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Serge Fiorio - 1911-2011.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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25 janvier 2019

Montjustin à la belle époque

Tagadaaa ! Pouet pouet !
Tagadaaa ! Pouet pouet !
Tagadaaa ! Pouet pouet pouet pouet pouet pouet !

Hymne populaire de Montjustin. Paroles et musique de Lucien Jacques

 

 Montjustin, village en extase devant les vastes ciels.

Lucienne Desnoues

  Tout a commencé le 17 janvier 1945 (merci Jacky !) par l'arrivée de Lucien Jacques au village. Ce jour-là, en effet, il y était convié au mariage de son ami le berger Justin Nègre – qu'il connaissait du Contadour – avec la douce montjustinienne Césarie Médaille.
Et tout s’y est terminé le 11 janvier 2011 par le ″départ″ de Serge, à presque cent ans d’âge.

Entre ces deux dates – très particulière du début à sa fin –, cette grande heureuse période que j'aime appeler la belle époque a donc duré – ce n'est pas si mal, n'est-ce pas ! – 65 années en tout. Et de surcroît pleines à ras bord !
Soixante-cinq années au cours desquelles bien des artistes de haut vol, en tout genre, toutes catégories confondues, ainsi que des femmes et des hommes aux qualités plus secrètes quoique à la personnalité tout aussi remarquable, jusqu'aux plus humbles évidemment, sont souvent venus ″toucher terre″ à Montjustin, certains s'y établir, ou y faire halte seulement, s'y côtoyer, faire amitié, y partager avec les plus sédentaires d'entre eux, la vie, comme on dit, « de tous les jours », les fêtes comme les deuils, certains travaux, et le plaisir, entre autres, des saisons préférées et des paysages.

Tout cela, tout au moins pour certains, uniquement pendant leurs vacances, pour d'autres à la moindre occasion ! Ce qui alla jusqu'à faire dire une fois à Aldo, le frère de Serge qui, il est vrai, trimait dur tout au long de l'année : « Oh là là ! Les vacances des autres ont été des plus fatigantes ! » Mais rien ne resta de sa remarque, nulle ombre entre personne, rien que l'humour.

Un repas chez les FiorioUne tablée Fiorio à la fin des années 60. La chaise vide étant bien sûr celle du photographe : Marcel Coen.

Il arrivait alors souvent, en ces temps bénis, qu’on rencontre des « nouveaux », arrivés là d'abord invités par d'autres, aussi bien cooptés, ou qu'on en retrouve d'autres, des années passées ou d’une année sur l’autre, au fil des temps libres, des envies, et des congés. Il y avait des méditants, des solitaires, d’autres sans conteste plus sociables faisant cercle, assis dans l'herbe, alignés au pied d'un muret, à l'ombre sous un arbre ou attablés chez qui que soit, à l'improviste, à l'occasion, au coup de cœur, à l'invite spontanée, refaisant ainsi le monde en groupe, par belles brochettes joyeuses. Jouant aussi bien au foot sur la place qu'à la PÉTANQUE dans la cour à 17 heures, après la sieste, comme annoncé à la craie sur une ardoise, cachant les œufs de Pâques un peu partout - jusque dans les poulaillers ! Faisant de la musique en public, ou autre chose. Tous toujours heureux et partants pour partager ainsi, mélanger du leur avec celui des autres, toutes conditions et tous âges confondus.

MontjustinPhoto Thérèse Blanchet. 2019.

De ce point de vue, ne reste plus à Montjustin, de tout ce temps et de tout ce monde, de cette aimable société en tous sens profondément métissée, variable, de toute cette belle et heureuse ambiance dans les ruelles, sur les places et surtout dans les cœurs, qu'un unique et puissant parfum de légende – circulant encore par moments furtivement dans l'air partout à la ronde – dont certaines rares personnes (de plus en plus rares, forcément) savent pourtant encore aujourd'hui attiser les fragrances par leurs éventuelles évocations, leurs propos, ou le généreux partage de leur fonds d'archives personnelles, matérielles ou immatérielles. Mais force est de le constater : ce n'est pas là une unique et simple page qui s'est tournée, c'est un grand chapitre tout entier et, quoi qu'on fasse, l'oiseau du charme alors opérant en ces lieux entre ces personnes s'est, du même coup, désormais bel et bien envolé.
Aussi, tel ou tel jour encore plus particulièrement propice que d'autres à serrer le cœur et à mouiller les yeux, c'est bien  toute une douloureuse multitude de visages connus – célèbres ou pas, quelle importance ! Mais en tout cas aimés – qui m'apparaissent, encore tels quels, aux portes et aux fenêtres, au creux des sentiers et des jardins en broussaille ; ainsi que de nombreuses autres silhouettes, celles-là quelque peu plus lointaines, qui surgissent elles aussi de partout, devant et tout autour de moi, et qui, toutes et tous, ensemble, m'escortent en essaim, sans répit, me relancent sans cesse, quand en toute innocence il me prend parfois de croire encore pouvoir parcourir paisiblement le village et ses alentours.


*

Charles Tillon à Montjustin
La transhumance de Marcel Coen
Sur une photo d'Henri Cartier-Bresson
Marcel Coen, excellent photographe
Marcel Coen chez lui à Montjustin.
Le livret Trois de Montjustin.
Montjustin.
En feuilletant l'album de l'amitié.
La moisson 1987 à Montjustin

 

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Commentaires
S
Oui, chère Michèle, ce n'est pas là tristesse de ma part mais l'expression du ressenti de bien quelques bleus à l'âme tout de même !<br /> <br /> <br /> <br /> André.
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M
Pour moi qui ne suis souvent que nostalgie... même si je n'ai pas connu le Montjustin que vous évoquez cher André, comme je vous crois ... En voyant cette belle photo évoquant ces si bons moments comment ne pas avoir un petit pincement au coeur... Le temps d'aujourd'hui n'a certes pas les qualités requises... Michèle
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P
Merci Cher André pour cette belle évocation d’un temps où la flânerie poétique, la douceur de l’amitié, le sens de l’émerveillement, la joie simple du partage, tissaient un quotidien où la Vie venait se faire aimer !<br /> <br /> Puissions nous garder la mémoire de ces mots, de ces moments, pour qu’elle incite nos générations, actuelle et futures, à ne perdre cette saveur, ni la disponibilité du coeur et de l’esprit pour l’accueillir.<br /> <br /> Philippe Courbon
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