Brûler des pneus, comme d'hab ! Billet d'humeur

15 octobre 2022

Me scandalisant tout à l'heure auprès d’une correspondante à propos des grévistes qui, immanquablement, brûlent chaque jour quantité de pneus pour accompagner – et parfumer ! – leurs manifestations, j’en ai aussitôt reçu cette réponse ; enflammée, certes, à juste titre : « Bien sûr... mais je suis bien plus révoltée par l'arrogance, le mépris, les mensonges, de tous ces milliardaires et de leurs employés, directeurs ou politiques, qui s'engraissent sur la "crise" , la guerre, et ouvrent partout de nouveaux puits de pétrole ou fracturent l'écorce terrestre pour le gaz de schiste qu'on importe en France, etc, etc !!! Quant aux nouveaux EPR en projet... »

Mais le sujet de mon propos n’était pas celui-là ; et d’ailleurs, toutes ces déferlantes dérives capitalistes ne me semblent pas justifier, en rien, à aucun titre et sous aucun prétexte, qu’on rajoute encore volontairement à leurs divers énormes dégâts en tout genre celui de polluer ainsi sans façon l'atmosphère !
Et le constat est hélas simplissime : aucun responsable syndical, aucun gréviste, pas le moindre écolo, non plus, pour monter au créneau, s'y indigner et s’insurger publiquement devant de telles lâches et abjectes pratiques, car à l’heure d’un dérèglement climatique galopant, tout pneu usagé ne devrait pas, jamais plus désormais, finir ainsi en fumées hautement toxiques.
N’empêche, cela ne choque aucun d'entre eux, ni d'ailleurs personne d'autre, visiblement ! Là, tout d’un coup, comme c’est bizarre, plus question de conscience et d’engagement citoyens…Blackout, omerta totale !

À ce sujet, le Code de l'environnement est pourtant suffisamment clair : « Il est strictement interdit d'abandonner, de mettre en décharge ou de brûler à l'air libre des pneus usagés. Afin d'éviter les nuisances créées par les dépôts et les risques d'incendie, les producteurs et les importateurs de pneus doivent assurer la collecte et le traitement des pneus usagés, soit au moyen de leur propre système, soit en déléguant cette activité à des organismes collectifs (collecteur, exploitant d'installation de traitement agréé).
Les garages ont eux aussi la charge de réceptionner les vieux pneus : l’article R. 543-142 imposant à « tout distributeur de reprendre gratuitement les déchets de pneumatiques dans la limite des tonnages et des types de pneumatiques qu'il a lui-même vendus l'année précédente. »

Alors voilà pourquoi, chaque fois que je vois, ici ou là, de tels panaches de fumées noires hyper nocives empoisonnant l’atmosphère, c'est plus fort que moi, mon cœur se serre et même se ferme ; j’en veux alors à tous ceux qui, quels qu’ils soient, mais irresponsables et sans vergogne, brûlent des pneus en toute liberté, impunément, comme si de rien n'était de tels actes pourtant si gravement criminels envers la qualité aujourd'hui de plus en plus précieuse de l'air et de l'environnement !

« Toute révolution commence par soi-même », écrivait Lanza del Vasto.

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