La flèche du Parthe 2. Billet d'humeur.

  La grande carde, huile sur toile, 95 x 130 cm, 1960
 

   Exauçant par là le vœu d'un généreux donateur, la somptueuse Grande carde qui vient de prendre place au musée de Forcalquier aurait tout aussi bien pu – puisqu'il s'agit en fait du vaste portrait en pied d'une plante – en trouver une autre à deux pas de là, et plus adéquate peut-être : à celui de Salagon (entre autres, labellisé jardin remarquable). Mais au moins, y aurait-elle été accueillie ?
Aucun regret à avoir, attendu qu'ayant publié dans la presse locale (article reproduit ci-dessous) un plaidoyer en faveur de la mise en valeur in situ du magistral poème de Lucienne Desnoues justement intitulé Notre-Dame de Salagon et l'ayant adressé au maître des lieux et des horloges de ce musée départemental, je n'ai jamais obtenu de ce dernier le moindre retour ; que ce soit en faveur ou à l'encontre de ma requête ; perçue, je lai d'abord supposé, comme une audacieuse autant qu'arrogante tentative d'ingérence étrangère en direction de l'établissement !
Mais non, même pas, puisque ayant récemment appris par la bande comme on dit, qu'à Salagon on s'était tout simplement sérieusement demandé pourquoi je leur avais écrit !
Alors, la question véritable se pose : les uns et les autres du petit comité, sauraient-ils lire au moins ?

Témoignant de tout cela par courrier auprès d'une correspondante, celle-ci me répond, ajustant la focale : « Difficile de comprendre, en effet, comment le Conservateur de Salagon a pu méconnaître l’intérêt de ta démarche ; c’était pourtant l’occasion, tout en valorisant son site, d’évoquer un auteur local majeur... il la connaît au moins ? Tu aurais peut-être dû évoquer Alain-Fournier et Colette pour l’épater. Au défaut de sens politique, le docteur en ethnologie ajoute à mon avis une ignorance assez crasse...; il devrait ouvrir ses écoutilles. En tout état de cause, l’élémentaire courtoisie lui imposait de te répondre...; mais il est vrai qu'il faut ne pas être couard pour dire Non.  »

Pour ma part, force est, hélas, de bien trop souvent constater que, la plupart du temps, ce genre de fonctionnaires nous tombent ici et là de la Lune équipés de leurs diplômes et titres en guise de parachute, ensuite vite reconditionnés en armure...

Quant au minimum syndical de politesse et de savoir-vivre lorsqu'on les dérange un instant de leurs habitudes : makach ! Faut jamais trop compter dessus !

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Et pour finir alors en beauté :

Notre-Dame de Salagon chanté par Hélène Martin