Claude-Henri Rocquet saluant la première exposition Fiorio posthume de l'été 2011 à Reillanne.
Claude-Henri Rocquet et son épouse Anne Fougère avaient tenu à être présents à la première exposition posthume qui eut lieu dans la salle des Amis des Arts de Reillanne où il donna lui-même lecture de quelques pages choisies de son alors encore tout récent Rêver avec Serge Fiorio qu'il évoquera ainsi un an plus tard, en 2012, dans Écrire la peinture - Carnets d’Hermès n°5 - à la page 25 :
Il y a une connaissance de la peinture qui est celle du peintre et qui est radicalement différente de celle du critique. Seuls les gens du métier ont ce jugement particulier, ce jugement « sensible » ; ils regardent autrement la peinture. On regarde, et on voit : c’est « peint » ou « ce n’est pas peint » ; ce savoir, qui est de l’ordre de la saveur et non de la science, est étroitement lié au sentiment esthétique charnel ; il en est la condition. Plus tard, j’ai lié amitié avec d’autres peintres que ceux de Bordeaux : James Guitet, Steffens, Claudie Marx… J’évoque certaines de ces rencontres dans ce qui s’est d’abord intitulé Un château sur l’eau verte et s’intitule maintenant Variations sur les couleurs du temps. L’un des derniers textes écrits est un regard, une rêverie, sur la peinture de Serge Fiorio et le récit de la journée passée avec lui, à Montjustin, où vécurent aussi Jean Mogin et Lucienne Desnoues, entre Apt et Manosque. J’aurais aimé connaître Eugène Leroy. En écrivant sur Serge Fiorio, il m’est sans doute venu une autre façon d’écrire sur la peinture : plus libre, moins attachée au littéral de la peinture. La liberté d’écrire, devant un tableau réel, comme s’il s’agissait d’une peinture imaginaire. Ne plus jouer, sur l’instrument de la parole, une peinture comme on jouerait une partition, mais être l’instrument de cette peinture : la laisser jouer sur le clavier de votre mémoire, de vos rêves, de vos rêveries. Oui, l’œuvre peinte, visible, posant sur tout votre être ses doigts – comme, sur les cordes d’un violon, les trous d’une flûte, le musicien –, fait surgir de vous, par le moyen d’une parole qui s’invente et vous surprend, vous captive, vous enchante, quelque chose qui est une sorte de poème. « Le poète, disait Eluard, n’est pas celui qui est inspiré : il est celui qui inspire. » Être fidèle à une peinture, à son authenticité, si cela est possible, est alors se laisser inspirer par elle. Là où elle vous mène, c’est là où elle se trouve.
Photo prise par la chère Henriette Lauga.
Et il déposa aussi une enthousiaste marque de cette visite sur une page du livre d'or :
Quelques liens :
Avant-propos à un inédit de claude-Henri Rocquet.
Survol autobiographique par Claude-Henri Rocquet.
Les châteaux de sable de C-H Rocquet.
François d'Assise selon Claude-Henri Rocquet.
Extrait de Rêver avec Serge Fiorio par Claude-Henri Rocquet.Un autre extrait de Rêver avec Serge Fiorio par Claude-Henri Rocquet. 2011.
Rencontre et article de Claude-Henri Rocquet.
Une citation de Claude-Henri Rocquet.
Autre Carnaval...par Claude-Henri Rocquet. (Extrait de Rêver avec Serge Fiorio).
Le pacifisme des Fiorio.
Ô belle à la fontaine.
Frédéric Richaud : Voir Gandhi vient de paraître.
Lanza del Vasto. Un article du Provençal en date du 13 mai 1958.
Luc Dietrich par Frédéric Richaud.
L'ami Luc Dietrich.
Dietrich-Fiorio.