Au pays du pays intérieur.
Il n'y a guère que les artistes, peintres et dessinateurs en particulier, ayant réellement, mais cependant comme en une sorte de rêve éveillé, privilège et pouvoir de poser et promener extérieurement le regard sur leur propre pays intérieur.
C'est ce que fait en silence Serge portraituré ici en son atelier par François Ancellet le 25 juillet 1988 devant l'un de ces quelques vastes paysages de grand format nourris et composés de nombreux motifs dont il a le secret et qui, ainsi bien à lui, sont marques de fabrique.
Peut-être est-ce d'avoir un temps - pendant trois années, de 36 à 39 - été photographe lui-même qu'il ouvre toujours aussi volontiers sa porte à ce genre de visite puis se prête encore de bonne grâce à l'exercice en laissant faire, facilitant au besoin les choses, ou bien suivant la consigne.
L'essentiel étant pour sa part que tout photographe, venu à l'improviste ou ayant pris rendez-vous, reparte au final de chez lui avec ce qu'au fond il ou elle ne pouvait au départ qu'entrevoir de ce moment marquant en sa "chambre noire", son for intérieur sensible.
Les plus doués se trouvant souvent être celles ou ceux qui, en deux temps trois mouvements, arrivent à se rendre suffisamment transparents, effectuant et engrangeant alors - en un ou deux clics, pas plus - leur précieuse et rare récolte sans que le peintre ne s'en soit pas même parfois aperçu ; tout étonné qu'il est alors, quelques jours plus tard, quand, en hommage et en juste remerciement, il découvre les photos reçues, en partage avec un petit mot amical, dans la cagette de bois blanc qui lui sert de boîte aux lettres !
Et par Marcel Coen, 1960.
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Quelques liens :
Nel paese del paese interiore
Quelli che hanno veramente il privilegio e il potere di posare e far vagare esternamente lo sguardo sul loro paese interiore, possono essere solo gli artisti, in particolare i pittori e i disegnatori, pur se in una sorta disogno ad occhi aperti.E' ciò che fa silenziosamente Serge, qui ritratto nel suo atelier da François Ancellet, il 25 luglio 1988, davanti a uno dei suoi vasti paesaggi di grande formato, arricchiti e composti da numerosi motivi di cui detiene il segreto e che sono una sorta di suo marchio di fabbrica.
Serge Fiorio(foto François Ancellet)
Dal 1936 al 1939 Serge aveva esercitato il mestiere di fotografo. Forse è questo il motivo per il quale apre sempre volentieri la porta a questo genere di visite,per ritornare poi di buon grado al suo amato eserciziolasciandocampo libero all’ospite, facilitandogli così le cose o, nel caso, seguendone addirittura le istruzioni.
Fosse capitato per caso oppuretramite appuntamento, la cosa essenziale era che ogni fotografo, chiunque fosse stato, potesse alla fine ripartire da casa sua con ciò che all'inizio - nella sua "camera oscura", nel suo intimo più profondo - avrebbe potuto solo congetturare di quel momento memorabile.
Quelli più dotati si trovavano spesso tra coloro che, in men che non si dica, arrivavano a rendersi sufficientemente trasparenti, realizzando e raggranellando- in un paio di scatti, non di più - la loro preziosa e rara raccolta,a volte senza che il pittore se ne fosse nemmeno accorto. Eche sorpresa per Serge quando qualche giorno più tardi, a titolo di ringraziamento, di omaggio e accompagnate da qualche cordiale parola, scopriva quelle stesse foto nella cassetta di legno bianco che faceva le veci della buca delle lettere.

Mani di Serge (Marcel Coen, 1960, particolare)
