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Serge Fiorio - 1911-2011.
Serge Fiorio - 1911-2011.
  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
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28 mars 2019

Lithographies.

Li1

Li2C'est la photo qui est en noir et blanc, pas la litho en réalité.

   La toute première lithoraphie Fiorio fut celle impeccablement réalisée - chez Fernand Mourlot à Paris, à partir du Manège admiré par Picasso - pour le compte de madame Duclaud directrice de la Galerie 65 de Cannes, sur La Croisette, où Serge expose en 1969, l'année où son père meurt.

Manège de Cannes

Viendront ensuite, quatre ans plus tard, celles du Giono-Fiorio sorti en 1973 des presses et ateliers Daragnès, à Paris toujours. Elles sont au nombre de douze dont trois en double page, si ne ne m'abuse.
Serge ne travaillant pas lui-même la pierre lithographique - rien de rare chez les peintres, c'est le cas également de Matisse et de bien nombreux autres - le travail, effectué à partir d'œuvres originales, en fut donc confié à deux artisans lithographes dont un
seul obtint de bons et même d'excellents résultats.
L'autre - n'ayant pas "senti" cette peinture ? - ne livra, pour moitié sur le nombre, que des lithographies de seconde qualité, c'est le cas de le dire ; qu'on laissa hélas néanmoins intégrer l'ouvrage de luxe comme si de rien n'était.

L'inconvénient des lithographies est qu'elles sont souvent réalisées à partir de couleurs à base de pigments naturels, ce qui en soi est fort louable mais, par contre, rédhibitoire pour leur bonne conservation malgré l'effet-retard d'un possible fixateur : en effet, une fois quotidiennement exposées à la simple lumière ambiante, aux écarts de température et d'humidité, le papier lui-même se dégrade insensiblement, les couleurs, elles, pâlissent au fil du temps et ainsi, de toute façon, toute lithographie quelle qu'elle soit, finit, sinon par s'éteindre, du moins par perdre peu à peu ses diverses qualités natives. C'est le même et gros problème pour tout autre œuvre sur papier, auquel n'existe pas, hélas, de solution miracle. On le comprend, les dégâts sur le long terme sont toujours certains et irrémédiables.

Li3

Au pied de la machine dans l'Atelier des Grands chemins, à Dauphin.

Quoi qu'il en soit, quand en 1976 Philippe Moreau ouvre son atelier d'impression sur pierre à Dauphin, Serge a le bon réflexe de profiter de ce proche voisinage pour éditer lui-même chez lui plusieurs autres lithos. Et là, il faut le dire, Serge participant à chaque fois de près à la mise en œuvre, aux mises au point et autres corrections ou rectifications nécessaires tout le long de la chaîne, la réussite fut régulièrement au rendez-vous. Raison pour laquelle une véritable collection finit ainsi par se constituer pour répondre à la demande d'une clientèle fervente : Chevaux de bois, Paysage, Marché, Grand berger de la nuit de Noël, Quatre saisons, Carnaval au village, etc, se taillèrent en effet un franc succès auprès des traditionnels amateurs de pièces dûment numérotées en même temps que signées de la main de l'artiste, mais firent surtout la joie et le bonheur de toutes celles et tous ceux qui, en rêvant toutefois, n'avaient tout simplement pas les moyens de s'offrir un tableau.

Li 4

Ici, toujours à Dauphin, auprès de Philippe Moreau.

Quand, en 1982, malgré l'évidente maîtrise de son grand métier, Philippe Moreau met la clé sous la porte, Serge n'éditera dès lors plus qu'une dernière lithographie. Celle d'un Manège avec trois chevaux de front, à vingt-cinq couleurs, réalisée cette fois chez Patrick Devreux, dans le Gard, à St-Christol-de-Rodières où je me souviens l'avoir conduit plusieurs fois en voiture afin qu'il puisse là encore superviser à chaque fois en direct l'avancement de chaque étape d'un travail dont il tenait tout naturellement à rester, tout du long, l'attentif maître-d'œuvre.

*

À propos :

Le nettoyage des gravures.

 Taches brunes sur le papier : foxing, piqures, rousseurs, moisissures ...

*

« Pour Charles Sorlier, un monde interlope a tenu lieu d’université, — prostituées de haut et bas étage, souteneurs nécessiteux, voyous à la petite et à la grande semaine, clochards débrouillards. Tous, sans exception, furent ses professeurs. En 1948, il entre dans le fameux Atelier Mourlot où il deviendra puis sera ensuite, durant trente-cinq ans, le lithographe et graveur attitré des plus célèbres peintres du XXe siècle, Matisse, Dufy, Léger, Picasso, Chagall et beaucoup d’autres. D’un Luna-Park coquin à un "ratodrome" canaille, des filles de joie aux hommes de plume, de l’anecdote à l’amitié, du talent à la célébrité, tout chez Charles Sorlier respire la bonne humeur, la jovialité, la gouaille et la truculence. On ne s’ennuie jamais en compagnie de ce conteur né. »

 

 

 

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