Dessin préparatoire.
Sur ce dessin préparatoire, ce n'est pas encore un somptueux pied de carde qui, en habit de grand seigneur, orchestre les quatre saisons, mais un pied de vigne en croix, les récapitulant, lui, en poteau indicateur, pourrait-on dire. Le peintre n'a pas tout de suite eu l'idée d'utiliser « le personnage régnant du jardin » de sa mère pour lui faire exercer son pouvoir sur les quatre saisons.

Dans l'œuvre définitive, on voit le paysage devenu beaucoup moins montagnard ; abaissé, il s'ouvre par nature plus généreusement, laissant du coup, plus de place et de largeur, donc d'importance, au ciel qui en est le rideau de scène. Toutes choses dont — pour donner encore plus d'ampleur et de profondeur à la composition — le peintre avait besoin.
Du premier plan à l'horizon, le regard peut, désormais sans obstacle, planer comme un aigle sur ce plus vaste territoire sur fond d'Alpes et de Luberon, y goûter autant les accords, les échos, que les différences et les contrepoints. Le blanc des cerisiers en fleur est une neige pure, les ors de l'automne répondent aux ors des moissons. Le grain coule, n'est-ce pas, comme le jus de la vendange, et le pain ne commence-t-il pas aux semailles ! tandis que les neiges éternelles répondent à la neige d'une saison. Chaque couleur y va de ses notes différenciées pour ce beau concert de louanges à la gloire des saisons — à la fois présentes et immémoriales, fabuleuses, éternelles !
« Si l'on me demandait ce qui a le plus compté pour moi dans ma vie, je répondrais : me sentir près de la terre ! »
N'importe quand, Serge aimait se plonger dans un livre magnifique de la Colette du Nord, Marie Gevers, paru, préfaçé par Lucienne Desnoues, aux éditions Jacques Antoine : Plaisir des météores ou le livre des douze mois.
Il conservait aussi, toujours vivante dans les riches archives de sa mémoire, une comptine de son enfance, à propos justement des douze mois, qu'il chantonna souvent — toujours avec un peu de théâtre ! — aux tout petits venant lui rendre visite :
Avec son blanc chapeau de neige, janvier mène le grand cortège.
Février, sur le même rang, a honte d'être si peu grand.
A ses côtés, c'est mars fantasque, le nez mouillé par la bourrasque.
Admirez avril qui s'avance, son bonnet de fleurs se balance.
Mai joyeux lui donne le bras, vêtu de roses et de lilas.
Juin, les tempes vermeilles, a des cerises aux oreilles.
Sur le chemin sec, juillet trotte, il a du foin dans chaque botte.
Août s'en va, couronné de blé, par la chaleur accablé.
Septembre titube et joue avec des grappes sur la joue.
Octobre porte sur sa tête la pomme acide et la noisette.
Novembre, dans ses maigres bras tient tout un tas de vieux échalas.
Décembre ferme la marche, triste et froid comme un patriarche.
Salut aux douze mois qui marchent trois à trois !
Fruit des quatre saisons mûries au soleil intérieur, l'œuvre de Serge !
Fruits de chaque saison, ses œuvres innombrables, singulières !
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Les Quatre Saisons.
Fruit des quatre saisons (revu et augmenté).
Défendre la terre.
Serge au jardin. 1954.
La carde.
Qu'est-ce qu'une carde ?
Page manuscrite de Serge sur la genèse de La grande carde de 1960.
Claude-Henri Rocquet. In memoriam.
Survol autobiographique par Claude-Henri Rocquet.
Rencontre et article de Claude-Henri Rocquet
Extrait de Rêver avec Serge Fiorio par Claude-Henri Rocquet.
Une citation de Claude-Henri Rocquet.
Prix des lecteurs.
Petite pierre blanche.
Amis de Lanza del Vasto et blog Serge Fiorio.
Claude-Henri Rocquet : Les châteaux de sable.
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Une annonce d'Alain Paire.
Bonjour,
