Yves Farge : le chevalet.
Un beau jour des années soixante-dix – à l’été soixante-quinze ou peut-être soixante-seize – l’épouse et veuve d’Yves Farge (décédé accidentellement (?) en 1953), Fargette comme on l’appelait familièrement et que je n’ai d’ailleurs jamais entendue appelée autrement chez les Fiorio que par cet affectueux diminutif – téléphone à Serge pour qu’il vienne chez elle, à sa convenance mais dès que possible, prendre possession du grand chevalet à peindre de son cher époux.
Vieillissante, ayant de plus perdu Olivier, leur fils adoptif, dans un accident des plus dramatiques, elle tient, affectueusement, à lui offrir ce chevalet en mémoire de l’amitié réciproque entre la tribu Fiorio et leur couple en même temps, bien sûr, qu'en hommage-témoignage de leur enthousiasme commun pour la bonne peinture ; Giotto en particulier, dont Farge était un fin connaisseur.
Aussi, Serge faisant appel à moi pour l’accompagner, faire le chargement et le transport du chevalet sur la galerie de sa propre voiture, nous nous rendons donc ensemble chez Fargette, en sa minuscule maison de vacances au quartier des Tourettes, sur les hauteurs d’Apt.
Fort chaleureusement reçus, d’entrée les souvenirs fusent spontanément entre eux ou défilent en rang serré. Et c’est finalement à la nuit tombante, quittant une Fargette heureuse, que Serge moi et le chevalet repartons en direction de Montjustin.
À peine arrivés, et malgré l’heure alors tardive, Serge manifeste le besoin impératif, irrépressible, d’installer tout de suite en son atelier le chevalet d’Yves Farge en lieu et place de celui que son cher papa et le tonton Ernest lui avaient construit avec amour dans ses débuts de peintre, à Taninges, en Haute-Savoie.
Chevalet dont il me fait l'héritier sur-le-champ et sur lequel j’ai par la suite moi-même peint avec beaucoup de plaisir, bien plus que de talent, pendant une bonne dizaine d’années.
Je revois Serge œuvrant, lui, sans discontinuer pendant encore des décennies : quand on est peintre, on le reste, n'est-ce pas !
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Qu'on se le dise !
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