Les Granons.
...c'est sans doute que la toile, face à lui, chaque jour, est son miroir intérieur, comme le sont les rêves. Sa peinture, son œuvre, comme chez tout créateur, est un autre lui-même : ce lui-même qui devient lui-même, devient soi-même, grâce au travail quotidien du peintre, attentif à ce qui naît et qui, naissant, accomplit le peintre et l'homme qu'il est ; de même qu'une réponse change une question en savoir.
Claude-Henri Rocquet
à la page 51 de Rêver avec Serge Fiorio.
Les Granons, huile sur toile, 55x46cm, 1971. Timbre de la galerie Régis Langloys sur le châssis.
Mine de rien, il s'en passe des choses au cours comme au cœur de cet altier paysage ! Pas tant par l'activité humaine - ici cette fois volontairement réduite à celle d'un jeune berger conduisant sagement ses brebis pâturer - que par l'alchimique accord des nombreuses couleurs - un sans faute ! - et l'architectonique quattrocentiste de la composition où les verticales sont à l'honneur.
Serge cueille encore là, dans ce genre de toile du tout début des années soixante-dix, les fruits que - terre d'élection pour son art - le pays de Haute-Provence lui offre depuis alors déjà plus de vingt ans ; en même temps qu'il dresse en douce, un à un à travers ses divers paysages, de puissants, rigoureux et vigoureux, autoportraits pris sur le vif de l'intérieur en lesquels, loin de rivaliser, mouvement et stabilité en sa vie se renforcent à mesure l'un l'autre.
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Cette œuvre sera mise en vente chez Ader, à Paris, le 19 avril prochain :
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