Le pain d'étoiles enfin réédité ! (en librairie le 28 mai)

19 mai 2020

Avec une poignée de camarades, j'ai mordu dans ce Pain d'étoiles à pleines dents à sa première parution en 80, et pour cause : nous étions familiers des lieux et inversement. En effet, de fréquentes randonnées par là-haut nous faisaient souvent – combien de fois ! – "échouer" au fameux moulin – la maison meunière en fait – dont, par avance, nous demandions par téléphone la clé à Andrée Marie Merle pour y passer la nuit et encore la suivante. Ou bien spontanément, en frappant directement à sa porte à l'improviste. Jamais refusée, pas une seule fois.

Non seulement, car lorsque nous revenions, au soir, de notre marche jusqu'aux Omergues ou en direction de La-Grange-de-La-Roche, un feu clair dansait pour nous dans la cheminée noire à souhait – entre nous soit dit, quel accueil ! – préparé et allumé par les bons soins de son fils André selon l'esprit des lieux.

Nous passions la nuit entière devant, devisant à la lumière des flammes...refaisant le monde à notre façon tout en mangeant et trinquant au présent qui nous réunissait.

Il y avait une vibration particulière dans cette pièce minuscule à ras du sol, une imprégnation flagrante, quoique subtile, une charge émotionnelle invisible mais enveloppante, un ferment, un levain dans l'air ; les fresques de Lucien Jacques s'y animant suivant le mouvement des flammes, comme pour y exercer et fortifier ensemble notre pouvoir d'imagination. Jamais, non plus, les filles ne m'ont paru si belles qu'en ce lieu en pareilles heures quelque peu hors du temps.

Il y a là, entre autres peintures murales, trapu, L'Arbre de vie, dans un angle, et une frise qui, elle, court sur tout le tour de la pièce comme une guirlande perpétuelle. Faisan, écureuil, huppe, serpent, hérisson, tout le bestiaire contadourien y passe ! Une niche pour le tabac aussi, ornée d'une pipe dont la fumée s'échappe et circule, les quatre mains en carré sur un blason, à jamais soudées entre elles.

Le jour finissait toujours par nous surprendre sans que nous n'ayons, parfois, pas encore fermé l'œil.

Plus tard, bien plus tard, en juillet 2011, après avoir fait halte à la première expo Fiorio posthume aux Amis des Arts de Reillanne, nous y sommes montés en groupe avec l'Association des Ateliers de Gordes. Claude-Henri Rocquet y a pris la parole pour évoquer le Giono en verve au coin du feu environné de toutes parts, ranimer à sa façon la flamme en nous lisant, avec le grand talent oral qui lui était propre, quelques poèmes choisis de l'humble Lucien Jacques.

Ô sacré moulin du Contadour !
Contadour. De la part de la Petite université populaire de Lure et des Amis de Lucien Jacques
Le pain d'étoiles d'Alfred Campozet

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Le pain d’étoiles ! Dites, qu’en dites-vous ? Quel beau titre, n’est-ce pas, un titre pareil ! Reliant à lui seul en trois mots la terre au ciel il met ainsi d’entrée, illico, l’esprit et la sensibilité pour le moins en grand appétit de lecture !... Lire la suite

Autobiographie Poésie Récit

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Pour mémoire vient de paraître !

Dans le miroir des jours vient de paraître !

Eugène Martel et Simon Bussy au Contadour
Le pain d'étoiles (Autre article)

Pierre Ricou. Sur une photo du plateau des Frâches, au Contadour

Fiorio-Giono, la récolte des olives !

Une lettre du cordonnier Jean-Antoine Giono à son neveu le maçon-carrier Émile Fiorio

La Gazette de Lurs, n°45

Prix Jean Giono : le jour d'après ?

UN AUTRE POÈTE DE LA FAMILLE
Giono. Impromptu 8

Vient de paraître :