Le poète : entre célébration et désobéissance*, par Jean-Luc Pouliquen.
Le poète : entre célébration et désobéissance *
La désobéissance est-elle contenue dans l'acte poétique ? Et si oui à quel moment intervient-elle ? C'est à ces questions que je vais tenter de répondre en m'appuyant sur mon expérience de poète.
Lorsque je me rends dans les écoles pour amener les enfants à s'exprimer dans leur propre langue, la langue de l'enfance encore neuve et spontanée, je tente pour commencer de donner avec eux un contenu commun à ces trois mots que sont : le poète, le poème et la poésie. Et pour cela j'ai recours à la métaphore de la pêche. Il s'agit de savoir qui est le pêcheur, ce qu'il pêche et dans quelles eaux ?
Nous convenons ensemble que le pêcheur-poète pêche des poissons-poèmes dans la mer-poésie, qu'il a besoin pour cela d'un filet et que celui-ci est constitué de mots.
La distinction entre le poème et la poésie apparaît alors plus clairement. Comme pour le poisson, il est possible de définir les contours du poème qui est contenu dans une page. La mer comme la poésie se livre moins facilement, c'est elle qui abrite le poisson-poème, son étendue est vaste, ses rivages parfois difficiles à atteindre, avec des falaises abruptes ou des criques secrètes.
Mais de quoi est faite cette mer-poésie ? J'essaie alors d'établir avec les enfants une liste de mots qui pourraient nous le dire. Voici l'une d'entre elles, composée avec les termes : création, univers, cosmos, origine, source, naissance, nature, feu, terre, eau, air, animaux, hommes, femmes, rêver, imaginer, aimer, sentiments, émotions, sensations.
Les enfants nous ramènent à un rapport premier avec le monde, un rapport cosmique où l'être est tout en expansion, à partir de ce qu'il peut imaginer, rêver, en étant guidé par ses émotions et sensations, tout comme par ses sentiments qu'il ne demande qu'à exprimer.
Dans cet élan originel de célébration, aucune intentionnalité de désobéissance, elle n'a pour l'instant pas sa raison d'être. Et dans le cadre scolaire où s'effectuent mes séances d'atelier d'écriture poétique, je ne l'ai pas rencontrée non plus. Si des moments de chahut, plutôt joyeux d'ailleurs, ont eu lieu, jamais je ne me suis heurté à des résistances ou des refus. Peut-être parce que je conçois, comme Henri Thomas, le poème comme le lieu d'une délivrance et non comme celui d'une contrainte.
Donnons maintenant la parole à un philosophe, qui était l'ami des poètes et a beaucoup écrit à leur propos, je veux parler de Gaston Bachelard. Dans un texte intitulé Instant poétique et instant métaphysique, il nous explique que la poésie : « cherche l'instant », qu' « elle n'a besoin que de l'instant. Elle crée l'instant. Hors de l'instant il n'y a que prose et chanson. C'est dans le temps vertical d'un instant immobilisé que la poésie trouve son dynamisme spécifique ». Et Gaston Bachelard de rajouter : « il y a un dynamisme pur de la poésie pure. C'est celui qui se développe verticalement dans le temps des formes et des personnes ».
Voici donc les choses posées. Cet élan originel de poésie défini avec les enfants est vertical, c'est-à-dire qu'il vient briser l'horizontalité, la linéarité du temps, Il n'est donc pas continuité, mais rupture.
Le véritable acte de création – rappelons que le mot poésie vient du grec poiêsis qui signifie création – ne peut découler de ce qui a existé avant lui. Ce n'est qu'à posteriori que se construit une histoire de la poésie et de l'art qui prend l'apparence d'une continuité. Permanence de l'acte de création dans le temps, oui, mais non des formes qu'il prend.
Dans les faits chaque moment de création est à séparer du précédent, il est rupture, discontinuité. Et cette rupture suppose la désobéissance.
En 2005 fut donné le sujet suivant pour les épreuves du bac de français : « La rébellion contre l'héritage des poètes précédents est-elle indispensable à la création poétique ? ». Nous pourrions, je crois, remplacer le mot poète, par celui de peintre ou de conteur qui intéresse plus particulièrement notre rendez-vous d'aujourd'hui, car la problématique est semblable.
Nous sommes là plongés dans une dialectique de transmission et de désobéissance. Mais pour désobéir, il faut d'abord avoir reçu des règles et un code de conduite à suivre. Or, depuis quelques années, un phénomène nouveau est apparu, celui de l'autoproclamation. Il y a de plus en plus de jeunes poètes autoproclamés qui ne jugent pas utile d'aller boire à la source de leurs aînés.
Dès lors, comment se forger un art poétique original, si celui-ci ne part de rien ? Sur quelle base rompre ou désobéir si il n'y a pas de repères préalables ? Pour qu'il y ait querelle, il faut des « anciens » et des « modernes », il faut qu'existe une communauté de poètes à l'image des autres communautés humaines dans lesquelles chaque nouvelle génération vient contester les valeurs des plus anciennes.
Dans le cas contraire n'existe qu'une cohabitation de strates d'âges sans possibilités d'échange, sans liens entre elles, chacune restant alors enfermée dans ses certitudes. À terme, c'est la sclérose et l'asphyxie, pour ne pas dire la stérilité.
Depuis la Provence où je réside, je communique souvent par téléphone avec le poète breton Jean-Albert Guénégan et le poète occitan Jean-Pierre Tardif, nés comme moi dans les années cinquante et avec qui je partage la même expérience. Jean-Albert a été encouragé à ses débuts par le poète et romancier Charles Le Quintrec, Jean-Pierre par le grand poète gascon Bernard Manciet, j'ai pour ma part beaucoup reçu de Jean Bouhier, le fondateur de L'École de Rochefort, ce mouvement poétique créé en 1941, qui a succédé au Surréalisme et compté dans ses rangs René Guy Cadou, Luc Bérimont, Jean Follain ou encore Jean Rousselot pour ne citer qu'eux.
Nous convenons tous les trois qu'avoir été reconnu en début de parcours par un aîné en poésie qui en avait toute la légitimité est un événement lourd de conséquences.
Certes, on peut ne pas avoir été à la hauteur de la promesse, mais sur le fond cette reconnaissance était porteuse d'une liberté que ne contient pas l'autoproclamation. Lorsque je sais que j'appartiens à la société des poètes, je n'ai pas à livrer le combat d'une reconnaissance sociale pour me légitimer, combat qui peut mener à une servitude et un conformisme bien éloignés du projet initial.
En 2016, les éditions Gallimard ont réuni sous le titre Donc c'est non un ensemble de lettres d'Henri Michaux dans lesquelles celui-ci refusait en bloc : les demandes d'interviews, les adaptations de ses textes pour le théâtre, les anthologies, les colloques, les numéros de revue qui lui seraient consacrés, les rééditions, en poche, dans la Bibliothèque de la Pléiade, les conférences, les prix littéraires ainsi que les publications de photos.
Voici un cas limite d'un poète qui ne veut pas sacrifier sa recherche intérieure à la reconnaissance sociale, qui a suffisamment en lui ce que le poète occitan Jòrgi Reboul appelle « la certitude de soi-même » pour se tenir à l'écart.
Henri Michaux est mort en 1984. Peut-on dire que son attitude a nui à sa renommée ? Son amitié avec Jules Supervielle, son aîné de cinq ans, et la reconnaissance de ses pairs, dont Jean Paulhan, le directeur de la Nouvelle Revue française, ont fait beaucoup plus pour son œuvre qu'un prix littéraire ou une conférence dans une université.
Ils lui ont permis de l'approfondir, de la développer, de mieux en ciseler les facettes afin qu'elle traverse inaltérable le temps de la littérature. À la différence du spectacle vivant, le poète n'est pas tenu à l'immédiateté, l'intervalle entre le moment de l'écriture du poème et celui de sa lecture peut être très long et s'étendre parfois sur des années.
À propos d'Arthur Rimbaud, Henry Miller dira : « Il a apporté des réponses à des questions qui n'étaient pas encore posées ». « Hommes de l'avenir, souvenez-vous de moi » écrira de son côté Guillaume Apollinaire dans son poème Vendémiaire. C'est ce qui est arrivé à Agrippa d'Aubigné, mort en 1630, qui devra attendre le dix-neuvième siècle et Sainte-Beuve pour que son grand poème Les Tragiques soit inscrit définitivement sur la liste des chefs-d’œuvre de la poésie française.
Il faut dire que défenseur de la cause protestante et faisant partie des vaincus après les guerres de religion, Agrippa d'Aubigné s'était heurté après la conversion au catholicisme de son ami Henri IV à un contexte défavorable pour la diffusion de ses écrits.
L'Histoire nous le montre, l'obéissance à l'air du temps, si elle est gratifiante à court terme est vite désavouée sur le long terme. L'important pour le poète est donc de créer les conditions de sa liberté et de son indépendance de création.
S'il est possible de vivre en poésie, il est par contre très difficile de vivre de la poésie. Pendant longtemps les poètes ont eu recours à un second métier leur permettant d'assurer leur subsistance. Il avait l'avantage de leur laisser toute latitude quant au rythme, à la forme et au contenu de leur écriture.
C'est ainsi que Stéphane Mallarmé, considéré comme le père de la poésie moderne, fut professeur d'anglais, que Paul Claudel tout comme Saint-John Perse furent diplomates. Ce dernier ira même jusqu'à prendre un pseudonyme de plume pour bien séparer les deux activités. Il exerçait la diplomatie sous le nom d'Alexis Leger et, au début tout au moins, faisait en sorte que l'on ne sache pas qu'il était poète.
À l'orée du vingtième siècle, Apollinaire tout comme son ami André Salmon, fut journaliste. Jacques Audiberti, le sera aussi quelques années plus tard au Petit Parisien. Les métiers de l'écrit sont bien sûr les plus accessibles, écrit qui pour devenir alimentaires doit avoir une valeur marchande.
Quant aux poètes déjà cités de L'École de Rochefort, ils seront dans les « Trente glorieuses » : pharmacien pour Jean Bouhier, instituteur pour René Guy Cadou, homme de radio et de télévision pour Luc Bérimont, magistrat pour Jean Follain. Ce sera plus difficile pour Jean Rousselot qui, ayant quitté la fonction publique, sera contraint à de nombreux travaux de commande.
Ceux-ci seront d'ailleurs le lot de tous les poètes n'ayant pas de métier fixe. Ceux qui avanceront dans le compagnonnage des peintres, comme André Breton par exemple, pourront tirer des ressources de l'art et des grands mécènes qui le soutiennent.
Dans la ville de Hyères où j'habite, un couple d'aristocrates excentriques a fait construire une villa cubiste dans les années vingt pour y accueillir et encourager toute l'avant-garde de leur temps. C'est ainsi qu'ils eurent pour hôtes Salvador Dali et Luis Buñuel dont ils produisirent le film L'Âge d'Or qui fit scandale et fut interdit par la censure.
Voilà un exemple qui montre que mécénat privé et désobéissance ne sont pas incompatibles. Peut-il en être de même du mécénat d'État ou public ?
Depuis une bonne trentaine d'années en effet le développement des politiques culturelles a amené la puissance publique à intervenir plus intensément dans la création artistique, poétique et littéraire de notre pays.
Je ne peux parler que de ce qui concerne la poésie qui est mon champ d'intervention. Au regard de la manière dont la vie poétique fonctionnait auparavant, la mutation a été très profonde.
Par le passé, celle-ci relevait de la sphère privée ainsi que de la société civile. Stéphane Mallarmé recevait chez lui dans son appartement de la rue de Rome à Paris pour ces fameux mardis : Paul Claudel, Henri de Régnier, André Gide ou encore Paul Valéry et Francis Jammes pour y mûrir leur esthétique.
Apollinaire, Marc Jacob, André Salmon se réunissaient dans les cafés de Montparnasse ou dans l'atelier de Picasso à Montmartre pour concevoir et défendre l'esprit nouveau qui allait irriguer leur poésie et leur peinture.
Les Surréalistes eurent aussi leurs lieux de rendez-vous rive droite et rive gauche. C'est à l'Hôtel des Grands Hommes, près du Panthéon, qu'André Breton et Philippe Soupault rédigèrent Les Champs magnétiques pour donner libre cours à l'écriture automatique.
Après s'être retrouvés en pleine guerre chez Jean Bouhier dans la campagne angevine, les poètes de L'École de Rochefort prirent l'habitude de se revoir dans les années cinquante au restaurant La Coupole dans le quartier Montparnasse. Une poésie qui mettait l'homme au cœur de son inspiration y était partagée.
Toutes ces rencontres au cours desquelles pouvaient être lus à voix haute des poèmes se prolongeaient par des publications dans des revues, ou en recueils auxquels faisaient échos des journalistes de la grande presse.
Ainsi vivait la poésie, à la fois de manière confidentielle, mais trouvant par l'intérêt diffus qu'elle rencontrait toujours auprès de la population, un écho certain.
Est-ce parce que, comme le notait dès 1960 Saint-John Perse lorsqu'il reçut le Prix Nobel de littérature, la poésie et la société se sont séparées que l'État peu à peu a été amené à intervenir pour réduire l'écart ?
Toujours est-il qu'aujourd'hui une offre publique diversifiée et rémunératrice est proposée au poète. Celui-ci peut bénéficier de bourses de création, de bourses d'année sabbatique du Centre national du livre, de résidences d'écrivain présentes à différents niveaux de notre organisation administrative (État, régions, départements, communes) et offertes par différentes institutions (maison des écrivains, Centres régionaux du livre par exemple). Celui-ci peut encore faire des lectures de ses œuvres dans des médiathèques, des festivals, animer des ateliers d'écriture dans une gamme assez large d'établissements (école, collèges, lycées, universités, etc.).
J'ai pour ma part une expérience de résidence à l'Université de Toulon et du Var, l'expérience du Festival des Voix de la Méditerranée de Lodève, puis des Voix Vives de Sète, à la fois comme poète et animateur de rencontres, enfin celui d'animateur d'ateliers d'écriture pour différents organismes et institutions.
Sur cette base, je peux faire quelques remarques sur les points forts et ce qui me semble être les faiblesses de cette nouvelle manière de fonctionner pour un poète. Une résidence, un festival, pour ne prendre que ces deux exemples sont des occasions exceptionnelles de socialisation du poète et de médiation de sa poésie. Une institution l'invite pour ce qu'il est et lui demande d'intervenir à ce titre. C'est une reconnaissance officielle du rôle qu'il peut jouer dans la société. C'est une opportunité qui lui est donnée de rencontrer des publics divers avec qui il va pouvoir échanger et qu'il ne rencontrerait pas forcément par ailleurs.
J'ai aimé à l'Université de Toulon et du Var faire écrire de la poésie à des étudiants des filières commerciales ou techniques. J'ai aimé lors des festivals de Lodève et de Sète lire mes poèmes à des auditoires que la période estivale avait rendus plus disponibles pour une écoute attentive. J'ai vécu également avec intensité ce temps rare où des poètes de tout le pourtour méditerranéen pouvaient vivre ensemble plusieurs jours et de ce fait fraterniser.
Cela ne doit pas occulter pour autant les logiques propres à chaque organisation invitante. Une résidence est souvent soumise à un cahier des charges, un festival de poésie n'est pas seulement organisé pour servir la cause poétique, mais pour les retombées économiques et touristiques qu'il induit. Il n'y a pas à s'en offusquer, c'est dans l'ordre des choses. Il faut simplement que tous les acteurs de ce jeu puissent s'y retrouver et bien entendu la poésie.
Durant ma résidence à l'Université de Toulon et du Var, le cahier des charges avait prévu que je fasse l'inventaire de tous les poètes ayant fréquenté le département au vingtième siècle. Cela pour permettre d'en révéler un autre visage que celui d'un affairisme alors en pointe. Sur cette base pouvait être constitué un fonds documentaire contenant les œuvres des poètes répertoriés et tout document permettant de les éclairer (correspondances, articles, études, témoignages, etc.). Ce fonds servirait ensuite pour les travaux de recherches des professeurs et de leurs étudiants.
D'autres configurations de résidences peuvent être envisagées. Dans une friche industrielle, le poète sera amené à chanter la mémoire du lieu en y associant ceux qui y ont travaillé. Dans un quartier difficile, il accompagnera la parole poétique de ses habitants. Dans un territoire à identité forte, il en exaltera les paysages et le patrimoine.
Pour reprendre le titre et l'esprit d'un roman de Charles-Ferdinand Ramuz, le Passage du poète peut prendre des formes multiples et contribuer chaque fois à révéler la dimension poétique de la situation. Mais c'est au prix d'un abandon de sa propre expression.
Un poète qui systématiserait ce genre d'expérience, si forte soit-elle, en finirait par oublier ce que lui dicte sa voix intérieure, parfois dans l'urgence. C'est à elle qu'il doit obéir en priorité, Et celle-ci, selon les contextes, peut l'amener à briser les cadres sociaux pour s'exprimer.
On imagine mal Tristan Tzara et ses amis dadaïstes remettre en cause les fondements d'une société qui a conduit à la Première Guerre mondiale, dans le cadre d'une résidence d'écrivain.
On imagine difficilement Charles Baudelaire recevoir une aide publique pour écrire et publier Les Fleurs du mal, ni Paul Eluard être subventionné par le régime de Vichy pour composer son poème Liberté.
On voit mal enfin Jack Kerouac et ses amis de la Beat Generation, à l'origine de l'onde de choc qui secoua les sociétés de consommation occidentales dans les années soixante, passer sous les fourches caudines de l'administration pour déposer en bonne et due forme un dossier de demande de bourse d'année sabbatique.
Il est des temps de l'Histoire où il faut, plus qu'à d'autres, « œuvrer à la faille » pour reprendre les termes du poète Éric Tremellat, où il faut aussi se rappeler avec René Char, poète en rupture du Surréalisme, plus tard grand résistant, à l'origine du festival d'Avignon aux côtés de Jean Vilar, que : « celui qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience ».
Jean-Luc Pouliquen
* Texte publié dans mon livre Faire vivre la poésie, IP, 2019, ISBN 978-1792639111.
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Quelques liens :
Jean-Luc-Pouliquen dit de ses poèmes.
De quelques moments de poésie et d'amitié partagés avec Serge Bec par Jean-Luc Pouliquen.
Texte de Serge Bec.
Les deux chemins par J-L Pouliquen.
Dada et le médiateur culturel, par Jean-Luc Pouliquen.
La pensée du jour de Jean-Luc Pouliquen.
Tribune libre : L'art à l'école par Jean-Luc Pouliquen.
Fantaisies autour du trèfle.
Dans le miroir des livres de J-L Pouliquen.
Faire vivre la poésie de J-L Pouliquen.
Un blog : L'oiseau de feu du Garalaban.