5 novembre 2020
Chantiers de maçonnerie et autres Natures mortes d'outils.
Il fallait s'outiller, soigner les bêtes, maçonner pendant l'hiver. La situation s'améliorait à mesure que nous étions à même de résoudre les problèmes. J'observais le même phénomène dans ma peinture.
Serge Fiorio
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Ces divers Chantier de maçonnerie et autres Nature morte d'outils qui composent finalement un solide thème bien particulier, ne sont-ils pas à la fois, en même temps, autant de portraits en miroir, par facettes, de l'œuvre peint lui-même justement en train de se faire, de se construire ? Tels des états des lieux de l'œuvre à un moment donné, le peintre exprimant sans doute par là le besoin, profond, de faire quelque peu le point - analogique avec une réalité vécue, quotidienne - au cours de son voyage intérieur à l'intérieur même de sa peinture ?
Par un phénomène similaire, quoique convoquant un tout autre genre de sujet, certains peintres intimistes, Bonnard en tête, ne peignent-ils pas, et sans le savoir eux aussi très consciemment, leur anima via nombre d'apparentes Femme à sa toilette ? Mettant ainsi en œuvre une étonnante mise à nu, et non en abyme, non de leur œuvre peint, mais chaque fois véritablement d'eux-mêmes en un tout premier plan variable très intime.
Ces deux voies d'expression des profondeurs sont proches, parallèles : dans l'un et l'autre des cas, comme dans tout autre d'ailleurs, la "distanciation" n'étant jamais - n'est-il pas ? - bien plus grande que l'épaisseur même de la toile entre la psyché d'un peintre et celle de son œuvre.
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