Canalblog Tous les blogs Top blogs Mode, Art & Design Tous les blogs Mode, Art & Design
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU
Serge Fiorio - 1911-2011.
Publicité
Serge Fiorio - 1911-2011.
  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Serge Fiorio - 1911-2011.
Newsletter
44 abonnés
Publicité
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 376 959
Publicité
19 novembre 2023

Pierre Lieutaghi. Trois documents

    L'ethnobotaniste et écrivain Pierre Lieutaghi vient de mourir.
Il y a trente ans, nous faisions tous les deux partie de l'équipe de Propos de campagne, revue dont la vocation première était d'éditer des textes, pourrait-on dire, de "proximité" avec la vie à la campagne, d'ici et d'ailleurs. Mais seuls trois quatre numéros parurent. Voici une lettre que je reçus alors de lui, en forme de Manifeste…

Lettre P Lieutaghi 1

Lettre P Lieutaghi 2

Dédicace Lieutaghi X

Hommage

Pierre Lieutaghi, ethnobotaniste de grande renommée qui habitait Mane, vient de mourir. Pour exprimer toute notre gratitude à celui qui nous a fait redécouvrir les plantes à travers sa passion, je ne vois rien de mieux que de le citer. Voici donc, sous sa plume, des extraits de l’introduction au Livre des Bonnes Herbes édité par Robert Morel en 1966.

« Puisque je ne peux écrire pour les enfants eux-mêmes, j’écris en songeant à cet enfant que nous fûmes tous, allongé dans l’herbe humide, un matin de mai, et qui s’imprégnait dans une extase paisible, du parfum d’amitié des plus petites plantes…

Je crains la science qui veut goûter du fruit de l’arbre de la pointe de ses analyses : je reste devant l’arbre, devant la fleur et je contemple avec le moins d’intelligence possible pour essayer de donner au bois, aux pétales, le plus possible d’amour…

Je crois qu’il y eut un temps où, sans les connaître peut-être par leur nom, l’homme était proche des herbes. L’alliance alors se faisait d’elle-même : pour l’enfant malade, pour le père blessé, pour la mère fourbue par tant de pain pétri, par tant de lin tissé, et dont la vie s’effilochait un jour brutalement comme la laine du rouet quand l’axe vient à faillir, le peuple des simples déléguait un rameau, une touffe, un bouquet, qui, s’ils n’apportaient pas toujours la vie, était un don de la Vie forte à la vie qui faiblissait : l’échange était encore possible et la fumée qui montait plus tard d’un feu de myrte ou de sauge était le seul dû à la guérison…

Était-ce bien aveuglement ignorance que de partir la serpette à la main et le panier au bras, à un moment bien précis de l’année, de la Lune, de la journée, vers les collines qui battaient de sève comme le pouls de la terre ? »

Merci Pierre, pour avoir su en poète et avec talent nous dessiller les yeux. Regarde, pour accompagner ton dernier voyage, la nature a mis ses plus beaux habits.

Jean Pantaille

 

Publicité
Commentaires
Publicité