre en un juste équilibre.

Huile sur toile, 65x55 cm, 1965 ?

Pas âme qui vive à la ronde ! Sinon, sur la droite, une dense théorie de moines s'avançant - quoique pétrifiés sur place côte à côte - sous l'apparence illusoire de leur stricte robe de bure à capuchon. Cela tandis que dans le même temps, par-dessus tout merveilleuse, la neige auréolant l'ensemble d'un haut et profond silence habille pourtant le paysage "à l'opulente", lui conférant les mêmes qualités que celui d'un conte ou encore de tel ou tel lieu marquant de la vie d'un saint.
C'est à notre psyché, directement, que s'adresse ainsi le peintre, qu'il y frappe à la porte.

Ne serait-ce pas là aussi, en fait en premier lieu, un discret autoportrait exprimé par filigrane à travers le portrait en pied de cet arbre se profilant - nu complètement, Christ et croix à la fois, ensemble - sur fond de ce calme et délicat paysage de légende dont, un nuage blanc floconneux en guise de feuillage, il atteint et occupe enfin tout le ciel de ses branches ?
« Toile puissante, m'écrit-on par ailleurs, et pour l'essentiel souterraine comme les racines de l'arbre ! »

Aux enchères le 18 octobre prochain.

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