Canalblog Tous les blogs Top blogs Mode, Art & Design Tous les blogs Mode, Art & Design
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU
Serge Fiorio - 1911-2011.
Publicité
Serge Fiorio - 1911-2011.
  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Serge Fiorio - 1911-2011.
Newsletter
44 abonnés
Publicité
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 376 889
Publicité
11 août 2018

Eugène Martel peint par son ami Simon Bussy.

« Certains peuvent voyager à travers le monde et ne rien en voir. Pour parvenir à sa compréhension, il est nécessaire de ne pas trop en voir, mais de bien regarder ce que l’on voit. »

Giorgio Morandi .

*

Eugène martel par simon bussySimon Bussy - Dole 1870 - Londres 1954 -  Eugène Martel travaillant au portrait d'Henri Lacroisade.

eugène Martel par simon bussy 2Huile sur panneau de 35,50 x 44 cm annoté au dos par le modèle : « Souvenir du petit atelier, 22, rue Visconti, à Paris, en 1893, où le soussigné en train de travailler au portrait d'Henri Lacroisade (qui ne fut jamais terminé), est exprimé dans toute son angoisse par son copain Simon Bussy. (Noté au Revest-du-Bion, le 29 février 1924.) Eugène Martel. »

   Un certain sfumato général est ici tout à fait de mise, bienvenu, propice à rendre au mieux l'atmosphère très intime de ce pourtant fort rudimentaire petit atelier où Martel est représenté œuvrant en solitaire, en anonyme entièrement absorbé comme par une patiente recherche médiumnique de lui-même, le pinceau le reliant directement, comme un canal, à ses propres profondeurs faisant par là peu à peu surface, composant alors sous ses yeux une apparition montant - à mesure de son patient travail - du néant initial de la toile.

eugène Martel par bussy 3
Perpendiculaire à ce motif vertical, la magistrale Nature morte en laquelle la cuisine côtoie le bureau - tout à fait achevée dans son calme domestique, son équilibre stable - et qui agit si efficacement au second plan en long rideau de fond de scène me paraît bien plus belle et réussie que n'importe laquelle - pourtant souvent excellentes dans leur - trop ? - savant dénuement - d'un Morandi ; moins stricte mais pour cela justement bien plus chargée de sens et de sensibilité active. Efficace : fidèle en miroir à la haute rigueur morale et spirituelle du modèle principal, à son inaltérable idéal de conscience professionnelle et artistique : portrait métaphorique, sans aucun doute possible, au sein du portrait lui-même...
Étant son ami colocataire rue Visconti et son condisciple chez Gustave Moreau, Bussy, on le voit, connaît bien son modèle.

Quelqu'un - qui donc ? - n'a-t-il pas justement écrit : « Martel, peintre du silence intérieur ? » Atteint par la peinture uniquement (et encore, pas à son propre jugement selon ses dires et ses écrits) car dans sa vie, c'est connu, Martel bouillait, tempêtait, souffrait, rageait, souvent désespérait de lui-même et de son art de peindre dans lequel, par perfectionnisme maniaque semble-t-il, il plaçait sans cesse la barre toujours plus loin et plus haut, tel pratique un mystique en sa vie intérieure.

Dans Pour saluer Giono - autre portrait d'un artiste par un autre proche -,au chapitre y racontant son Contadour, c'est un Pierre Magnan apparemment pas renseigné sur la belle amitié - éclose à Paris chez Gustave Moreau - liant à jamais Simon Bussy à Eugène Martel qui note au passage : « Il existe un beau portrait de Mme Merle jeune peint par Simon Bussy (ami de Gide). Où ? Quand ? Comment ? L'histoire de ce portrait à elle seule mériterait quelque détour. En 1937, 1938, il était accroché dans la salle du café. Il doit avoir une valeur car Simon Bussy avait quelque renom. »

Bussy et Martel

Simon Bussy et Eugène Martel photographiés au temps - de 1892 à 1898 - de leur compagnonnage parisien.

Il ne semble pas pouvoir faire de doute que c'est par Eugène Martel - et sans doute aussi avec lui - que Simon Bussy soit monté au Contadour avant-guerre. Depuis, son portrait  de « la reine de ces terres sauvages » est toujours présent dans la famille Merle. Sa valeur y étant uniquement celle, précieuse et tutélaire, d'une authentique relique familiale.

*

De quoi lire :

Giono, le doigt dans l'œil !

Eugène Martel. Un petit clin d'œil.

Les lieux de Martel par Michèle Écochard.

Martel. Les pinceaux brisés.

UN AUTRE POÈTE DE LA FAMILLE.
Eugène Martel et le portrait de l'oncle Fortuné.
Le premier Giono a bien plus qu'un accent, et alors ?
Eugène Martel.(2) Une autre page de Marthe Savon-Peirron.

Eugène Martel et Simon Bussy au Contadour.

Texte de Serge sur Eugène Martel.

Un autre témoignage de Serge concernant Eugène Martel.

Une lettre d'Eugène Martel.

Eugène Martel.

Présentation de Serge Fiorio et de sa peinture par Eugène Martel.1942.

Images d'Eugène Martel par son ami Maxime Girieud.

Giono au secours de Martel.

 

Eugène Martel (1869-1947). Redécouverte d'un peintre moderne.
(Bien que  décédé en 1947, je ne vois pas Martel comme un peintre moderne. S'il est un classique, c'est bien lui.)

  *

Giono et les peintres, site de Michèle Ducheny.

 *

*

 Mes rencontres avec luvre par Pierre Magnan.1992.  
Exposition Magnan - et les autres - de la Médiathèque départementale du 04.
Une lettre de Pierre Magnan.
Giono jeune par Pierre Magnan.
Tigre de papier par Gérard Allibert.
Deux pages de Pierre Magnan.
Magnan-Giono.
Prix Pierre Magnan de la nouvelle
 

Les heureuses rencontres de Pierre Magnan...en Haute-Provence ! dans le blog de Michèle Reymes.

 Adieu pays ! La langue régionale d'un écrivain de ...


 

 

 

Publicité
Commentaires
S
Chère Élisabeth,<br /> <br /> en fait, ce n'est pas ce que je voulais dire, mais tu nous découvres là, preuves à l'appui, un autre chemin dans le temps quant à la présence de Bussy au Contadour !<br /> <br /> Moi je suggérais seulement que c'était sans doute Martel qui avait conduit Bussy là-haut - puisque Martel y a fréquenté Giono et les contadouriens - pour lui faire découvrir la communauté - avant-guerre donc : soit en 35, 36, jusqu'à 39 où tout a malheureusement "capoté".<br /> <br /> Je ne savais pas du tout - et n'avais pas imaginé non plus - que Bussy y était dès 1895 ! Pas étonnant cependant, Martel aimait tellement son pays qu'il ne pouvait avoir que l'envie de le partager en le parcourant avec son ami.<br /> <br /> Merci de ces précieuses précisions.<br /> <br /> Je n'ai pas pu retrouver la publication (j'en ai eu connaissance pourtant !) où figure le portrait de Noémie Merle par Bussy. Sa date de réalisation serait bonne à connaître.<br /> <br /> Bien amicalement aussi,<br /> <br /> André.
Répondre
E
D'autre part, je suis d'accord avec toi, André : <br /> <br /> Martel et Bussy fréquentaient le Contadour bien avant que Giono et les contadouriens ne l'investissent.<br /> <br /> Deux dessins de Bussy, signés " Le Contadour 95", peuvent en attester.<br /> <br /> L'un représente un berger, l'autre une étude de chèvres. Ce qui n'est pas sans intérêt, puisque l'on sait que Bussy, un peu las de fréquenter les hommes, deviendra, sur le tard, un peintre animalier...<br /> <br /> Bien amicalement<br /> <br /> Elisabeth
Répondre
S
Chère Élisabeth,<br /> <br /> merci pour ces précisions : en ces temps déliquescents en art en général on ne parlera jamais assez de la peinture de Martel en particulier et de la haute conscience qu'il avait de sa mission d'artiste. Heureux qu'il soit exposé à Avignon !<br /> <br /> Amicalement aussi,<br /> <br /> André.
Répondre
E
Merci pour ce bel article.<br /> <br /> C'est un témoignage émouvant sur l'atelier Gustave Moreau, les artistes qui le fréquentaient se représentant les uns les autres, Matisse peignant Bussy dans son atelier, Bussy représentant Martel qui peignait Lacroisade...<br /> <br /> Martel s'expose actuellement au musée Vouland d'Avignon (Exposition "le temps suspendu", du 3 juillet au 4 novembre 2018).<br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> Elisabeth Juan-Mazel
Répondre
A
Merci pour cet article inspirant.
Répondre
Publicité