Lettre de Taninges du 18 novembre 1940

   Voilà – adressée à un ami mécène –, une lettre particulièrement pleine d'émotions et de confidences, riche aussi du regard du peintre sur son œuvre, ses raisons, son pourquoi. Elle est une des rares à ne pas être signée ; à moins qu'elle ait comporté un ou plusieurs autres feuillets, aujourd'hui perdus, disparus. Ce dont je ne jurerai pas.
Et je viens tout à coup de m'apercevoir que je l'ai déjà publiée il y a aujourd'hui presque une année seulement, également assortie d'un court commentaire : Une fort belle et fort riche lettre du 18 novembre 1940...
Mais, qu'à cela ne tienne, pourquoi ne pas la proposer de nouveau ? Car je crois ferme qu'entre toutes, elle en vaut la peine, Serge y allant, du fond du cœur, tout droit à l'essentiel !

Le peintre à l'époque de cette lettre

Datant de 1934, huile sur bois, 95x122 cm : « Printemps  est, écrit-il, ma première œuvre imaginative purement, sans autre prétention que de fixer un rêve. » Le peintre se représentant, torse nu, à gauche, justement en train de rêver !

Le goût d'écrire des lettres
De style télégraphique. 19 juin 1941.
Une lettre de Serge à Monsieur Burnet-Fauchez
Lettre sur la Haute Provence
Une lettre du 28 avril 1941
Lanza, Martel, Dietrich... Une lettre à Paul Geniet du 13 février 41
Une double carte postale

Sur les traces de Serge Fiorio1/5, par Gautier.

Sur les traces de Serge Fiorio, 2/5, par Gautier.

Sur les traces de Serge Fiorio 3/5, par Gautier.

Sur les traces de Serge Fiorio 4/5, par Gautier.

Sur les traces de Serge Fiorio 5/5

Comments

[Lombard]

Chers vous deux,

la lettre est adressée à un copain de régiment qui avait une usine d'impression sur tissus et qui, pour cette raison, est venu plusieurs fois au secours des Fiorio en échange de tableaux.

Le gars avait choisi le grand Bal masqué dont je te chercherai la photo. Cette photo est mauvaise mais donne quand même bien l'idée du tableau, très grand et très mystérieux...

Comme tu le dis, Serge n'est peut-être pas torse nu, toi tu dois mieux t'en rendre compte, car directement de visu !

Je ne sais si ce tableau a propulsé Serge dans les Naïfs....C'est plutôt, bien plus tard, la rencontre, par l'entremise de Doisneau, d'Anatole Jakovsky qui l'a fait cataloguer ainsi !

Je vous embrasse, heureux que le blog vous intéresse !

dd

[néné]

Etonnante cette lettre, mais à qui était-elle destinée ? à un "Cher vieux" camarade peut-être, et quel tableau a-t-il choisi ? il y avait déjà du choix à l'époque...

Si Serge se dévoile dans cette lettre et se met " à nu " selon son expression, ce n'est pas si évident sur le tableau du Printemps. j'apprends au passage qu'il se serait représenté dans le personnage de gauche, je n'y avais pas pensé mais c'est plausible, en revanche est-il torse nu ?

il semble revêtu d'un maillot couleur peau, manche courte, col en V... c'est très ambigu !

Il a voulu "fixer un rêve" un rêve éveillé, ce tableau le classant involontairement et injustement dans les peintre naïfs.



Toujours heureux de lire ton blog, merci et bravo André.



R. DUC