Portrait de Serge Fiorio.

   Comme celle-ci, certaines photos d'œuvres prises à Montjustin avant que le tableau ne s'en aille de chez le peintre parlent discrètement mais disent bien la concordance existante entre le sujet de la toile et la nature de son milieu natif, d'origine — autant dire l'unité d'esprit qui existe entre la vie du peintre et le cadre (!) de son œuvre. Ce que ne peut évidemment jamais donner une photographie strictement reproductive de l'œuvre isolée de tout comme celles que l'on consulte en général dans les catalogues ou les albums monographiques.

Prise, sur le coup, sans aucune recherche dans ce sens — sinon alors inconsciente — l'image fait entendre bien des échos, montre de nombreuses correspondances frappantes : Serge y tient lui-même cette Forêt, verticale devant l'objectif, entre des éléments de la réalité environnante qui se retrouvent présents aussi à l'intérieur, sur la toile : le beau cyprès planté juste sous les fenêtres de son atelier et l'empilement de sa réserve de bois encore en un mètre, donc coupée de frais, et mise à sécher à droite, à l'entrée de la remise. La foule des arbres imaginaires semblent avoir poussé sortie du sol réel tandis que — la toile étant posée par terre — celui de la forêt agit lui aussi en trompe-l'œil. Sous nos yeux, réel et imaginaire jouent à se faire des clins d'yeux et à se renvoyer la balle. Il en est encore pareillement ainsi des deux ciels qui — se trouvant être comme par hasard de la même couleur — parlent, dialoguent, se répondent dans la même langue !

Cela, n'est-ce pas, révèle beaucoup de l'univers du peintre en même temps que de son monde quotidien, familier, celui d'en dehors de ses heures de peinture : ils sont, en regard l'un de l'autre, plus que très proches voisins, de même essence en vérité.

Le visage coupé du peintre au niveau des yeux — comme photographié,  d'une certaine façon, les yeux bandés — semble vouloir nous suggérer que ce qu'il faut regarder, et surtout voir, c'est le contenu de la toile dans son environnement familier et non le visage de l'homme : « Là, est son vrai visage tout entier ! »

Ce cliché pourrait aussi bien être, parmi tant d'autres, un parfait Portrait du peintre Serge Fiorio.

Traduction d'Agostino Forte.

Ritratto di Serge Fiorio

   Come nel caso qui riprodotto e prima che dalla casa del pittore il quadro prendesse un’altra destinazione, alcune delle foto di opere scattate a Montjustin parlano con discrezione ma spiegano bene la concordanza esistente tra il soggetto della tela e la natura del suo ambiente nativo, d’origine vale a dire dell’unita di spirito che sussiste tra la vita del pittore e la ‘cornice’ della sua opera. Ovviamente tutto questo non può mai essere trasmesso da una fotografia meramente riproduttiva dell’opera isolata dal contesto, come quelle che si consultano di solito nei cataloghi o negli album monografici.

Presa sul momento, priva in questo senso di un secondo fine – nel qual caso incosciente, l’immagine fa intendere delle chiare eco, mostrando numerose corrispondenze sorprendenti. Verticale davanti all’obiettivo, è Serge stesso a reggere questa Foresta tra elementi della realtà circostante che si ritrovano presenti anche all’interno della tela: il bel cipresso piantato proprio sotto le finestre del suo studio e la catasta  della sua riserva di legna un metro più in là, tagliata di fresco e messa a seccare a destra, all’entrata della rimessa. Con la tela posata per terra la folla degli alberi immaginari sembra essere spuntatadal vivo suolo mentre quello della foresta agisce da trompe-l'œil. Sotto i nostri occhi, reale e immaginario giocano a farsi l’occhiolino e a rimpallarsi. E ancora, i due cieli che si trovano ad avere come per caso lo stesso colore parlano, dialogano, si rispondono nella stessa lingua!

A ben vedere, tutto questo rivela al tempo stesso molto dell’universo del pittore e del suo mondo quotidiano, familiare - quello al di fuori delle sue ore di pittura: uno di fronte all’altro, essi sono molto più che strettissimi vicini, in verità sono della medesima essenza.

Interrotto al livello degli occhi, come se la fotografia sottendesse una loro bendatura, il viso del pittore  sembra volerci suggerire che ciò che bisogna guardare, e soprattutto vedere, è il contenuto della tela nel suo ambiente familiare e non il volto dell’uomo: « è là il suo vero volto completo ! »

In mezzo a tante altre, questa immagine potrebbe essere benissimo un perfetto Ritratto del Pittore Serge Fiorio.