Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Serge Fiorio - 1911-2011.
Serge Fiorio - 1911-2011.
  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Serge Fiorio - 1911-2011.
Newsletter
40 abonnés
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 364 794
5 avril 2019

À l'usage des amateurs d'art, entre autres...

Le Mot de Nicole Esterolle.


   Pour lutter contre la schtroumpfisation galopante de l’art…, pour revivifier le corps moribond des critiques d’art…, pour garder espoir en l’art…, pour le reterritorialiser au risque de passer pour une plouc…

*

   Formatés en École des Beaux-Arts pour la plupart, les schtroumpfs émergents sont des sortes de petites mécaniques de pure conceptualité, décérébrées et désensibilisées, porteuses hyper performatives de la parole du prophète. Ils sont tous programmés pour interpeller, interroger, provoquer la réflexion en tous lieux, à partir de tout et de n’importe quoi… Des sortes de petites têtes chercheuses, genre têtards libérés comme ça, sans aucun contrôle, dans la nature, à la recherche de leur contenu disparu et du sens de leur vie. Petites mécaniques masturbatoires d’intellect dont les piles doivent sans cesse être rechargées avec l’argent public.
Le schtroumpf est dans un perpétuel état de questionnement eschatologique, onanistique et frénétique. Il « convoque », « interpelle », « interroge », « subvertit » tout ce qu’on peut imaginer : l’espace d’exposition, l’espace public, l’espace tout court, l’institution, l’histoire de l’art, la critique d’art, la peinture, les codes de la représentation, le ready made, la poêle à frire, la notion de déplacement, ce qui se passe entre visibilité et opacité, le pourquoi quelque chose plutôt que rien, la dimension métaphysique du cassoulet, le centre, la lisière, le plein, le vide, l’absence… Le rapport au temps qui passe, à l’espace, au cosmos, au langage et à la communication, à l’art sur l’art, au corps social, aux cors aux pieds, à l’urbanité et aux ploucs, au politique, au religieux, à l’architectural, à l’iconographie contemporaine, etc, etc….

Une sorte de kamikaze décérébré.

Le schtroumpf émergent est donc une sorte de kamikaze décérébré et programmé pour le sacrifice à la cause artistique d’État, elle-même liée structurellement à la cause de la grande spéculation financière mondiale. C’est un peu comme ces jeunes talibans, étudiants en théologie, sortant des  écoles coraniques, parfaitement lobotomisés et analphabètes mais redoutablement armés pour défendre et promouvoir leur ignorance et leur vide cérébral.
Le schtroumpf émergent ne sait pas dessiner ni peindre. Il bricole tout juste. Il est parfaitement inculte en histoire de l’art, hors celle qui concerne ses référents. Il est puissamment armé en arguments rhétoriques d’une extrême sophistication, qu’il peut répéter mécaniquement ; et qui lui  permettent de justifier son engagement socio-esthétique, sa lutte contre  le vilain bourgeois réactionnaire, sa volonté farouche de déconstruire les modèles, de dénoncer la ringardise, de faire exploser les conventions, les codes, les icônes, etc ; et de fusiller sur le champ les mécréants qui osent douter de la pertinence de ces inepties. C’est un vrai révolutionnaire terriblement subversif et hautement performatif, une bombe conceptuelle capable de faire péter les icônes, comme les talibans les statues de Bouddha.

*

Image

« On ne rit pas de l'Art Contemporain ! Le public le sait bien. Cela ne se fait pas. On passerait pour un beauf, ou pire : pour un nazi ! Depuis plus de trente ans, on est respectueux de l'AC, on est plein de componction, d'admiration ébahie... »

*

Une interview :
La bouffonnerie de l'Art contemporain.
et
Le Magazine du schtroumpf émergent, blog de Nicole Esterolle.

*

D'autres billets d'humeur.

Haut-le-cœur !
Commissaires et compagnie.
Billet d'humeur : L'affreuse crème !
Dans l'éventail des...
Prix Jean Giono.
Billet jaune.
Le billet d'humeur de Philippe Courbon.
Billet d'humeur
Mais tant pis pour moi ! Billet d'humeur camusienne.
Un billet d'humeur.
Une suite au billet d'humeur du 9.XII. 2017 sur l'écriture inclusive.
Billet d'humeur par Dominique Bal.
Un autre billet d'humeur. L'urinoir de Duchamp.
Une Moisson - en forme de billet d'humeur.

 

 

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
I
« Pourquoi s’intéresser à l’art contemporain ? Parce qu’il est contemporain, tout simplement, répondront en toute bonne foi beaucoup de visiteurs du Centre Georges-Pompidou, de la Tate Modern de Londres ou du Macba de Barcelone. Mais cette évidence masque un étrange coup de force, dans la mesure où elle n’existe que parce qu’un ensemble de critiques, d’institutions et d’artistes se sont donné (par un jeu de cooptations franchement opaque) pour objet, pour justification et pour nom le fait d’être « contemporain ». Or dans leur esprit, il ne s’agit pas, ou pas seulement, d’affirmer qu’ils représentent l’art d’aujourd’hui (quel art, à ce compte-là, ne serait pas contemporain de son temps ?) ; mais bien de proclamer qu’ils constituent la réalité indépassable de notre temps, en tant qu’ils succèdent à l’art moderne. Laquelle modernité, elle-même, se montrait déjà passablement sous un nom arrogant ; mais qu’on pouvait trouver acceptable, dans la mesure où les Modernes opéraient des ruptures innovantes avec le passé.<br /> <br /> L’art contemporain mérite-t-il, au fond, cette appellation très contrôlée mais incontrôlable ? Pour ma part, j’y repère trop souvent de laborieux démarquages des avant-gardes du siècle dernier : ready-made post-duchampiens ; éternelles et fades installations ; sempiternelles performances exécutées par d’habiles faiseurs, célébrés par un petit cercle de critiques stipendiés, appuyés sur des conservateurs de musée qui craignent toujours de manquer les génies de leur temps ; et surtout objets de spéculations effrénées (cet art-là étant peut-être le marché le plus spéculatif d’un monde néocapitaliste dont il est le symptôme le plus aigu). Du côté des marchés publics, les choses ne vont guère mieux : en France, par le biais des Frac (fonds régionaux d’art contemporain), on a vu un nouvel art officiel se constituer, et toutes sortes d’ambitieux se plier à d’effarants diktats, d’autant plus violents qu’ils restent implicites, comme celui qui veut que toute œuvre doive aujourd’hui produire un discours sur elle-même, ou, pourquoi pas, consister en ce discours.<br /> <br /> Parallèlement, du côté des amateurs, un sophisme bien connu impose sa terreur intellectuelle : puisque les béotiens ont ricané à Picasso et à Monet, vous êtes, si vous ricanez à Jeff Koons ou à Damien Hirst, un béotien de la pire espèce. Je ne ricane pas devant les œuvres de Jeff Koons, personnellement : leur laideur calculée, leurs effets sournois d’intimidation me laisseraient totalement froid, ou me feraient franchement rire, si je ne voyais pas que cet habile marchand qui reflète les pires tendances de son pays passe pour un artiste important, ou même, et c’est pire, empêche l’émergence de véritables artistes, ne serait-ce qu’en occupant le terrain. Je ne crois pas davantage à l’effet subversif des « provocations » au fond bien convenues des Tracey Emin, des Maurizio Cattelan, des Anish Kapoor (tous ces bateleurs sont au fond ravis qu’une poignée d’imbéciles réactionnaires les attaquent : une publicité gratuite ne gâche rien). <br /> <br /> Au fond, l’art d’un Jeff Koons est bel et bien contemporain : il est de son temps, et il n’est que cela, entre poujadisme et laideur. Et je ne suis pas de ceux qui pensent que la peinture à l’huile est indépassable, et qu’on ne peut pas faire d’art en utilisant des outils modernes comme le numérique. Mais c’est justement au nom du présent, et de la nécessité de donner de l’air à notre temps, que j’en appelle à un art qui échappe à cette terrifiante bulle spéculative qu’on veut nous faire prendre pour l’art présent.<br /> <br /> Tout ceci, je l’écris tout en lisant l’essai drôle, féroce et fort bien renseigné de Jean-Gabriel Fredet : "Requins, caniches et autres mystificateurs" (Albin Michel, 2017), que je ne saurais trop vous recommander. Vous y apprendrez tout ce qu’il faut savoir sur l’organisation de ce petit monde où l’on trouve de tout : des foires mondaines, des États policiers et mécènes, des entrepôts galeries installés sur le tarmac des aéroports afin que les milliardaires puissent y accéder en descendant de leur jet privé, des traders artistes (à moins que ce ne soit l’inverse), des mafieux, des aigrefins, du blanchiment d’argent et même (il n’y a pas de raison) de temps en temps, des artistes.»<br /> <br /> <br /> <br /> Stéphane AUDEGUY - décembre 2017
Répondre
S
Il est aujourd'hui aussi important de penser aux bilan carbone de ce genre de choses qui sont souvent réalisées en résine synthétiques, plastiques, polystyrène et autres polluants notoires.<br /> <br /> A Apt, un rond-point est planté de pieds de vigne qui dansent : j'approuve !
Répondre
S
Il y a art contemporain et art contemporain... l'AC regroupant tout ce qui a été produit depuis 1945. Personnellement c'est l'émotion qui me guide...<br /> <br /> Pour exemple, les "magnifiques" rond-points d'Embrun qui ont l'avantage de faire parler et écrire ! <br /> <br /> https://www.dici.fr/actu/2018/05/25/nouveau-giratoire-d-embrun-pique-curiosite-debat-1140497
Répondre
Publicité