Je viens de recevoir des mains du facteur l'album tout récemment consacré au peintre Édith Berger (1900-1994) que j'avais commandé à la mairie de Lalley - le village où elle vécut, dans le Trièves. Impatient, je l'ai ouvert tout de suite avec une certaine joie, une pure émotion à vrai dire, car, connaissant déjà quelques spécimen de cette peinture, je suis désormais avec elle en confiance totale, je sais déjà que ce peintre en est un vrai et que, par conséquent, peignant ou dessinant, Édith Berger sait de quoi elle parle.

Dans les pages biographiques rédigées par elle-même sur le tard et placées, par contre, en tête du livre, elle écrit bien trop modestement de sa vie en général : L'essentiel est que tout ça tienne et fasse un beau tableau. Or, bien plus que cela, c'est finalement bel et bien une œuvre qu'elle laisse derrière elle !

Tout du long, s'y égrènent en miroir les heures et les temps forts d'une vie visiblement fructueuse, bien remplie, à ras-bord, par l'usage efficace d'un regard sincère et sensible au plus haut point porté avec attention et ferveur sur la belle région du Trièves qui, une création après l'autre, en est le lieu privilégié : terre d'élection où les rencontres aussi sont importantes.

Admirant en images cette façon d'être d'Édith Berger qui n'est rien qu'à elle en son art de peindre et de dessiner, je pense cependant, ici en abyme, à l'écrivain Marie Gevers avec qui elle se serait à coup sûr bien entendue et dont Lucienne Desnoues, préfaçant minutieusement le somptueux Plaisir des météores, écrivait, pour finir : « Je me suis promenée, un après-midi, avec elle, à Missembourg (domaine où elle naquit, vécut presqu'un siècle et mourut), dans l'incroyable odeur, si publiquement séminale des châtaigniers en floraison. Lui ai-je confié l'admirative envie que m'inspirait l'unité de lieu de son destin, sa leçon d'univers dans un parc, son esprit fécondé chaque année par les mêmes très hauts pollens ? »

De même, l'éminent médecin-anthropologue qu'est Jean Benoist écrit de la peinture de Serge, pour résumer : « Fiorio n’est pas le peintre d’une région. C’est la région qui est sa voix pour dire l’universel. »

Heureux, et font des heureux, celles et ceux qui, telle Édith Berger, appartiennent à de pareilles constellations d'artistes ! Et tans pis pour Paris si, en général, Paris les méprise. On les voudrait encore bien plus nombreux présents en ce monde pour sans cesse y aiguiser de chacun les cordes sensibles; ce ne serait pas de trop contre le non-sens et l'absurde, y compris en art, comme je le répète souvent.

La véritable éducation artistique, idéale, bienfaisante, n'est-elle pas celle puisant directement à la source ? Source... Les peintures et - ne les oublions surtout pas - les dessins, pastels et crayolors d'Édith Berger, à eux tous, en alimentent une de toute première force pour ce qui est de laver le regard et par là de pouvoir immédiatement dialoguer, d'âme à âme, avec cette artiste discrète et sensible.

L'ouvrage, au prix de 20 euros plus 4 euros 10 de frais de port, peut être commandé directement à : mairiedelalley@wanadoo.fr

Tél: 04.76.34.70.39

Consulter aussi :

Edith Berger.

Edith Berger à Lalley;

Un Nouveau Monde, de l'autre côté de l'Archat, par Gérard Allibert.

UN AUTRE POÈTE DE LA FAMILLE.

L'album Édith Berger.

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