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Serge Fiorio - 1911-2011.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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3 février 2016

Lucienne Desnoues ou la poésie de la terre, par Ismaël.

    Il y a des documents précieux - qu'on en juge un peu plus loin ! - qui, une fois sauvegardés, méritent quand même mieux que de subir le triste sort de poursuivre leur existence uniquement au ralenti - loin de la lumière du jour et de celle des regards passionnés, attentifs - enfouis dans ou sous des piles de cartons, à l'abri de la vie dans des boîtes à chaussures, ou définitivement rangés dans des classeurs d'archives froidement alignés sur des étagères comme autant de petits cercueils bien sages au garde-à-vous !

C'est que, à l'inverse, Gérard Allibert m'écrivait hier ceci : « Je te joins le texte des Cahiers Jean Tousseul (dont il s'était servi d'une photo pour illustrer son récent article du 29 janvier dernier concernant Lucienne Desnoues) pour que tu en prennes connaissance au cas où tu ne l'aurais pas, et jamais encore lu.» Et, d'un même mouvement de générosité partageuse, il m'en suggère, en même temps, ici même la publication.

C'est là, effectivement, le genre de proposition qui, à mes yeux, vaut la peine ! Alors, à mon tour maintenant de mettre très volontiers la main à la pâte pour que soit une nouvelle fois ici célébrée Lucienne Desnoues, son esprit, ses poèmes, sa présence - familière pour certains - pour pousser à la roue, aider un tant soit peu à ce qu'elle trouve un jour prochain sa juste place, enfin officielle, parmi les grands poètes du XXème. 

Poésie de la terre 1

Poésie de la terre 2

Poésie de la terre 3

Poésie de la terre 4

Poésie de la terre 5

Poésie de la terre 6

Poésie de la terre 7

Desnoues le charronExtrait du Grand Meaulnes.

Et puis, pour faire bonne mesure dans l'évocation en célébrant aussi ici le charron Desnoues si cher à la fois au cœur affectueux de Lucienne, sa petite-nièce, et à la fidèle mémoire d'Alain-Fournier son jeune voisin cité ci-dessus, Gérard ajoute à son envoi une photographie où l'on voit l'artisan, en ample tablier de cuir, sur le pas de la vaste porte de son atelier et entouré de trois parents ou autres familiers. Photographie à laquelle j'adjoins, en écho, deux poèmes comme écrits sur mesure, en tout cas composés et construits, pareils aux chars de l'oncle, selon le même « amour du beau métier ».

L'étant déjà d'une certaine façon pour nous, ô combien cette photo eut été encore bien plus précieuse à Lucienne elle-même ! En avait-elle d'autres de son côté ? Je ne le crois pas car, aux uns et aux autres, elle n'en avait jamais montré; ce qu'elle se serait sans doute empressé de faire quand, dans la conversation, elle se plaisait à évoquer parfois son grand-oncle et son monde qui, l'un et l'autre n'existaient alors sûrement plus qu'en elle uniquement. J'aurais voulu retrouver, pour l'ajouter encore ici, le poème intitulé La chambre aux boulons. Mea culpa ! pour le moment il m'échappe; ne l'ayant, recopié, que sur une feuille...volante. Ce qui certainement à me lire, fera rire certains !
(Aussi, si quelqu'un de plus ordonné que moi, ici ou là...merci d'avance !)

Charron DesnouesLe charron Desnoues devant son atelier à Villepreux, en 1915.

.charronnage 1

charronnage 2

Charronnage 3

charronnage 4

Trou-Moreau 5La ferme du Trou-Moreau aujourd'hui.

 La nièce du forgeron

Quelques liens utiles :
Lucienne Desnoues : préface aux Fables d'Étalon Naïf
Desnoues-La Fontaine, douze fables consanguines
Me souvenant de Lucienne
Lucienne Desnoues. À paraître très bientôt
À propos d'une prochaine édition des Fables d'Étalon Naïf de Lucienne Desnoues.

Fabuleuse Lucienne ! 1
Fabuleuse Lucienne ! 2
 Fabuleuse Lucienne ! 3.
Fabuleuse Lucienne ! 4
Fabuleuse Lucienne ! 5.

Lire Lucienne Desnoues

Pour les cent ans des Mogin.

Fabuleuse Lucienne !

Du jardin de Lucienne.
Montjustin à la belle époque.
Le livret Trois de Montjustin. 

Lucienne Desnoues : Au rouge-gorge assorti de deux citations.

À propos de Lucienne Desnoues dans une lettre de Natalie Clifford Barney à George-Day (nom de plume d'Yvonne Debeauvais).

Fabuleuse Lucienne ! 5. Fablier : bon de commande. 

 Sur un portrait de Lucienne Desnoues. Impromptu 14.

 Une épistole de Lucienne Desnoues aux Fiorio

Du jardin de Lucienne.

Lucienne Desnoues, Lucien Jacques et Pégase, entre autres.

Lire Lucienne Desnoues.

Le livret Trois de Montjustin.

Travail et mobiles poétiques par Lucienne Desnoues.

Marcel Thiry et le tournoi...par Lucienne Desnoues.

De Villon ... à Desnoues par Ismaël.

Lucienne Desnoues ou la poésie de la terre.

Causerie de Lucienne Desnoues. 1ère partie.

Causerie de Lucienne Desnoues, suite et fin.

Rencontre et article de Claude-Henri Rocquet

Lucienne Desnoues, clin d'œil dans un livre d'or.

L'orme et le cerf perdent leurs branches par Ismaël.

Quelques traits rouges et une baguette de Sourcier par Gérard Allibert.

La vie...gne de Jean Mogin.

Le sourcier Lucien Jacques, par Lucienne Desnoues.

Après vingt ans par Lucienne Desnoues.

Hors-d'œuvre spirituel par Lucienne Desnoues

Noël de la maison neuve par Lucienne Desnoues.

Bonne et heureuse année 2017 ! 

Un court poème que Lucienne m'avait offert.

 

 

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Commentaires
A
Grand merci à André Lombard et à l'heureuse chaine de ses amis de nous faire redécouvrir la grande poétesse qu'est Lucienne Desnoues, qui participe aussi de la qualité du climat intellectuel et affectif qui entoure Serge Fiorio<br /> <br /> André Pierre Fulconis
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I
Les heures de guet crépusculaires passées amarré aux haubans de Perroquet ne justifient pas tout ... on en vient parfois dans la tourmente à injurier le ciel ... mais si les paroles s'en vont, les écrits restent ... dit-on encore. De fait " À TOUT PRIX" conviendrait mieux à la situation ...
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I
Il existe quelques (rares) circonstances où (en désespoir de cause) il faut se résoudre à s'en remettre à un improbable gratte-papier confiné dans quelque cagibi crépusculaire. <br /> <br /> Pour le coup, mon ami le scribe (qui m'a tout récemment prêté une première fois la main dans ces mêmes colonnes) m'a paru être à nouveau l'homme de la situation. <br /> <br /> Or, depuis qu'il a rompu avec Wall Street, il m'est devenu bien plus aisé de le joindre. Je lui ai dit : <br /> <br /> <br /> <br /> - Bartleby, il y a urgence : ma toute nouvelle réputation de partageux est en jeu, il faut à tout pris que tu me déniches cette " Chambre aux boulons" qui échappe à mon ami André.<br /> <br /> - Il te la faudrait pour quand cette cambuse, qu'il m'a rétorqué.<br /> <br /> - Le plus tôt serait le mieux ...<br /> <br /> <br /> <br /> Moins d'une heure plus tard, son chien fidèle (un Border Collie bondissant) m'apportait, soigneusement roulé entre ses crocs attentionnés, un parchemin cerclé d'un ruban rouge et noir (vieille tradition partageuse s'il en est ...)<br /> <br /> Je le dépliai. Mon ami avait fait au plus vite; il ne contenait rien d'autre que le poème suivant :<br /> <br /> <br /> <br /> LA CHAMBRE AUX BOULONS<br /> <br /> <br /> <br /> Pour me rafraîchir au fond de ma vie<br /> <br /> Je pourrais choisir un décor plaisant,<br /> <br /> Une orée, un clos, la table servie,<br /> <br /> Les bords d’un ruisseau de seize ans,<br /> <br /> Ou même vos bords, enclume parfaite<br /> <br /> Qui restiez si fraîche auprès du brasier,<br /> <br /> Qui chantiez si pur et les jours de fête<br /> <br /> Insondablement vous taisiez.<br /> <br /> <br /> <br /> Mais bizarrement je reviens en fraude<br /> <br /> Lorsque l’alouette au chant vertical<br /> <br /> Joue au Saint-Esprit sur les moissons chaudes<br /> <br /> Vers ce très austère local.<br /> <br /> C’était la chambre où j’écoutais se taire<br /> <br /> Le stock des boulons sourds et résolus.<br /> <br /> Je fais encor des séjours salutaires<br /> <br /> Dans ce lieu qui n’existe plus.<br /> <br /> <br /> <br /> L’oncle, c’est la chambre où vos mains élurent,<br /> <br /> - Et le fer faisait son odeur de sang -<br /> <br /> Tant de nœuds forgés, de joints sans fêlure<br /> <br /> Pour des mariages puissants.<br /> <br /> L’oncle pour toujours écroué en terre,<br /> <br /> C’est la stricte chambre où vous choisissiez,<br /> <br /> Et moi j’y mirais mon cœur solitaire<br /> <br /> Aux regards d’acier de l’acier<br /> <br /> <br /> <br /> Dieu sait ce qu’il doit à ces lueurs dures<br /> <br /> Ce cœur délicat qu’un regard griffait,<br /> <br /> Ce cœur qui rêvait, - et cela perdure -<br /> <br /> À des ajustages parfaits.<br /> <br /> Comment pouvons-nous nous aimer à l’aise<br /> <br /> Et manger du rêve à tous les repas<br /> <br /> Quand le Temps nous tient dans ses clés anglaises<br /> <br /> Qui ne se desserreront pas ?<br /> <br /> <br /> <br /> Temps qui joins, disjoins et démantibules,<br /> <br /> Dis-nous qu’à la fin nous rencontrerons<br /> <br /> Sur tes grands chantiers froids et somnambules<br /> <br /> Ton insaisissable patron.<br /> <br /> Nous aurons trop fait dans les assemblages,<br /> <br /> Trop cherché l’accord tous seuls dans le noir<br /> <br /> Pour qu’au bout du compte un maître volage<br /> <br /> Refuse de nous recevoir.<br /> <br /> Boulons débandés je reconstitue<br /> <br /> Par mon seul désir, par mon seul décret,<br /> <br /> Vos murs ténébreux comme les statues<br /> <br /> De ce siècle où règne l’abstrait.<br /> <br /> Les vis, les écrous, classés par carrures<br /> <br /> Pour d’obscurs travaux s’y trouvent offerts.<br /> <br /> Je viens à travers les jours qui moururent<br /> <br /> Y puiser la force du fer.<br /> <br /> <br /> <br /> Lucienne Desnoues <br /> <br /> Les Ors <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> " À SUIVRE" ... ( !!! )<br /> <br /> <br /> <br /> ...<br /> <br /> <br /> <br /> Enfant je détestais les aventures qui s'arrêtaient impromptues au bord du précipice et qui, suite à ce satané "à suivre", imposaient une terrible semaine d'attente. Plus parfois ! Parole d'homme de mât, je tâcherai donc de faire à mon tour le plus rapidement possible ... mais cette nocturne trouvaille de Bartleby est digne qu'on en indique la provenance ... et - à mon très humble avis - mérite mêmement un peu plus de lumière (et de place) que ce tout bas de page !<br /> <br /> <br /> <br /> À suivre donc ...<br /> <br /> Vôtre,<br /> <br /> Ismaël
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