Henriette Lauga s'en est allée.
Henriette Lauga s'en est allée rejoindre Émile. En quête d'une photo d'elle, la première qui m'est apparue est celle-là que, sans devoir chercher plus loin, j'ai retenue ; prise à Reillanne, sans doute un jour d'aïoli géant en plein air par - ici sa complice - Martine Franck.
J'aime y voir le signe qu'elle veuille ainsi nous laisser, ici sur le blog de son proche ami Serge, un dernier amical et éclatant sourire.
Maillons inséparables - ce que, bien sûr, n'a pas manqué de saisir Henri Cartier-Bresson sur le portrait qu'il fit du couple immortalisé en son cabinet de curiosités du Cours Thierry d'Argenlieu -, Henriette et Émile ont initié ensemble et laissent avant tout derrière eux l'héritage d'une dynamique culturelle qui - sans rentrer ici dans les détails - mérite d'être protégée et poursuivie, amplifiée si possible, car c'est là-même une part essentielle de la vie du canton de Reillanne et de la région dont dépend, plus largement encore, celle du monde de l'esprit et de la culture dans notre société matérialiste actuellement en cours intensif de reconversion.
Par la création et l'animation de l'association Les Amis des Arts et de son musée, Henriette et Émile n'ont pas failli à ce qui fut, il faut bien le dire, leur mission commune - en partage bien sûr avec les membres de leur équipe tout autant dévoués. Henriette l'ayant par la suite courageusement saisie à bras le corps au "départ" d'Émile, puis poursuivie et menée à bien de son mieux pendant encore plusieurs années, elle réussit haut la main à en garder la flamme vive jusqu'à ce que, tombant finalement malade, elle passe alors le relais.
Merci à eux deux d'avoir été les amis affectueux, attentifs et généreux, qu'ils ont été en même temps que les serviteurs bénévoles efficaces à citer aujourd'hui en exemple d'engagement, de citoyenneté active, dont dépendra de plus en plus, il me semble, la qualité de vie de toute communauté humaine digne de ce nom.
Les adieux à la chère Henriette auront lieu le 25, à 10 heures à Reillanne.