Il eut été bien trop contraire au goût et à l'esprit de Serge...
Il eut été bien trop contraire au goût et à l'esprit de Serge de s'engager dans un surréalisme pur et dur dont les œuvres souffrent de leur fabrication par l'intellect uniquement ; surréalisme en lequel certaines formes d'étrange ou de fantastique outrancier règnent le plus souvent en maître à force de tenir trop évidemment de force le devant de la scène et le haut du pavé.
« Beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d'une machine à coudre et d'un parapluie. » Perso, cette trop fameuse image-art-poétique d'Isidore Ducasse, Comte de Lautréamont, ne me convainc pas. Je ne la trouve pas heureuse du tout, ni belle ni sensible. Elle n'a pas convaincu Serge, non plus, qui ne s'est pas rallié – comme nombre de ses contemporains, artistes de toutes sortes – derrière cet étendard, fourre-tout à vrai dire !
D'ailleurs, en a-t-il seulement eu connaissance ? Mouvements, écoles, modes, recettes, il s'en moquait, du tier comme du quart !
Sa peinture s'y serait cependant assez facilement prêtée, mais il n'a pas versé le moins du monde dans ce genre – qui lui aurait été un piège mortel assurément –, où l'ambiguité facile et superficielle fait que la peinture se ratatine, devient rébus, grossière devinette sans mystère authentique !
« Tout n'est pas à peindre » avait-il coutume de dire. Le risque, au cas où, étant non des moindres : désarmorcer par là la source vive qui irrigue ses toiles de bien plus hauts mystères, féconds pour l'esprit et le coeur, et subtilement les irriguent.
Totem de la maternité ? Ou mémorial de la solitude ?
Paysage de neige au tronc d'arbre calciné. Début des années 70 ? 24x33 cm, huile sur toile. Non signée. Par simple oubli sans doute.
Vierge romane de St-Saturnin d'Apt. Bois fruitier peint. XIème siècle.
