Le poème Notre-Dame de Salagon
Notre Dame de Salagon
À Salagon j’aurais voulu
Quand la chapelle devint grange
Assister au départ des anges
Et voir s’installer, absolu,
Le blé.
Ah ! Pensèrent les arcs sublimes,
Il nous arrive un dieu nouveau
Tiré par de graves chevaux.
Jamais ainsi ne nous sentîmes
Comblés.
Dans ces splendeurs qu’on charria
De beaux amants la nuit dernière
Vinrent chanter à leur manière
Alléluia et Gloria
Deo.
Vers la voûte faite aux cantates
Fusèrent leurs bonheurs jumeaux.
Chœurs de Noël et des Rameaux
Dites si vraiment vous montâtes
Plus haut.
Rien à faire, comme en toutes lettres son titre l'indique, et même le spécifie, la place de ce poème – entre autres patrimonial – est à Salagon ! Parfaitement ! Là où en toute logique chacun et chacune de passage devraient un jour pouvoir librement en prendre au moins connaissance ; et même, alors magistralement interprété par la chanteuse Hélène Martin, l'entendre résonner par sa voix à leur demande, in situ, sous les voûtes de la vénérable chapelle glorifiée par le poème qui, dès le titre, lui est tout personnellement dédié !
D'ailleurs, quoi qu'on en dise et quoi qu'on en pense, le poème Notre-Dame de Salagon fait d'ailleurs depuis sa création spirituellement partie du lieu, fervent, y demeurant, certes jusque-là invisiblement présent, mais n'empêche, en un certain sens, telle une icône déjà dans son sanctuaire !
Il faut dire que la dimension spirituelle est hélas tout particulièrement, parmi les dimensions majeures de certaines œuvres d'art, celle qui passe généralement par-dessus la tête de la plupart des services culturels officiels !
Alors pourquoi, dites-moi, ce rudement beau poème de Lucienne célébrant Salagon ferait-il donc exception ? Faut pas rêver, quand même !
Du coup, en attendant c'est bien vrai pour le moment, et bien dommage à la fois : « Circulez, y'a rien à voir ! »
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La flèche du parthe 2. Billet d'humeur