Deux couvertures.
Si l'on me demandait ce qui a le plus compté pour moi dans ma vie, je répondrais : me sentir près de la terre !
Serge Fiorio
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Voilà deux couvertures qui témoignent noir sur blanc, mais en même temps bien avant tout en couleur, que la dimension spirituelle de la peinture Fiorio n'a pas échappé à chacun des auteurs puisque ce sont eux-mêmes qui décidèrent puis exigèrent auprès de l'éditeur de bénéficier, chacun, d'un tel clin d'œil allié en couverture de leur ouvrage.
Voyage vers l'insaisissable, Un chemin vers l'Être...Ainsi Serge est là sur le seuil, en passeur, qui par l'image invite à poursuivre.
Sa propre quête intérieure - Serge lut assez tôt les Évangiles avec une nette préférence pour celui de Luc, ainsi que, alors sur les conseils de Luc Dietrich, la Bhagavad-Gita - il la poursuivit non par la fréquentation d'une religion, l'étude ou la lecture d'ouvrages comme ceux présentés ici, de ce genre, pas plus d'ailleurs que par les enseignements de maîtres reconnus, mais bien - depuis l'adolescence - par l'exercice incessant d'un certain art de peindre qui, bien particulier, fut son propre yoga ; lequel avant d'offrir au public des œuvres, nourrissait tout d'abord son être intérieur de façon assez extraordinaire au cœur même d'un simplissime art de vivre au quotidien. À tel point que la fois où j'osai lui poser frontalement la question suivante : « Serge, que ferais-tu si un jour tu ne pouvais plus peindre ? » Il me répondit du tac au tac, et en somme très zen : « Eh bien, tu vois, alors je sucerais mon pouce ! »
Tout était là une nouvelle fois bien modestement dit via une image, donc sans développement ni précisions ou commentaires inutiles et, de plus, comme souvent, avec humour !
Dans la vie courante, et à l'image de celui des grands mystiques, l'esprit de Serge ne se départissait généralement pas d'un tout naturel solide bon sens qui, aussi loin que ses rêves pourtant le menèrent, lui permit de garder, intacts, la tête quand même bien sur les épaules et les pieds sur terre.
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