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Serge Fiorio - 1911-2011.
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  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
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22 mars 2021

La pause du bûcheron

  La mort fait partie de la vie.
Serge Fiorio

*

  Cette Pause du bûcheron me paraît bien être une proche parente de La terre et les rêveries du repos. Oui, c'est encore une fois Bachelard qui m'apparaît se plaisant, je l'imagine, à rêver plume à la main sur ce Fiorio qui, le perpétuant, prolonge le beau thème du bûcheronnage assez spécifique des années 50.
Années 50 où, à la campagne tout au moins, tout un chacun se chauffe encore au bois coupé à la hache pour son propre compte, ainsi que pratiquent alors, le plus souvent à quatre mains, Serge et son frère Aldo dans les collines et les vallons autour de Montjustin, parfois da solo aussi, en alternance avec la garde du troupeau.
Datant sans doute des toutes premières années 70, ce bûcheronnage-là est comme un heureux retardataire, peut-être bien encore celui-là même qui ferme la marche, et en même temps résume le thème, en livrant tout le sens hautement métaphysique au moyen de l'image saisissante de l'arbre strictement abattu, dépouillé de toute ramure, de tout feuillage, branches débitées, allongé de tout son long tel un gisant au beau milieu de la toile.

IMG_2433Huile sur toile, 61x91 cm. Début  des années 70.
«Une fatigue à faire rêver...»

Vêtu pour moitié couleur de terre et couleur de ciel, environné de bois (qui est materia prima par excellence) de toute part et sous diverses formes, le personnage est par là même à la source de quoi il s'agit : à travers la mort de l'arbre - son ouvrage -, n'est-ce pas le mystère de la sienne, également, que son esprit apprivoise par-delà l'évidente satisfaction du travail bien fait, jusque-là efficace, rigoureusement et proprement mené à bien, accompli ?

Le peintre me semble ici mettre en scène et méditer un phénomène dynamique de sa vie intérieure en laquelle - tout comme en sa peinture qui en est le miroir fidèle - les choses s'organisent, mises en ordre au fil des jours à force de travail et de perfectionnements divers.

Puisant sans doute ici à même une « fatigue à faire rêver » dont jouit son solide bûcheron, le peintre se fait lui-même, comme lui, contemplatif ; et cette contemplation en grande partie introspective porte un double fruit qu'il savoure, tel son personnage, en un haut silence prégnant : la paix de l'âme et le repos du corps au sein de son œuvre en cours.

IMG_2426Racines célestes ?

*

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Commentaires
S
Magnifique, merci André
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